Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Novembre 1873


Sommaire : Ancienneté du Spiritisme Correspondance Quid divinum Interprétations erronées d'un ministre de Dieu - Variétés Poésie - Dissertations spirites : Le groupe des Batignolles , Les enfants s'en vont , Evocations - Bibliographie .

 

Ancienneté du Spiritisme

« Le Spiritisme n'est pas l’oeuvre d'un homme, a dit le Maître, nul ne peut s'en dire le créateur, car il est aussi ancien que la création. » Livre des Esprits, p. 458.
Un savant orientaliste, M. Louis Jacolliot, dans son nouveau livre sur l'Inde, intitulé les Fils de Dieu nous fournit de nouvelles preuves de l'ancienneté des idées spirites et de la pratique des phénomènes.
Nous n'avons pas à discuter ici les opinions religieuses de cet auteur ni sa négation absolue de toute révélation et de toute mission divines. Le Spiritisme moderne est une révélation nouvelle qui se produit tous les jours dans toutes les parties du monde, il est un fait désormais indiscutable. Comme cet ancien philosophe devant lequel on niait le mouvement, il marche. Nous n'avons qu'à tirer des écrits de M. Jacolliot une nouvelle preuve de l'ancienneté de la doctrine et de la pratique, dès les temps les plus reculés, des phénomènes spirites.
A la page 69 du livre dont nous venons d'écrire le titre se trouve la traduction de la prière du soir aux temps primitifs de l'Inde, extraite des livres sacrés des Indous, qui, selon la chronologie brahmique, auraient été écrits à une époque que nos savants les mieux disposés à secouer le joug des traditions vulgairement admises considèrent encore comme fabuleuse.
« 0 Brahma..., dit l'auteur sacré, voici que chacun se couche sur sa natte, que les yeux se ferment, que le corps tout entier s'anéantit et que l'âme s'échappe pour aller converser avec les âmes des ancêtres.  Veille sur elle, ô Brahma, lorsque, délaissant le corps qui se repose, elle s'en va flotter sur les eaux et errer dans l'immensité des cieux. 0 Brahma !... Fais que mon âme, dans cette course vagabonde, n'oublie pas sur le matin de revenir habiter mon corps, et me rapporte un souvenir de toi. »
Ce texte prouve évidemment que les anciens Indous croyaient, comme les spirites modernes, au dégagement de l'âme pendant le sommeil du corps et à ses relations, dans cet état, avec les âmes de ceux qui les avaient précédés dans la vie terrestre.
L'auteur qui nous fournit ce précieux document a pour but, dans son ouvrage ainsi que dans un précédent écrit intitulé : la Bible dans l'Inde, de prouver que les religions, les civilisations de l'ancienne Égypte, des Hébreux, de la Grèce, de Rome, et le christianisme lui-même, sont issus de l'Inde primitive, dont les populations, après avoir été pendant de longs siècles en possession d'un bonheur parfait, sous un régime de paix et de liberté sans exemple dans aucune autre contrée, auraient été soumises à la domination de la caste sacerdotale, qui, pour assurer son pouvoir sur les masses, aurait, à l'aide d'altération des livres sacrés, divisé la nation en castes et plongé, pour la mieux maintenir sous le joug, dans ,la superstition et l'ignorance la population de l'Indoustan.
L'auteur s'indigne à bon droit contre l'exploitation, par les brahmes, de la crédulité des masses fanatisées à l'aide du spectacle qui leur est donné dans les fêtes solennelles du culte. Des sectaires se livrent, en présence de la foule qu'attirent ces solennités, aux tortures les plus cruelles que l'on puisse imaginer, et qui ont été inventées pour le salut des malheureuses victimes d'un fanatisme insensé et pour l'abrutissement, par l'épouvante, des masses ignorantes et superstitieuses devant lesquelles on étale toutes ces horreurs. Dans la profondeur des pagodes, ces sectaires (les Fakirs) sont initiés, par les brahmes, aux sciences occultes.
« Qu'on ne s'étonne pas, dit l'auteur p. 296, de ce mot qui paraît ouvrir la porte au surnaturel, bien qu'il y ait dans les sciences appelées occultes par les brahmes des phénomènes extraordinaires, faits pour dérouter toute observation, il n'en est pas qui ne se puisse expliquer et qui ne soit soumis aux lois naturelles. Nous ne pouvons, ajoute-t-il, on le conçoit, nous égarer à rendre compte ici des faits extraordinaires dont nous avons été témoin. Qu'il nous suffise de dire que, en matière de magnétisme et de Spiritisme, l'Europe en est encore à balbutier les premières lettres de l'alphabet, et que les brahmes sont arrivés dans ces deux ordres d'idées à des phénomènes vraiment stupéfiants. Quand on assiste à ces étranges manifestations, dont on ne peut nier la puissance sans en saisir la loi, que les brahmes se gardent bien de dévoiler, l'esprit s'égare, on a besoin de fuir et de se soustraire au charme. La seule explication que nous ayons pu obtenir, sur ce sujet, d'un brahme savant, avec qui nous étions liés d'amitié cependant, est celle-ci : Vous avez étudié la nature physique et vous avez obtenu des résultats merveilleux : la vapeur, l'électricité, etc. Nous, depuis vingt mille ans et plus, nous étudions les forces intellectuelles ; nous avons trouvé leurs lois, et nous obtenons, en les faisant agir seules ou de concert avec la matière, des phénomènes encore plus étonnants que les vôtres. »
Cette réponse d'un brahme à M. Jacolliot contient un reproche à l'adresse de nos savants matérialistes, qui n'ont vu dans les phénomènes spirites que jonglerie et charlatanisme (on se rappelle maintes de leurs théories et notamment celle du muscle craqueur), et qui les ont repoussés, tandis que leur devoir était de les observer et d'en étudier les causes ; mais ces causes étant toutes spirituelles et échappant à l'analyse de leurs laboratoires, ils ont dédaigné de s'en occuper. Les spirites, fort peu émus des critiques et des injures qui leur ont été prodiguées par deux partis opposés, ont poursuivi leurs études dans le silence et le recueillement. Loin de garder pour eux seuls le résultat de leurs études et de leurs investigations, comme les brahmes dans leurs pagodes, ils l'ont porté à la connaissance de tous ceux qui ont voulu le connaître, et bientôt des tables parlantes, de ces meubles vulgaires tant ridiculisés, est sortie une doctrine qui compte de nos jours des millions d'adeptes dans les cinq parties du monde. Cette doctrine dispose l'homme au bien, le console dans l'infortune et le porte à aider ses frères selon ses facultés ; elle pousse l'humanité dans la voie du progrès moral et intellectuel ; elle répond à toutes les aspirations de l'âme en lui montrant son avenir sous un nouveau jour, et dispose à la pratique de la loi de justice, d'amour et de charité, hors de laquelle il n'est point de salut.
Ces études se poursuivent toujours, car le Spiritisme est encore loin d'avoir tout dit. Les voix du ciel qui sont venues annoncer aux hommes la bonne nouvelle au nom du Tout-Puissant, dont elles sont les messagères, proportionnent leurs enseignements au degré d'avancement de leurs disciples, et aux efforts de ceux-ci pour s'instruire et devenir meilleurs. L'étude des fluides spirituels a déjà fourni au Maître vénéré de la doctrine des résultats qui lui ont permis d'expliquer, à l'aide de lois nouvelles, une foule de phénomènes jusqu'alors réputés miraculeux. Le domaine du merveilleux se trouve déjà bien restreint, s'il n'est tout à fait détruit ; mais un jour viendra où l'homme de l'Occident, secondé par les Esprits protecteurs, aura, par ses travaux unis à un ardent désir du bien, assez profondément pénétré les secrets da monde physique et du monde intellectuel pour expliquer ces phénomènes étranges qui ont stupéfié M. Jacolliot, obligé de fuir afin d'échapper au charme; alors, il pourra arracher aux brahmes de tous les pays le prestige que leur procure l'exploitation du mystère et du miracle, et rendre les masses à l'idée pure de Dieu, à la connaissance de leurs véritables destinées, à la liberté et au progrès. Crouzet

 

Correspondance

Souvenirs de voyages
Huelgoat, 23 août 1873.
Messieurs,
Dans le numéro de juillet dernier de la Revue Spirite, j'ai lu avec d'autant plus d'intérêt l'évocation de l'Esprit de Gustave Lambert, que j'ai connu M. Lambert à bord du Winslow, navire sur lequel j'étais chirurgien. J'ai pensé qu'il vous serait peut-être agréable de connaître une page inédite de la vie de M. Lambert, si toutefois il a laissé des mémoires. M. Lambert, vous devez le savoir, a toujours été malheureux dans ses entreprises. A bord du Winstow, le malheur le poursuivit ; il n'est sorte de persécution dont il ne fut la victime de la part du capitaine commandant le navire. C'est ce dont je veux vous entretenir. Je prie l'Esprit de M. Lambert de me pardonner mon indiscrétion.
Le navire Winstow, armé pour la pêche à la baleine, partit du Havre, à la fin de décembre 1864, à destination de la mer Arctique, passant par Behring. Le capitaine Labaste, jaloux sans doute de la science de M. Lambert, embarqué à bord en qualité d'officier de route, commença ses persécutions quelques jours après le départ du navire. Une parole, un geste était toujours pris en mauvaise part de la part du capitaine. Quelques jours après avoir pris la mer, les officiers étant à surveiller le travail dans la cale, le capitaine jugea à propos de dîner sans eux. M. Lambert était sur le pont et attendait les officiers pour dîner. Le capitaine le fit appeler et lui intima, d'une manière très peu respectueuse, l'ordre de se mettre à table. M. Lambert répondit qu'il ne croyait pas mal faire en attendant les autres officiers. Un autre jour, le capitaine le voyant parler au matelot qui lavait son linge, lui fit défense de parler aux hommes du bord, et l’accusa de vouloir fomenter une sédition dans l'équipage. Le capitaine cherchait par tous les moyens possibles, soit sur le pont, soit à table, à vexer et à pousser à bout M. Lambert, pour l'exciter à répondre.
Le 18 février 1865, un mois et demi après le départ de France, le capitaine, en montant sur le pont, lui rappela le jour où il avait voulu attendre les officiers pour dîner (fait qui s'était passé un mois auparavant) et, selon sa coutume, M. Labaste donna une autre interprétation aux paroles de M. Lambert. Celui-ci, poussé à bout par d'autres paroles mordantes, insultantes, répondit enfin : «Monsieur, vous êtes insolent». Le capitaine lui ordonna alors de descendre à sa cabine, où il le consigna. Le soir, le capitaine réunit un conseil composé du second et du lieutenant. Je fus désigné comme greffier. Appelé devant le conseil, il fut adressé à M. Lambert les questions d'usage sur ses noms, âge, qualité, etc.
Quant à sa qualité, le capitaine m'ordonna de ne pas l'écrire avant même qu'il n'eût répondu, et lui ordonna de nouveau de rentrer à sa cabine, le menaçant de le mettre aux fers. Le second n'ayant pas voulu signer un procès-verbal rempli de mensonges, le capitaine le fit signer par son domestique nègre. M. Lambort fut enfermé six jours par consigne.
Un jour du mois de mai, le 16 au soir, on était à table ; depuis quelque temps, le capitaine semblait s'être remis en bons termes avec M. Lambert, qui cherchait toutes les occasions de lui être agréable.
Ce soir-là, on causait des affaires d'Amérique : le capitaine racontait des faits incroyables des armées du Nord. Il disait pouvoir les certifier, étant à New-York à cette époque. M. Lambert lui demanda en riant : «Voyons, combien de temps êtes-vous resté à New-York ?» Le capitaine répondit sèchement : «Cela ne vous regarde pas, je n'ai pas de compte à vous rendre, etc.» C'est ainsi que cela se passait toujours. M. Lambert, d'un autre côté, ne pouvait faire les observations scientifiques pour lesquelles il s'était embarqué. Le capitaine, tenant tous les instruments sous clef, l'empêchait de s'en servir. Le 23 ou le 24 juin, il demanda au capitaine la permission de se servir du compas de relèvement ; le capitaine lui répondit qu'il ne l'en empêchait pas. C'était d'autant plus dérisoire, que l'instrument en question était enfermé et qu'il gardait la clef.
Le 12 juillet, M. Lambert étant sur le pont, le capitaine lui ordonna de descendre, ce que fit ce dernier. Quelque temps après, il remonta, et le capitaine ordonnant au lieutenant de le saisir, celui-ci refusa ; M. Lambert descendit à sa cabine et me dit : «Je suis très souffrant, je vous prie de constater mon état. Je ne puis rester dans ma cabine par le froid qu'il fait». En effet, il était affecté d'une maladie aphteuse du larynx, et nous étions dans la mer Arctique. Néanmoins, le capitaine le consigna et mit un homme de garde, lui ordonnant de se servir d'un fusil à baïonnette s'il tentait de sortir. Quelques jours après, on rencontra un navire français, le Gustave, sur lequel M. Lambert demanda à être transbordé ; il y prit passage. Ainsi finirent ses souffrances à bord du Winslow.
Il me faudrait vingt pages pour vous raconter toutes les avanies et inquisitions dont il eut à souffrir. Je ne vous donne que quelques faits. J'ai vu M. Lambert pour la dernière fois à mon débarquement, à Brest, où il donnait une conférence. Il avait pardonné au capitaine Labaste. Je ne sais ce qu'est devenu ce dernier, qui a joué un très vilain rôle au Mexique et en Nouvelle- Zélande. Je pourrais citer bien d'autres faits curieux à ce sujet, Mais la Revue ne pourrait y suffire. Permettez-moi, néanmoins, d'extraire, sur mon journal de bord, quelques impressions de voyages sur diverses peuplades sauvages, et entre autres la traduction d'un chant kanake ; les spirites, nos frères, trouveront à glaner dans ces récits.
Veuillez agréer, messieurs, l'assurance de ma considération la plus parfaite.
A. Ollivier, médecin
A suivre

Correspondance d'Espagne
Un spirite éclairé, M. Joseph Palet y Villava, consul espagnol en Angleterre, nous portait dernièrement, au nom des spirites espagnols de bons souvenirs et des voeux sincères et fraternels.
Quelques jours avant lui, M. le vicomte Antonio Torres Solano était venu, comme président de la Société centrale madrilène, pour causer des intérêts généraux de la doctrine. Nous pouvons constater que dans les deux pays il y a unité de but et de pensées entre tous les adeptes d'Allan Kardec.
Ces messieurs croient avec raison qu'il est utile de faire savoir, dans la Revue, que la Société, dont le siège central est 7 rue de Lille, et tous les groupes spirites de France, doivent désormais être plus attachés à ceux d'Espagne et qu'un échange plus intime des publications des deux pays serait nécessaire pour mieux propager la philosophie spirite. Ce désir est le nôtre ; quoique ayant toujours eu des rapports excellents et plein de sympathie avec nos frères espagnols, nous voulons aussi les rendre encore plus intimes, plus fraternels, et nous remercions les hommes de coeur qui comprennent si bien les devoirs imposés par notre croyance.
M. Joseph Palet y Villava, écrivain espagnol renommé, nous a laissé quelques notes que nous reproduisons textuellement, car nous ne saurions mieux dire :
Almanach da Spiritisme. Cet ouvrage a eu un beau succès en Espagne, malgré les rudes attaques du clergé dans les journaux carlistes et rétrogrades. C'est un recueil d'articles des spirites espagnols les plus distingués, de poésies et de communications d'Esprits. Particularité frappante, dans l'Almanach, le calendrier romain (sanloyal) est un travail dicté par les Esprits, qui indiquent les qualités médianimiques d'une partie des saints de l'Église romaine. L'idée de cette publication a été inspirée par les Esprits, guides de votre serviteur.
L’Almanach est illustré, avec un frontispice allégorique et six beaux portraits gravés sur bois, représentant Allan Kardec, Daniel Dunglas Home, MM. Fernandez, président de la Société de Barcelone ; le général Bassols, ex-ministre de la guerre et président honoraire de la Société de Madrid ; le vicomte de Torres Solanot, président effectif de la Société de Madrid et Auso, président de celle d'Alicante. Les portraits portent aussi un fac-simile, avec la signature autographe des personnages qu'ils représentent. Cet ouvrage est destiné à donner un nouvel élan à la propagande du Spiritisme.
Charlotte Didier (une page de 1793). C'est le titre d'un ouvrage publié par M. Joseph Palet y Villava, obtenu par la médiumnité somnambulique au nom d'un Esprit qui, dans sa dernière incarnation, porta le nom de Charlotte Didier ; c'est la narration exacte de son existence de trente-quatre ans, remplie de rudes épreuves ; les dictées sont imprimées littéralement.
L'ouvrage est divisé en trois parties : 1° l'enfance ; 2° période d'épreuves ; 3° dernières années. Charlotte, à l'âge de seize ans, voit monter sa mère à l'échafaud, victime de la plus noire calomnie. Abandonnée de son père, qui fuit de Paris, elle travaille chez une pauvre femme, dans sa petite chambre. Charlotte avait envie de mourir ; ne tenant plus à la vie, elle appela Marat assassin, lorsqu'il entrait au club des Girondins. Marat, fort étonné, voulut connaître la femme qui l'avait apostrophé en le regardant fixement. La scène chez Marat est émouvante. Charlotte touche le coeur de Marat en lui rappelant sa propre mère ; il ne peut retenir ses larmes, et pardonne.
Charlotte passa ses dernières années dans un petit village de Lorraine où elle priait et faisait du bien. Elle était appelée la mère des pauvres. Cet ouvrage est écrit avec simplicité ; on y trouve la beauté du style unie aux idées de morale la plus pure. Le but principal de cet Esprit est de propager le spiritualisme chrétien. Tous les principes de la philosophie spirite : pluralité des existences de de l’âme, pluralité des mondes habités et communication du monde visible avec le monde invisible, y sont exposés avec lucidité et avec une entente parfaite. L'ouvrage est orné d'un portrait de l'Esprit, obtenu médianimiquement par M. Joseph Tolosa, membre de la Société spirite espagnole. La maison Garnier frères, éditeurs à Paris, fera de Charlotte Didier une traduction en français. Vous pourrez alors apprécier chez vous cet ouvrage, destiné à donner des consolations morales dans les épreuves de la vie, à répandre les principes spirites.
Une proposition a été présentée à l'Assemblée constituante de la République espagnole : il s'agit d'établir une chaire de Spiritisme dans les universités espagnoles. Cette proposition, due à l'initiative du député intransigeant don José Navarrete, est signée aussi par nos frères en croyance : MM. les députés Garcia Lopez (D. Anastasio), Corchado, Benitez de Lugo (marquis de la Floride) et Redondo Franco. M. Navarrete sera chargé de l'appuyer dans la prochaine session (janvier prochain). Comme orateur, notre frère est une célébrité de l'Espagne.
Il me reste à ajouter qu'il serait très convenable de parler aussi des Histoires d'outre-tombe de M. Emmanuel Corchado, député à l'Assemblée, traducteur des oeuvres d'Allan Kardec, et l'un des plus ardents propagateurs du Spiritisme en Espagne. Ce livre, renferme des récits naïfs et touchants, propres à généraliser les principes de la philosophie spirite.
Il est d'autant plus juste et très convenable d'en parler, que M. Corehado est un des plus zélés défenseurs des oeuvres d'Allan Kardec ; il les connaît profondément et les propage dans toute l'Espagne et dans l'Amérique néo-latine, aidé par M. Fernandez, de Barcelone.
Permettez-moi de vous donner les noms des spirites les plus vaillants, ceux qui occupent une position officielle à Madrid, dans le but de pouvoir leur envoyer des ouvrages et des journaux, ou pour pouvoir contribuer à la propagande de la doctrine :
MM. D. Alejandro Benisia (sous-directeur aux finances) ; Anastasio Garcia Lopez (célèbre médecin homéopathe député ; Manuel Corcliado (député) ; Marquis de la Florida (député) ; José Navarrete (député) ; Antonio Hustado (ancien préfet et poète distingué) ; Antonio Torres Solano (vicomte de) ; Eusebio Ruiz Salovenia (général de division) ; Joaquim Bassols (lieutenant-général) Etc.
J'ai l'honneur de vous saluer ; votre ami et frère en croyance,
Joseph Valet Y Villava, paris 3 octobre 1873

 

Quid divinum

Réponse à A M. A. C.
Messieurs et frères en Spiritisme,
L'auteur des observations publiées dans le numéro de septembre, à propos du Quid divinum, inséré dans la Revue de juin, n'a pas compris tonte ma pensée;  sans doute, mon exposition manquait de clarté. Pour mieux la préciser, permettez-moi d'exposer quelques considérations générales sur les organismes, me bornant toutefois, pour le moment, à analyser séparément les fonctions végétatives et les fonctions animales.
I. - L'homme, comme les autres animaux, comme les plantes, naît, se nourrit, croît, respire, secrète, se propage et meurt, et de ces fonctions, dites végétatives, il résulte un fait commun à tous, c'est la formation d'un liquide qu'on nomme sève dans les plantes, et sang dans les animaux.
II. - Ce liquide, sève ou sang, résultat des fonctions végétatives, devient lui-même un organe liquide, destiné à nourrir les organes qui le forment.
III. - Leur dépendance réciproque est telle, qu'un trouble dans une des fonctions végétatives amène un trouble dans la sève ou dans le sang. Et un trouble dans la sève ou dans le sang amène un trouble dans la nutrition des tissus, et par suite dans la fonction des organes formés de ces tissus.
IV. - De même, si l'on compare les fonctions animales de l'homme avec celles des animaux, vous voyez les mêmes organes des sens : le tact, la sensibilité, la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat, le sens de la motilité, le sens génésique. Tous aident à percevoir les phénomènes extérieurs à l'animal et à, satisfaire ses besoins intimes.
V. - Concurremment avec ces sens, et selon leurs différentes manières de se grouper, ou selon leur acuité, ou selon le milieu dans lequel ils s'exercent, On, voit surgir un instinct correspondant à chaque organisme et se développer une individualité.
VI. - L'observation de ces divers organismes de la sève ou du sang qu'ils produisent, ainsi que l'instinct correspondant qu'ils manifestent, cette individualité qui s'accentue avec le développement intellectuel et affectif de ce dernier, à mesure que l'organisme s'élève, quoique sans organe nouveau, car ce sont toujours les mêmes fonctions qui agissent, autorisent à conclure avec Carus[1] : « Que ce paraît être une loi de la nature, que les formations supérieures admettent en elles les inférieures, et que, au lieu de revêtir un type nouveau, elles ne fassent que répéter, plus parfait seulement, celui qui existait au dernier échelon. »
VII. - On a ainsi un ordre d'idées qui comprend la vie, soit dans les plantes, soit dans les animaux, soit dans l'homme, « dont la spécialité, dit Carus, tient à la réunion harmonique de tous les organes fonctionnant sous la lumière d'une idée supérieure. »
VIII. - L'homme résume donc en lui, comme sang, une perfection que les autres animaux ne peuvent nous faire connaître.
IX. - L'homme résume aussi en lui, et au plus haut degré de perfection, l'instinct manifesté par la série animale.
X. - Les fonctions végétatives et animales, que nous avons séparées pour en faciliter l'étude, ne le sont pas dans l'animal ; bien plus, les mêmes organes, les mêmes tissus, qui servent à la vie végétative, sont employés par la vie animale. L'oeil sert tout aussi bien à chercher la nourriture qu'il, la choisir, à reconnaître un ennemi ou un objet aimé ; les muscles servent tout aussi bien à fuir l'un qu'à courir après l'autre ; la langue aide à la mastication et à la déglutition, à articuler la volonté et à exprimer les sensations. Le sang nourrit aussi bien les organes de la vie animale que ceux de la vie végétative. Les organes de la vie animale, comme ceux de la vie végétative, sont formés des mêmes tissus, muqueuses, séreuses, muscles, nerfs, vaisseaux artériels, veineux et lymphatiques. Les fonctions animales et végétatives se pénètrent donc et se confondent par leur solidarité et par leurs tissus.
XI. - C'est seulement en ce sens et au figuré que l'on peut dire que l'intelligence est liée à la matière.
J'ai un bâton d'un mètre de long, il m'aide à marcher, il sert à ma défense si je suis attaqué, il sert de levier si je veux soulever un poids. Direz-vous que ces différents faits intellectuels sont dans le bâton? Certainement non. L'intelligence n'a jamais été liée à aucune matière, pas même au fluide universel ; mais tout fluide, toute matière, peuvent être modelés, prendre une forme voulue par une intelligence, et cette forme est le fait de l'intelligence et non le fait de la matière (je parle ici de l'intelligence supérieure, la nôtre, qui n'est que relative, est encore obligée de se plier aux propriétés de la matière, c'est là le rôle de la science). Si donc il y a de l'intelligence dans le fluide universel, c'est qu'il a déjà été travaillé; ce n'est plus de la matière, c'est un organisme.
XII. - J'ai dit (art. X) que les fonctions végétatives et animales se pénètrent et se confondent par leur solidarité et par leurs tissus. Je dis aussi que les deux résultats de ces fonctions, le sang et l'instinct, se confondent aussi. Ce mélange est prouvé par l'effet produit sur le sang par la colère, la haine et toutes les passions ! La rage, qui est le plus souvent la suite funeste de ces passions poussées à l'extrême, donne au sang des qualités qui se communiquent même aux sécrétions de tout l'organisme infecté. Chacun sait aussi que la douceur, la bonté, la patience, donnent au sang des qualités bien différentes de la colère, de la haine, de la jalousie. Or, tous ces vices et toutes ces qualités sont le fait de l'instinct et non du sang, il faut donc nécessairement que le fluide instinctif se mêle au sang. Ce fait est vrai, non seulement dans les animaux, mais chez l'homme. Tout le monde sait que si une nourrice donne le sein à un nourrisson à la suite d'une colère ou de toute autre émotion vive, la mort du petit enfant peut en être la conséquence. Il est encore reconnu qu'il est d'une grande importance de choisir pour nourrice une personne très morale ; le vol, le mensonge et bien d'autres vices s'inoculent avec le lait.
XIII. - On peut clone dire que le sang est pénétré par l'instinct, que celui-ci lui donne ses qualités et ses défauts. Je dis de plus que le sang donne de ses qualités et de ses défauts au fluide instinctif ; ce fait est démontré par l'influence des tempéraments dits sanguin, lymphatique, atrabilaire, etc., sur le caractère de ceux qui les portent. Je dis de plus que ce mélange constitue un fluide nouveau plus composé, que je proposerai, pour le moment, d'appeler fluide organique animal instinct ?
XIV. - Le fluide organique animal instinctif qui varie, cela se conçoit, suivant chaque type de la série animale, varie aussi dans chaque individu de chaque type. En effet, l'intégrité du sang est liée à l'intégrité des fonctions végétatives ; l'intégrité des tissus et des organes qu'ils forment est liée à l'intégrité du sang ; l'intégrité du fluide instinctif dépend donc de l'intégrité du sang, de l'intégrité, de tous les tissus dans tous les organes fonctionnels. Le mélange du fluide instinctif et du sang doit donc produire un fluide organique animal instinctif en rapport avec l'intégrité de toutes les fonctions. Ce phénomène est la cause génératrice de toutes les particularités individuelles, organiques et intellectuelles de chaque individu d'un même type.
XV. - Si nous considérons ce fluide organique animal instinctif comme une unité, comme nous l'avons fait pour l'instinct et pour le sang, nous verrons qu'il n'est pas un être nouveau qui apparaît à un moment donné ; mais, comme les autres, il a eu son développement progressif et continu jusqu'à l'homme inclusivement. C'est ce qui fait que le cri de terreur poussé par un fluide organique animal instinctif à la vue de l'épervier est compris, même sans voir ce dernier, par tous ceux qui peuvent le craindre. Il en est de même du rugissement du lion, de l’hyène, du tigre, etc. Ce fluide organique animal est donc progressif aussi, son progrès est continu, et, sans changer le fond de sa nature, il suit le développement organique, sanguin et instinctif ; c'est ce qui nous permet de dompter certains animaux, d'en apprivoiser quelques-uns et d'en domestiquer un certain nombre.
XVI. - Un autre fait. Ce fluide organique animal instinctif sort pour ainsi dire par évaporation du corps de l'animal, il s'imprègne à tout ce qu'il touche, il donne aux objets touchés sou odeur particulière au type et même à l'individu, C'est ainsi que le chien trouve la trace de son maître, que le chien de chasse poursuit 'le gibier à la piste, et sait très bien si c'est un oiseau ou un quadrupède, et quel est le genre d'oiseau et le genre de quadrupède. Dans la chasse à courre, un chien bien dressé et expérimenté n'abandonne pas le pied qu'il poursuit depuis longtemps; s'il trouve sur sa route une autre trace, il sait très bien distinguer l'une de l'autre. C'est ainsi que tout animal peut poursuivre et rechercher sa proie, et reconnaître l'approche d'un ennemi.
XVII. - Le fluide organique animal instinctif qui s'évapore du corps et empreint tout ce qu'il touche, de manière à pouvoir reconnaître l'animal dont il s'est échappé, qui fait pousser des cris de terreur et de joie, qui précipite l'animal sur une proie ou lui fait fuir un danger, est inévitablement le sensorium de toutes les manifestations intérieures passionnelles de l'animal ; le sensorium de toutes les perceptions extérieures à l'animal, est ce qui lie l'animal avec son organisme et avec le monde extérieur, il est le moteur commun des muscles et des nerfs. Eh bien, c'est là ce que j'appelle une âme animale. Cette échelle ascendante que parcourt le fluide animal, ce perfectionnement sans changer sa nature, cette facilité qu'il a de se répandre au dehors et de conserver ses propriétés spécifiques, le pouvoir qu'il a d'éveiller les passions chez d'autres animaux, comme d'en terrifier d'autres, me semble devoir être la cause de l'action magnétique des uns sur les autres, et qu'elle peut s'étendre jusque sur les plantes. Ces différents aperçus, que je viens de vous soumettre, me semblent concorder avec l'opinion du célèbre naturaliste M. de Blainville, qui disait que toute la création était la réalisation d'une même synthèse. Ces mêmes aperçus me paraissent être l'explication physiologique de cette parole de saint Paul : Nous sommes tous un seul et même corps, nous sommes tous un seul et même esprit. » Et la réunion de tous ces aperçus dans l'humanité me fait dire encore avec lui : Dieu nous a connu et aimé avant que nous fussions. Comme toutes mes déductions sont tirées de faits anatomiques et physiologiques acquis à la science, je puis encore dire avec saint Paul : « Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l'oeil, quand on les considère dans ses ouvrages depuis la création du monde. »
XVIII. - J'ai dit (art. XIII) que le sang se mêle au fluide instinctif et lui donne ses qualités et ses défauts, comme, vice versa, le fluide instinctif se mêle au sang et lui donne ses qualités et ses défauts. Essayons de déterminer de quelle nature est ce qui, dans le sang, influence le fluide instinctif. Le sang, comment se forme-t-il ? Nous l'avons vu, c'est par l'action des organes de la vie végétative. Mais ces organes sont en rapport avec la terre et ses produits, dans lesquels ils prennent leur alimentation. Ils sont en rapport avec l'atmosphère qui enveloppe la terre par la transpiration. La terre, avec sa couche atmosphérique, se promène à travers l'espace, dans ce que vous appelez le fluide universel. Il doit nécessairement y avoir échange entre eux, si bien que tout ce qui participe de la terre et de sa couche d'air doit participer du fluide universel. Si donc le sang communique quelque chose de lui au fluide instinctif, ce ne peut être qu'une émanation fluidique et qui participe de tout ce qui concourt à le former, c'est-à-dire le fluide universel, le fluide terrien, le fluide atmosphérique, le fluide organique de la vie végétative.
XIX. - A la mort, le fluide organique animal instinctif se sépare du corps et du sang mais peut-il se séparer de cette couche, de ce vernis fluidique végétatif, du sang dont il est recouvert, pénétré peut-être, et qui peut dire s'il n'en est pas saturé ? Je crois que non ; je crois plutôt qu'il ne peut s'en séparer que lorsque, par les progrès obtenus par les réincarnations, il est appelé à sortir de notre globe ; jusque-là, tant qu'il ne peut aspirer plus haut, ce fluide qui le suit est ce qui lui sert de périsprit sur notre terre. Ce qui le prouve, c'est que les Esprits d'un ordre peu élevé aiment les endroits qu'ils ont habités, les objets qu'ils ont touchés de leur vivant, et ne s'en écartent guère, de peur de se perdre. Ce n'est que lorsqu'ils sont arrivés à comprendre qu'ils peuvent se servir du fluide d'un incarné qu'ils s'émancipent à aller plus loin, et c'est alors que commence le pouvoir d'obséder quand ils rencontrent un fluide semblable au leur, et qui leur rappelle quelques mauvaises sensations éprouvées. Tout cela se fait encore aveuglément, faute d'une direction meilleure. En effet, parlez à l'Esprit obsesseur, faites-vous écouter, instruisez-le, faites-lui entrevoir la lumière, et immédiatement il cesse son obsession.
XX. - S'il n'en était ainsi, il faudrait supposer que, quand un mauvais Esprit veut obséder quelqu'un, il peut se fabriquer un périsprit ad hoc. Or, on sait que les Esprits obsesseurs sont tous ignorants ; on sait, par le Livre des Esprits, que souvent des Esprits supérieurs aident des Esprits déjà avancés à se former un périsprit en rapport avec leur mission. Il faudrait donc supposer qu'il y a des Esprits supérieurs qui seraient chargés de fabriquer des périsprits à ces mauvais Esprits qui voudraient obséder quelqu'un. Cette thèse est insoutenable. Je ne crois pas plus, comme le prétend mon contradicteur, qu'il y ait de l'autre côté des Esprits qui soient des exécuteurs des hautes oeuvres en glissant dans notre périsprit quelque molécule destinée à nous rendre malades. Ce rôle n'appartient pas à un Esprit supérieur. Je crois néanmoins à la possibilité d'être malade par cette cause. Le livre de Job nous en fournit un exemple. Mais ici c'est la théorie du fait, rangée en drame, très bien conduit ; mais dans la pratique, ce sont les mauvais Esprits qui peuvent le faire par l'obsession, et cela se produit aussi, comme nous le voyons faire ici par des linges portés par certains malades;  c'est toujours le périsprit qui agit.
XXI. - Si ma démonstration du périsprit est vraie, ce que je n'affirme pas, c'est une étude que je soumets à l'appréciation de tous les groupes sérieux; si elle est vraie, dis-je, il est facile par l'action des passions sur le sang produisant la rage, par l'action de la colère de la nourrice sur son lait, qui peut tuer le nourrisson, il est facile, dis-je, de conclure à la cause morale des maladies, elle est dans toute infraction de la loi du progrès que .Dieu a imposée à l'homme ; cette loi est la lumière d'une idée supérieure, dont par le Carus.
Seulement, comme Dieu est un bon père, il ne rend responsables que ceux qui ont atteint un certain degré de développement ; c'est pour cela que vous voyez tant de personnes faire certaines choses sans conséquences, tandis que d'autres en sont gravement punies. C'est à ces derniers que j'adresse les paroles du Christ : « Tu as cru, Thomas, parce que tu as touché, mais heureux ceux qui croiront sans avoir vu. » En effet, ceux qui sont punis par le mal avaient été avertis, instruits ; ils sont venus subir l'épreuve ; ils ont succombé. La conséquence de la faute morale traduite physiologiquement par la maladie leur fait toucher du doigt la plaie de leur coeur. Heureux ceux qui, avertis, instruits, n'ont pas succombé à l'épreuve, ils ont cru sans voir, ils ne sont pas tombés malades, ils n'ont pas été obligés de toucher. Il y a pourtant de nobles blessures, les blessures du Christ nous en sont l'exemple, avec celles de tous les vrais serviteurs de Dieu, de tous les soldats du Christ. Ceux-là, tout entiers à leur oeuvre, se dévouent entièrement et usent leur corps s'ils ne sont tués. Je ne m'inquiète pas d'eux de l'autre côté : « Nous savons où ils vont, et nous en savons le chemin » mais je demande que dès ici-bas la sympathie de tous les hommes de coeur leur soit acquise. Il y a bien d'autres maladies qui sont le résultat des influences du milieu. Il est évident qu'un organisme, pour fonctionner régulièrement, a besoin d'un milieu régulier conforme à sa nature. Mais ceci est un accident, ce n'est pas une maladie.
XXII. - Si ma démonstration a quelque valeur, ce que j'ai appelé fluide organique animal instinctif, se décomposerait en un fluide, qui du sang va au fluide animal instinctif, et en un fluide animal instinctif. Ce qui du premier va au second, et qui est né de l'organisme avec le sang, participe comme lui de tout ce qui a concouru à le former, soit par les rapports de l'organisme avec la terre et ses produits, par la nourriture, soit par la respiration avec l'atmosphère et le fluide universel dans lequel il se promène, et avec lequel il doit exister des échanges. Ce premier fluide, que nous parvenons à détacher de l'ensemble par une étude analytique, je propose de l'appeler fluide organique. Ce fluide organique ne peut être que le périsprit. Quant au fluide animal instinctif, je me propose de l'étudier et de l'analyser aussi avec le secours des notions fournies par l'anatomie et la physiologie. Ce sera le sujet d'une autre lettre, si vous le voulez bien, si cela peut vous intéresser. Docteur D. G.
A suivre

 

Interprétations erronées d'un ministre de Dieu

Nos lecteurs doivent se rappeler la guérison d'un cas de folie furieuse, par notre soeur madame Antoinette Bourdin, de Genève[2]. M. P.E. était condamné par la science ! Les autorités allaient le diriger vers une maison de santé comme une épave humaine, il y eût été oublié, lorsque ses nombreux amis, entre autres, M. P. Michelier (de Saint Jean de Maurienne, Savoie), demandèrent par dépêche madame Bourdin, qui accourut ; celle-ci, par la prière selon le mode spirite, par une sage magnétisation, le remit en possession de lui-même ; en quelques jours, du 19 juillet, 1871 au 1er août, la guérison était complète, et les blessures que l'obsédé (et non le fou) s'était faites en se roulant sur le verre avaient été promptement cicatrisées par le médium guérisseur.
M. P. E. parle de ce fait à ses amis, il sait que là où l'eau bénite et des prières payées sont inutiles, l'intervention des bons Esprits évoqués par un coeur dévoué, désintéressé, suffit pour chasser les influences pernicieuses. Pourtant, des hommes pleins de préjugés osent dire que le diable seul a produit cette guérison. La lettre curieuse que nous insérons à la suite de quelques mots de madame Bourdin, prouvera que les spirites doivent préférer ces démons qui, sous l'égide de Dieu, consolent et guérissent, aux anges des sectaires qui ont pour drapeau l'ignorance et l'orgueil. Madame Bourdin continue sa mission spirite : elle est appelée de tous côtés, elle guérit en priant, car la pureté de pensée attire les bons Esprits. Partout où elle passe, on croit, on espère, on comprend le but de la vie ; la vérité spirite s'impose par sa simplicité.

Genève, 28 juillet IS73.
Messieurs et chers frères,
J'ai l'honneur de vous soumettre la lettre d'un prêtre adressée, à Saint-Michel, à M. P. E., ce jeune homme qui, il y a deux ans, fut guéri d'une terrible obsession par le magnétisme spirituel. Après avoir lu le volume la Médiumnité au verre d'eau, M. P. E. le prêta à M. l'abbé D, dans lequel il a une grande confiance ; ce dernier avait alors parfaitement reconnu l'intervention des bons Esprits dans sa guérison ; mais s'étant aperçu que dans ce livre, ces mêmes Esprits signalent et flagellent toutes les erreurs dictées par l'orgueil et l'ambition, il prétend que ces mêmes Esprits sont les fils de Satan. Mon livre a dû recevoir le baptême du feu par fanatisme, M. l'abbé D  l'a brûlé parce qu'il appartenait à une personne délivrée de l'obsession par les enseignements de notre doctrine. Le Christ avait bien raison de dire aux fanatiques de son époque : « Si c'est par les démons que je chasse les démons, par qui vos enfants les chasseront-ils ? »
J'ajoute une simple réflexion ; peut-être atténuera-t-elle ma faute aux yeux du clergé ; il y a quelque temps, je lisais dans un ouvrage d'un auteur catholique (Louis Veuillot) : « Si le diable mettait des gants sur ses griffes pour faire la charité, nous devrions l'accepter » ; je réponds : Si le diable retirait un moment ses cornes pour faire de la morale et faire connaître les vices de la société, qu'il est à même d'apprécier mieux que personne, nous devrions l'écouter en conscience. Si ces lettres vous intéressent, messieurs, je vous autorise à les publier dans la Revue. M. P. E  le désire aussi.
Recevez, je vous prie, mes salutations fraternelles,
Antoinette Bourdin

Voici la missive de l'abbé Didier :
Mon cher Emile,
La communication que tu m'as faite du volume que tu viens de recevoir est, de ta part, un acte de confiance à mon égard. J'y corresponds par cette lettre. Puisse-t-elle produire en ton âme les fruits de salut que je te souhaite.
L'Esprit-Saint nous avertit que, vers la fin des temps, nombre d'âmes perdront la foi, séduites qu'elles seront par des Esprits d'erreurs et des doctrines diaboliques[3]. Pour accréditer leurs dires et faire des dupes à leurs rêveries, ces malheureux échos de Satan y mélangent des extraits tirés des saintes Ecritures, mais sans tenir compte d'autres passages qui expliquent ou modifient ceux qu'ils citent. C'est ainsi que le faux monnayeur revêt de quelques barrettes d'or ou d'argent le métal inférieur qu'il met en circulation.
L'insensé, dit la sainte Ecriture, dédaigne de s'instruire, pour pouvoir, avec moins de remords, se dispenser de le faire mais, il est un fait qu'ils ne peuvent nier, et qui suffit pour les convaincre de déraison ; ce fait, c'est la mort. L'homme ne peut se conserver donc, il n'a pu se faire. Donc, il a été fait par un être éternel, auquel nous ne pourrons pas échapper. D'où il suit qu'il nous importe de nous instruire de ses volontés et de nous y conformer car, puisque nous sommes intelligents, il faut bien admettre que celui qui nous a faits l'est aussi que, par conséquent, il aura un traitement différent selon qu'on se sera conformé à sa loi ou qu'on n'en aura pas tenu compte. Ce délai de justice fait dire à Notre-Seigneur que son royaume n'est pas de ce monde, bien qu'il dise ailleurs que toute puissance lui a été donnée au ciel et sur la terre, et qu'il délègue cette puissance à ses apôtres jusqu'à la fin des temps. Ainsi, au lieu de s'en rapporter à l'homme insouciant et impie, qui date d'hier et ne pourra éviter de mourir demain, croyons plutôt à la parole de l'être Créateur éternel.
Car, cet Etre a parlé et, bien que sa parole nous parvienne par l'intermédiaire d'autres hommes, il a eu soin de la revêtir de caractères qui nous empêchent de la confondre avec la parole d'un imposteur quelconque. D'ailleurs, comment l'homme, qui ne sait rien que ce qu'il apprend, aurait-il inventé des mystères qu'il ne peut comprendre, et une loi objet de continuelles infractions ? Est-ce ainsi que procèdent les auteurs des religions prétendues, Luther, Calvin, Mahomet et tant d'autres ? Ne les voit-on pas, au contraire, émanciper leurs lâches sectateurs de tout ce qui peut gêner la nature déchue ? Ah ! C’est qu'ils ne peuvent, comme Dieu, donner la force d'observer davantage. D'ailleurs, il y en a bien assez pour la récompense dont ils peuvent disposer. Mais, reprenons.
J'ai dit que notre Créateur nous a parlé. D'abord, puisque nous n'avons pas toujours été, il ne dépendait pas de Dieu de nous donner l'existence autrement que par voie de création. Mais, ce qui existe par création n'est pas Dieu et ce qui n'est pas Dieu est essentiellement borné et limité, et, comme tel, plus ou moins sujet à erreurs et à faiblesses. Or, Dieu se devait à lui-même et nous devait à nous de nous sauvegarder contre les suites possibles de l'imperfection de notre nature. Et c'est aussi ce qu'il fit, en nous renseignant par sa parole, contre ce qui pourrait nous être nuisible. Quoi de plus naturel que d'accepter cette parole avec reconnaissance et de s'y conformer ? Ce n'est pourtant pas ce que l'homme fit à la parole de son Créateur il préféra celle d'un inconnu, du serpent. Grave injure, qui aurait mérité d'être punie par un silence éternel de la part de Dieu. Mais ce silence, de la part de Dieu, aurait été pour nous un arrêt d'abandon et de mort spirituelle. Et Dieu ne voulut pas nous abandonner tous pour l'incroyance d'un seul. Il continua donc à nous honorer de sa parole ; seulement, au lieu de continuer à nous parler lui-même, cette parole, il nous la transmit, depuis, par le moyen d'intermédiaires. Mais ces intermédiaires, il les accrédita de telle manière qu'on ne pût les confondre avec des imposteurs quelconques. Et croirions-nous donc que les contemporains de ceux qui étaient chargés de notifier à la terre les volontés du ciel, se soient soumis sans de fortes preuves aux exigences d'une loi qui contrarie tous les penchants de la nature déchue ? Oh non ! S’ils ont cru, c'est que, dépositaires de la puissance de celui qui les envoyait, ces hommes opéraient des prodiges tels que nul autre ne put jamais en faire de semblables. Tels furent, entre autres, ceux de Moïse.
Mais, selon son propre témoignage, il n'était qu'un précurseur de celui qui devait venir écraser la tête du serpent, lorsque l'humanité aux abois aurait reconnu ne pouvoir se délivrer elle-même. Ici, du mal que le serpent infernal fait encore aujourd'hui aux imprudents qui se mettent à sa portée, jugeons de celui qu'il faisait avant d'avoir reçu ce coup terrible ; il peut pourtant, pour s'accréditer, délivrer d'une infirmité qu'il a causée lui-même. Mais, Dieu nous préserve de ses prétendus services ; ils servent à nous entraîner dans sa sphère d'attraction. A Moïse, succédèrent nombre d'autres envoyés divins qui, tous, ajoutèrent un coup de pinceau au portrait anticipé du Sauveur promis. Enfin il arriva, et l'on vit bientôt son enseignement pénétrer jusqu'aux extrémités de la terre, sortir victorieux des attaques de l'erreur et du pouvoir, et entraîner à sa suite l'élite du genre humain. C'est que son divin auteur continuait à veiller sur elle par le moyen d'un vicaire divinement préposé à sa garde. Et il fallait qu'il en fût ainsi ; livrez, par exemple, le code à l'interprétation arbitraire des plaideurs, chacun le fera servir à sa passion et à son intérêt, en sorte que, bientôt falsifié et tiraillé en tous sens, il aurait cessé d'exister. Mais, ce qu'il a fallu faire, Dieu l'a fait.
Et, à cette fin, par un privilège surhumain, bien que, dans sa conduite privée, il puisse n'être pas toujours un modèle, il lui est impossible d.'approuver et d'enseigner une autre croyance et d'autres règles de conduite que celles dont il a, reçu le divin dépôt. Et ce suprême représentant de Dieu, sur terre, on voudrait le réduire formellement ou implicitement à la condition de sujet. Convient-il que celui qui est chargé de réprimander dépende de ceux qui peuvent avoir besoin de réprimande ? Convient-il que le pasteur dépende des brebis ? Saint Pierre, il est vrai, est venu à Rome avec un simple bâton mais le même qui envoya Pierre à Rome seulement avec un bâton, l'y envoie depuis longtemps avec un sceptre et malheur à qui essaye de le lui enlever, fût-il aussi puissant qu'un Henri IV de Stohenstaufen ou un Napoléon Ier.
Mais, il y a bien longtemps, dira-t-on, que ces choses se sont passées. Oui nous garantira leur authenticité ? Est-ce qu'un descendant refuse d'admettre le testament d'un agent parce qu'il n'était pas encore au monde lorsqu'il fut stipulé ? Ce testament, scellé du sang de plusieurs millions de martyrs, et consigné dans les archives de l'Eglise, qui ne pourrait l'altérer sans faire, comme un seul homme, se lever contre elle tous ceux qui en possèdent des copies. Mais, ce testament, il faut l'admettre dans son entier, et ne pas imiter les protestants, qui en répudient les charges, pour n'en retenir que les avantages.
Maintenant, que l'on trouve dans les membres de l'Eglise autant de choses répréhensibles que l'on voudra, j'en conclurai qu'il faut bien qu'il ait son appui au ciel, l'édifice qui se soutient depuis si longtemps, malgré les violents assauts du dehors, et la chute de ce qui devrait en être l'appui. De même que le généreux Mathation, chef de l'illustre famille des Machabées, disons plutôt, lors même que tous abandonneraient ou enfreindraient une loi dont la divinité est attestée par tant de miracles, et par l'adhésion des plus belles âmes que la terre ait portées, moi et les miens, nous y resterons toujours fidèles. Car sans la foi, il est aussi impossible de plaire à Dieu, qu'il l'est de plaire à un homme que l'on croirait être menteur. Mais, cette foi, il la faut entière, et qu'elle ne soit pas démentie par les oeuvres.
Ainsi donc, l'hommme ne se soustrait à la parole divine que pour succomber victime de celle de Satan, dont toute la stratégie se réduit à déplacer, à exagérer, à atténuer, à nier. Et la parole catholique est la seule qui puisse trouver sa filiation divine, en remontant d'âge en âge, jusqu'en Jésus-Christ. Ceux qui en douteraient peuvent, s'ils ont richesses et loisirs, s'en assurer par eux-mêmes, en se procurant et en lisant les ouvrages dépositaires de la tradition. C'est la lecture de ces ouvrages qui ramène de nos jours, au catholicisme, nombre de docteurs de la protestante Angleterre.
Et quant à ceux qui n'ont ni loisir ni fortune, ils doivent être bien aises que Dieu ait pourvu à leur impuissance par l'établissement d'un corps enseignant, qui ne pourrait émettre d'erreur sans se voir bientôt dénoncé et condamné par le pape.
Notre foi est donc raisonnable. Restons-y donc constamment fidèles, et suivons-en fidèlement les prescriptions, méprisant ce que les Esprits peuvent nous dire de contraire. C'est à ce prix que nous parviendrons à la possession éternelle de Dieu, que je te souhaite. Car, après la mort, au dire de la parole divine, il n'y a pas autre chose que le jugement, le purgatoire, le paradis ou l'enfer.
Voilà ce que je t'envoie, au lieu de ton sot et venimeux volume qui précède dans les flammes ceux qui se repaissent de ses rêveries.
Ton ami, l'abbé D.

Remarque. Quelle impuissance, et combien les révélations du livre la Médiumnité au verre d'eau doivent porter juste. Quelle aménité, quelle charité évangélique ! Combien nous devons nous trouver heureux, nous les spirites, de pratiquer la devise du Maître, si fraternelle, cette devise divine : Hors la charité point de salut.

 

Variétés

Photographies spirites
A Londres, un incrédule voulant s'assurer de la vérité des photographies des Esprits, ou plutôt, croyant surprendre le photographe en flagrant délit de supercherie, au moment où la phrase usitée :
« Ne bougez pas » allait être prononcée, se leva et demanda à voir la plaque. Après l'examen le plus minutieux, le grand seigneur (le roi de Por...) exigea que la plaque fût replacée en sens contraire, de manière que le haut devienne le bas. Le photographe se rendit au désir de son client, et l'opération fut continuée. Une figure d'Esprit était reproduite à côté de notre incrédule qui se retira, convaincu de la bonne foi de l'artiste. On comprend quelle était la pensée du visiteur ; en effet, si la planche était préparée d'avance, après son renversement, il est évident que la figure de l'Esprit aurait dû se trouver «la tête en bas». Nous sommes heureux de tous les moyens que les incrédules emploient pour découvrir l'imposture, car c'est une preuve de honorabilité démontrée à posteriori.

 

Poésie

Après la mort. La soeur
Il restait à la mère un enfant, une fille
Qui dormait au berceau
Comme l'on voit l'été, dans l'épaisse charmille,
Dormir le jeune oiseau.

L'autre, l'aînée, avait, joyeuse tête blonde,
Charmante et frêle fleur,
Comme un rêve doré, passé dans notre monde
Et comme le bonheur !

La mère de sa perte était inconsolable,
Et de son coeur meurtri,
Pour maudire l'arrêt du ciel inexorable,
Toujours sortait un cri !

La douleur la rendait aveugle, folle, impie.
Elle avait oublié,
Dans son égarement, que l'homme en cette vie
A l'épreuve est lié ;

Que le bien sort du mal ; que la mort est l'absence
Qui dure peu de temps ;
Qu'on se retrouve un jour, et qu'une joie immense
Suit les pleurs déchirants.

Tout à coup elle entend comme un léger murmure
Du berceau s'élevant.le
Il semblait que l'enfant, fragile créature,
Conversât en rêvant ;

Qu'il parlât, comme on dit, aux anges.
Incertaine, Contenant les élans
De son coeur maternel, retenant son haleine,
Marchant à pas prudents,

Elle va vers la porte ; elle ouvre.
0 d'une mère Indicible transport !
La chambre resplendit d'une pure lumière
Et sur l'enfant qui dort

Un ange radieux et souriant se penche ;
Il dépose un baiser
Sur ses lèvres de rose et de son aile blanche
Semble le caresser !

C'est la soeur de là-haut ! Qui vient rendre visite
A sa plus jeune soeur.
Les bras tendus, la mère, ivre, se précipite,
Croyant dans son ardeur

Pouvoir la retenir. Hélas ! Vapeur légère
Qu'emporte un vent du soir,
L'ange adoré s'envole en lui disant : - Ma mère,
Dieu m'appelle, au revoir !
V. Tournier

 

Dissertations spirites

Le groupe des Batignolles
Président M. Duneau, 43, rue Lemercier. Réunion, les lundis à 8 heures.
Amis et frères en croyance,
Parmi les Esprits qui viennent se communiquer à notre groupe des Batignolles, par notre sujet, madame en état de somnambulisme, il en est un, venu à notre séance du 8 septembre, dont j'ai pu constater l'identité ; son récit était vrai.
Sous l'influence de cet Esprit, le médium toussait fréquemment.
Demande. - Qui est là?
Réponse. - Je souffre beaucoup, je ne comprends rien à ma situation;  j'ai quitté ma maison dans une bière, puis on m'a conduit au cimetière de Neuilly.
D.- A quelle époque ?
R. - Il y a un mois. Je suis morte de la poitrine ; j'y étais préparée depuis longtemps, ma famille aussi voyant le progrès de la maladie, elle avait fait appeler un prêtre. J'étais bien faible ; cependant, je me souviens avoir entendu que j'allais paraître devant Dieu pour y être jugée. Peu à peu je me sentis faiblir, et perdis tout à fait connaissance ; je suis revenue à moi quand j'ai senti le froid de la bière mais, toutes ces choses se passaient sans que je cherchasse à m'en rendre compte. Je restais indifférente, attendant que l'on vînt me chercher pour me mener devant Dieu, pour être jugée. On ne l'a pas encore fait, et j'attends toujours ; je ne sais pourquoi l'on ne s'occupe pas de moi.
D. - Voulez-vous me dire qui vous êtes ?                                      
R. - Je suis madame T.
D. - Quel âge avez-vous ?
R. - J'ai vingt-huit ans, je suis morte le mois d'août dernier.
D. - Où demeuriez-vous ?
R. - Avenue de Neuilly, n°.
Cet Esprit nous paraissant assez dégagé pour comprendre les phénomènes de la vie des Esprits, nous lui expliquâmes ce que c'était que la mort, le trouble où nous nous trouvons, et sa situation, tout particulièrement, l'engageant à prier avec nous. Il accepta avec beaucoup d'empressement. Après la prière, cet Esprit eut un moment de recueillement puis, il me dit : « Cette prière m'a fait du bien ! C'est comme un voile qui s'est déchiré devant mes yeux. Me voici dans un jardin magnifique ! »
D. - Faites bien attention vous n'êtes pas seule dans ce jardin.
B. - Je n'y vois que des fleurs, toutes plus belles les unes que les autres.
D. - Écoutez et regardez.
R.- Oh ! Oui, il y a là une touffe de fleurs qui m'inquiète.
D. - Pourquoi ? Allez me chercher une fleur de cette touffe.
R. - Oh ! Non ! J’ai bien trop peur ; je l'évite le plus que je puis. Je vois ces fleurs se mouvoir.
D. - Allons, soyez courageux, et allez voir ce qu’il y a dans cette touffe de fleurs.
L'Esprit, avec crainte, se dirige de ce côté.
R. - Tiens, c'est un petit enfant qui est lit, au milieu de ces fleurs. Ce sont des lis.
D. - Mais, faites donc attention à cet enfant, vous devez le connaître ?
R. – Oui ; c'est ma petite nièce. Je suis bien sûr dans le paradis. Je me reconnais ; je vois une foule d'anges qui passent, on dirait des nuages.
D. - Comment vous trouvez-vous maintenant ?
R. - Je suis bien heureuse ; je ne souffre plus.
D. - Cher Esprit, ce n'est point le paradis, car le paradis est un mythe ! Ce jardin magnifique est votre première étape vers l'infini. Vous ne pouvez rester là. Nous allons continuer et prier ensemble ; nos bons guides viendront vous chercher ; eux seuls, maintenant doivent continuer votre éducation comme Esprit.
Nous prions ; l'Esprit dit ensuite
R. - Je vois une main et j'entends qu'on me dit : Je suis ton guide; suis-moi. Je pars, au revoir !

Le 21 septembre, je me rendis avenue de Neuilly ; d'après quelques renseignements recueillis, je m'adressai à M. T, qui était justement le mari de cette dame. Il m'a affirmé la véracité des paroles de l'Esprit : « C'est ma femme, me dit ce monsieur; elle est morte le 8 août ; tout ce qu'elle vous a dit est vrai. »
- N'avez-vous pas perdu une petite nièce ?
- Si, la fille de mon frère, charmante petite fille, qui est morte il y a deux ans.
Après quelques explications urgentes, je pris congé de M. T, charcutier, avenue de Neuilly, et le laissai sous l'empire d'une visible émotion. En nous quittant, il ajouta : « Monsieur, je ne comprends rien à tout ce que vous venez de me dire ». Je lui serrai la main, et lui laissai ma carte et l'adresse de notre groupe, le priant de vouloir bien s'y rendre pour se convaincre de choses qui sont encore pour lui à l'état de mystère.
Ce qui m'engage à vous adresser le petit compte rendu de ce fait spirite, c'est que plusieurs adeptes nous ont dit : «Vos séances sont très intéressantes, mais rien ne nous prouve que l'Esprit dise la vérité. » S'ils lisent ces lignes et doutent encore, nous sommes à leur disposition pour leur prouver la réalité de ces faits. Insérez cette lettre dans la Revue, si vous la croyez devoir intéresser nos amis.
Mes sympathies à tous nos frères et soeurs en croyance.
Duneau
Paris, 2 octobre 1873. Boulevard de Courcelles, 87.

Remarque. Nous avons assisté aux réunions du groupe de Batignolles, et constaté la parfaite entente qui existe entre tous ses membres. Le président est zélé, studieux, dévoué à l'oeuvre qu'il a l'honneur de diriger ; il a sous sa main un sujet remarquable et rare, très sensible surtout, lucide et impressionnable ; nous engageons nos lecteurs à demander une entrée au président, qui sera heureux de l'accorder. Puissent les groupes, si nombreux à Paris, suivre l'exemple de M. Duneau, la publicité de la Revue étant fraternellement ouverte à tout ce qui peut intéresser le Spiritisme ; ne devons-nous pas, pour honorer la mémoire du Maître, toujours nous unir et nous entr'aider.

Les enfants s'en vont
7, rue de Lille. 1er novembre 1872. Médium, M. P.
Les enfants s'en vont, pauvres enfants, dit-on ! Pères et mères chéris qui nous avez bercés dans vos bras, pleurez, pleurez si vous croyez au néant, si vous avez la conviction que ce petit corps auprès duquel vous avez passé de longues veillées, pour lequel vous avez consacré le produit de vos labeurs, que ce petit corps tant chéri a disparu pour toujours, et que, formé par des atomes de poussière, tout avec lui retourne à la poussière.
Mais aussi, souriez, vous qui nous aimez, vous dont nous complétons l'existence, si vos âmes savent espérer, si dans votre esprit est née la pensée que le corps, cette réunion de cellules ou parties invisibles, retombe dans l'invisible, et que le principe intelligent doive lui survivre.
Oui, je le dis et le redirai à tous les échos, l'on ne meurt pas, et l'âme, en tombant dans ce soi-disant vide, y retrouve la lumière, la vie, et surtout ce que l'homme cherche vainement sur terre ! Elle y retrouve la vérité, cette vérité que les orgueilleux ont la prétention de traduire bien complètement sur une feuille de papier !
Oui, père, je vis, je te l'affirme, Maman, si bonne, si dévouée, travaille là-bas pour ses autres enfants, ceux qui n'ont pas de pain ; ce qu'elle donne avec générosité, c'est le pain de vie, le livre intelligent ; à tous les déshérités elle dit avec son coeur, avec ce qu'il y a de plus exquis dans le coeur de la femme : Venez et vous serez consolés. Oui, mes chers parents, je vis et je contemple ces actes, j'applaudis à la pensée qui les dicte, je vis pour vous entourer de bonnes effluves, pour vous aimer et vous consoler.
Amis, qui voulez bien m'écouter, l'enfant qui meurt est toujours un vieil homme ; Charles avait déjà vécu, il était venu pour éprouver ses parents, pour souffrir lui-même. Mère, mon père, mes bien- aimés, puisse mon souvenir être pour vous un sourire du bonheur tant cherché, et la preuve que la mort apparente est la vie réelle. Autour de vous des légions d'Esprits sont réunis ; la majorité se compose d'êtres souffrants auxquels je laisse la place précieuse et nécessaire qu'ils envient, ce sont des frères en quête d'un souvenir, d'une bonne prière.
Charles Diot.

Remarque. Le père de l'Esprit qui s'est communiqué assistait à cette séance commémorative ; il était vivement ému ; son fils, mort au mois de juin 1872, venait rendre hommage à madame Eliot, fondatrice d'une bibliothèque à Ville-d'Avray, dont l'absence à notre réunion fraternelle était motivée par les nombreux lecteurs qui profitent du jour de fête et du repos du dimanche pour venir chez notre honorable soeur échanger les volumes qu'ils ont lus.

Evocations
7, rue de Lille. 17 octobre 1873. Médium, M. Rul.
Quoique ne vous ayant pas connu sur la terre, permettez-moi de vous adresser une prière, celle de m'inscrire sur votre liste, vous me rendrez grand service. Hélas J'ai cultive la science, j'ai acquis la gloire d'ici-bas, pour la laisser avec ma dépouille mortelle ; je dois maintenant travailler à acquérir la gloire céleste qui est impérissable, que ne peut diminuer le souffle inconstant de l'opinion publique.
Nélaton

A un docteur qui a perdu quatre enfants
Mes amis,
Il est vrai qu'il y a toujours utilité à -laisser à l'enfance la plus grande expansion, mais ne prenez pas à la lettre la conclusion donnée magistralement sur cette quadruple mort suivie des trois naissances. Non, ce ne sont pas les soins exagérés des parents qui ont précipité le départ de ces quatre petits chérubins aux joues rosées. L'heure était venue, il fallait se séparer des caresses de ces enfants, fleurs et joies de la famille. Lorsque l'épreuve frappe à la porte, il faut la recevoir avec reconnaissance, car c'est le créancier qui se présente, et il faut lui payer les dettes du passé. Si l'affection des parents avait été moins tendre, plus sage, d'après les conseils des docteurs, l'épreuve eût été moins forte. Vous voyez, mes amis, qu'il ne faut pas blâmer ces parents des caresses qu'ils ont prodiguées à leurs bébés.
Un esprit

Conseil
Je désire vous donner, mes amis, quelques conseils sur la santé de l'âme. Spirites, vous comprenez que cette hygiène est aussi importante que celle du corps. Je l'appellerai le gouvernement personnel ou la puissance de la volonté.
Prenez tous, vous qui m'écoutez, l'habitude de vous demander, au réveil, quels sont vos défauts prédominants. Faites tous vos efforts pour vous en corriger, et attachez-vous principalement, à discipliner votre pensée. C'est le point essentiel. La parole est la pensée exprimée, l'action est la pensée réalisée; tandis que la pensée est le désir, l'attente, trop souvent l'espérance coupable de commettre le mal ! Une autre fois, je vous indiquerai les moyens pratiques qui vous faciliteront l'accomplissement de ce progrès moral.
Un esprit

 

Bibliographie

La vérité du Spiritisme démontrée par l'orthodoxie catholique.
M. C, lieutenant de vaisseau, nous avait conseillé de lire les Voix prophétiques. Nous venons de lire les deux volumes de l'abbé J. M. Curique. A chaque page nous avons trouvé les preuves de l'ancienneté des communications du monde invisible avec notre monde. Quelques extraits suffiront pour confirmer, une fois de plus, ce que les Esprits n'ont cessé de répéter, que l'aide la plus efficace nous serait toujours apportée par nos adversaires. Certes, l'auteur des Voix prophétiques, en relatant des centaines d'apparitions bien constatées, ne se doutait pas qu'il travaillait pour nous. Il faut que les ennemis du Spiritisme en prennent leur parti : la prophétie des Esprits se réalisera, elle aussi : « Ne craignez pas les attaques de vos adversaires, car plus ils chercheront à vous nuire, et plus ils vous serviront. »
L'archevêque de Malines, en donnant son approbation à la publication des Voix prophétiques, rappelle cette sage recommandation de saint Paul : « Ne méprisez pas les prophéties, mais éprouvez-les toutes, afin de discerner les véritables. » C'est le même conseil que les Esprits nous ont donné de tout temps.
L'évêque de Strasbourg exprime cette belle pensée  « Notre siècle a besoin de savoir que Dieu dirige tous les événements de ce monde par sa divine Providence, et que, s'il veut bien faire connaître ses desseins à l'humanité, c'est aux âmes humbles qu'il les révèle. » On ne peut s'exprimer d'une manière plus conforme aux enseignements des Esprits.
L'évêque de Saint Jean de Maurienne est plus explicite, écoutons-le : « Oui, il faut du courage pour affirmer le surnaturel, quoiqu'il déborde de toute part, en face d'un siècle saturé de matérialisme. Dieu prouve, par ses prophéties, que tout est soumis à son gouvernement, et, pour que la preuve soit plus complète, il ne se sert presque toujours, pour annoncer les plus grands événements, que de ceux qui sont petits et sans valeur selon le monde. Revelesti ea parvidis. » Quel plus grand événement que le Spiritisme venant apprendre à l'homme d'ici-bas d'où il vient, pourquoi il se trouve sur cette terre, et où il ira après avoir accompli la loi divine : humilité et charité ? Et qu'y a-t-il de plus vulgaire que des coups frappés dans les meubles ou des tables qui tournent ? L'évêque, dans sa sagesse, que nous approuvons, nous avertit que : « s'il y a péril à étouffer, par trop de défiance, l’inspiration d’en haut, nolite extinguere spiritual, il y a péril aussi à tout admettre sans discernement, eobate spiritus si ex Deo sint. » C'est le conseil donné il y a dix-huit siècles, c'est le même conseil que nous donnent les Esprits supérieurs, révélateurs de la volonté divine !
L'évêque de Solie s'exprime plus énergiquement « C'est un véritable arsenal de nouvelles preuves de faits, preuves très convaincantes et inattaquables, contre les grossiers matérialistes et les ignominieux incrédules de nos jours, ces ennemis aussi acharnés qu'aveugles et ridicules de toute relation avec le monde surnaturel. Animalis homo non percipit ea quoe sent spiritus Dei. »
En supprimant les qualificatifs qui n'appartiennent pas à la langue spirite, nous pouvons opposer cette phrase à tous les détracteurs des phénomènes médianimiques : « Que si en ces derniers temps le ciel multiplie d'une manière extraordinaire les signes, prodiges, apparitions, prédictions et miracles, au point que, s'il m'est permis de parler ainsi, du télégraphe céleste il ne cesse de partir, jour et nuit, des dépêches de plus en plus pressantes et menaçantes pour secouer les pécheurs et les réveiller de la profonde léthargie de l'incrédulité, de la sensualité, de l'abrutissement où ils sont plongés, surge qui dormis et illurninabit te Christus. Vous, en disposant dans votre précieuse collection des Voix prophétiques, comme dans une batterie bien ordonnée et formidable, toutes les armes de la stratégie céleste, pour seconder les plans de la divine Providence, vous avez bien et noblement mérité de l'Église... » Que l'évêque de Solie nous permette d'ajouter que l'auteur a surtout bien mérité du spiritisme !
M. l'abbé Curique se demande d'abord qu'est-ce qu'une prophétie : « La prophétie, selon l'étymologie grecque, propheteia, qui veut dire littéralement parole révélatrice, consiste essentiellement dans la manifestation de la vérité faite par l'intervention du ciel, en dehors de toute science humaine. » Or, les coups frappés dans les meubles ; les personnes qui, ne sachant ni lire, ni écrire, écrivent ; celles qui écrivent ou parlent une langue étrangère qu'elles ne connaissent pas ; celles qui, ne sachant pas dessiner, dessinent. Toutes ces photographies des Esprits, qui, en Amérique et en Angleterre, viennent frapper au coeur le scepticisme des pseudos savants de la terre. Tous ces faits sont bien 1'effet de l'intervention du ciel, en dehors de toute science humaine. D'où il suit, en vertu de ces déclarations des ministres de l'Église catholique, que le Spiritisme est d'ordre providentiel ou divin, car il est la réalisation de la prophétie de Joël : « Je répandrai mon esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront. »
Machiavel, cité par M. de Maistre, constate ce fait, sans toutefois le comprendre : « Nous ne saurions donner la raison pourquoi, mais c'est un fait prouvé par l'histoire ancienne et moderne, que, chaque fois qu'il est arrivé un grand malheur, soit à une ville, soit à une province, il a été annoncé par un voyant ou par des miracles, des signes, des révélations ! Quoi qu'il en soit, c'est un fait, et un fait certain, qu'après chacune de ces prédictions, il est arrivé des choses extraordinaires! »
Quelle belle pensée spirite exprime M. l'abbé Curique, lorsqu'il dit : « Remarquons que parfois l'on se refuse bien à tort d'ajouter foi aux prédictions de personnes sans fortune et sans nom dans le monde, mais dont la conversation est dans les cieux, selon la parole de l'Apôtre ! N'oublions pas désormais que Dieu se plaît à choisr les faibles pour confondre les forts ! Espérons que désormais nul ne l'oubliera.
Mais dans quel esprit convient-il le mieux de lire les prophéties ? La raison dernière des prophètes, qu'on veuille bien le retenir, c'est la conversion du pécheur, la consolation et l'avancement du juste, la perfection du très fidèle disciple de Jésus-Christ. Aussi, pour en recueillir tout le fruit, faut-il les lire, non comme les sages et les prudents du siècle le font, mais avec la simplicité et l’humble candeur qui ont tant révélé  de secrets aux enfants de Dieu ! Ah ! Oui, mes frères bien-aimés en Jésus-Christ, réparez les chemins du Seigneur; rétablissez entre Dieu et vous ces voies de l'innocence et de la justice, dont les chrétiens se sont presque tous plus ou moins détournés. Abaissez la montagne, devenue si haute, de l’orgueil ; comblez les bas-fonds, de plus en plus pestilentiels, de la sensualité. Retirez-vous avec horreur des écarts, non moins à craindre aujourd'hui, de la soif de l’or et bientôt l'ère des révolutions sera close pour nous, et nous verrons luire sur l'unique troupeau du Christ, le grand jour des miséricordes de Dieu ! »
Paroles d'or auxquelles tous les spirites se rallient, et que nous serions heureux de voir bien comprises par tous ceux qui, ignorant le premier mot du Spiritisme, l'attaquent, oubliant que Dieu se plaît à choisir les faibles pour confondre les forts ! Les manifestations prophétiques se multiplient, surtout aux époques tourmentées où les impies achèvent de s'abrutir. Le don de prophétie est alors, par ses voix solennelles, comme le cri de sauvetage de la Providence aux hommes de bonne volonté ! Le plus souvent, l’Esprit de Vérité s’empare d’un simple mortel et dévoile les secrets divins par la bouche ou par les écrits de quelques personnes privilégiées. Oui, Dieu, dans sa bonté infinie, envoie aujourd'hui, aux hommes de bonne volonté, aux petits, aux faibles, aux simples de coeur, ses messagers pour nous rappeler à l'exécution de la loi apportée à Moïse, ce grand médium, sur le mont Sinaï, par un envoyé divin, confirmée, expliquée par l'Esprit messianique, le crucifié du Golgotha !
Oui, les Esprits viennent de la part de l'Éternel nous dire que les égoïstes, les orgueilleux, les matérialistes, les sceptiques, les sensualistes seront punis du mal qu'ils auront fait. Oui, les Esprits souffrants viennent nous faire le tableau navrant de leurs souffrances morales, demander des prières à leurs frères de bonne volonté. Oui, les bienheureux, les élus du Seigneur, viennent nous dépeindre le bonheur dont ils jouissent, et nous aider à sortir de cette triste terre sur laquelle l'égoïsme et l'orgueil nous ont forcés de redescendre, pour expier ! Ils nous tendent une main fraternelle pour nous ouvrir les portes du ciel. Oui, les Esprits supérieurs chargés de diriger ce grand mouvement humanitaire, qui doit marquer une nouvelle étape dans la marche ascendante de notre planète, viennent de la part du Très-Haut soulever un coin du voile qui nous cache les splendeurs de la création ! Ils viennent, et c'est Dieu qui le veut, nous initier au bonheur qui nous attend dans les mondes supérieurs, lorsque nous aurons satisfait à la justice divine. Oui, et que Dieu soit béni ; ces messagers viennent nous apprendre que le Créateur nous a tous créés pour être heureux dans l'éternité ! Ils viennent nous apprendre à mieux pratiquer la loi de charité, étouffée par l'égoïsme et l'orgueil ! Ils viennent nous expliquer que dans cette poussière stellaire, semée à profusion clans l'immensité sans bornes, la vie ruisselle partout et que de toutes les demeures de la maison du Père,  s'élèvent, en gerbes lumineuses, les chants d'amour et de reconnaissance de la créature ! Oui, ces ministres du Tout-Puissant viennent déployer à nos yeux la bannière céleste sur laquelle nous lisons : Hors la charité, pas de salut !

Hoolibus.
Le Spirite convaincu qui, par la typtologie et avec l'aide d'un excellent médium a obtenu la brochure intéressante intitulée Hoolibus, histoire d'un autre monde, désire que cette dictée médianimique soit mise à la portée de tous ; absent lors du tirage de cette brochure, il a regretté que son éditeur l'ait côtée à 1 franc ; aujourd'hui, M. B nous prie d'annoncer dans la Revue que Hoolibus doit être vendu 50 centimes, son prix de revient, ne voulant point en faire une source de revenu, mais bien en appliquer le prix de vente à la propagation de notre philosophie. Cette brochure se trouve à la librairie, rue de Lille, 7.

Avis important
La Renne spirite commencera sa dix-septième année au mois de janvier prochain. MM. les abonnés qui ne voudraient pas éprouver de retard et recevoir' leurs numéros, doivent renouveler leur abonnement avant le 31 décembre 1873. Pour l'administration, il est pénible de ne pas continuer l'envoi à des frères en croyance, avec lesquels elle est en communauté de pensées, mais il est plus simple de la part de nos amis, soit de nous écrire quelques mots, soit d'adresser un mandat de poste ou une valeur à vue sur Paris, à l'ordre de M. Leymarie, 7, rue de Lille.

 

Pour le comité d'administration. Le secrétaire-gérant : P.G. Leymarie

 

[1] Éléments d'anatomie comparée, Introduction, p. 7, art. XIII.

[2] Relire ce fait, Revue 1871, page 295.

[3] A Timoth., épître I, chap.IV.

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