Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


La doctrine spirite

Eléments principaux de la doctrine Spirite.  -  Pas d’intelligence sans matière.  -  Pas de    matière sans intelligence. - Evolution progressive de l’Ame. - Incarnations et désincarnations.  -  Pluralité des existences.  -  Le Corps psychique ou Périsprit. - Causes et conséquences de l’évolution de l’Ame.  -   Rôle des sensations, des émotions, du libre arbitre. - Les incarnations sur des mondes divers. - Etude des phases d’incarnation.  -  Le Corps.  -  Le Périsprit.  -  L’Ame. -  Le Périsprit évolue avec l’Ame. - Action du Corps sur le Périsprit et du Périsprit sur le Corps. - L’extériorisation du Périsprit. -  L’Ame est une synthèse complexe d’éléments divers. - Conscience et subconscience.  -  Hérédité et vies antérieures.  -  Les oublis apparents. -  Le moi réel. Les éléments de la subconscience mis en évidence par certains états pathologiques, hypnotiques ou médiumniques.  -  Etude des phases de désincarnation.  - Inégalité de situation des désincarnés.  -  La désincarnation est un processus de  synthèse.  -  L’incarnation est un processus d’analyse.

 

D’après ses adeptes, la doctrine spirite serait une science positive, basée sur l’étude expérimentale des phénomènes psychiques et les enseignements des Esprits élevés.
Incessamment perfectible, elle ne doit avancer que pas à pas, réservant les déductions lointaines et les généralisations hâtives et se bornant à l’exposition des points bien établis.
Ces points sont les suivants :
   1°  Nous ne pouvons, dans l’état actuel de nos connaissances, admettre le matérialisme ni le spiritualisme purs. Tout nous porte à croire, qu’il n’y a pas de matière sans intelligence, ni d’intelligence sans matière. Dans la molécule minérale, végétale ou animale ; dans la plante, dans l’animal, dans l’homme ; dans l’Esprit désincarné, même très élevé ; dans l’univers considéré en bloc ; dans tout ce qui est, en un mot, matière et intelligence sont unies en proportions diverses.
  2°  Tout l’univers, totalité et parties, est soumis à une évolution progressive et continue.
Il y a une évolution pour le principe matériel. Il y a une évolution pour le principe psychique.
Cette double évolution est connexe. L’une ne peut se faire sans l’autre. A la base de l’évolution, l’Ame est un simple élément de vie, une intelligence en puissance. C’est la force diffuse qui associe et maintient les molécules minérales dans une forme définie.
Au sommet de l’évolution, l’Ame est un principe vivant, conscient et libre, n’ayant gardé de son association à la matière, que le minimum organique nécessaire à la conservation de son individualité.
  3°  Dans le cours de son évolution progressive, l’Ame passe dans des organismes de plus en plus perfectionnés. Elle subit donc une immense série d’incarnations et de désincarnations.
La mémoire des états précédents sommeille plus ou moins pendant chaque incarnation, pour reparaître après la mort, d’autant plus étendue, que l’être est plus avancé.
  4°  L’Ame, en effet, garde intacte son individualité, grâce à son union indissoluble avec un organisme fluidique, appelé Corps psychique, Corps astral ou Périsprit, qui évolue avec elle.
Le Périsprit est le principe intermédiaire entre la matière et l’esprit. C’est la force nécessaire, dont le but est triple :
Maintenir indestructible et intacte l’individualité ;
Servir de substratum au Corps pendant l’incarnation ;
Etre le moyen d’union de l’Ame et du Corps pour la transmission réciproque des sensations et des ordres de la volonté.
La mort est l’abandon, par l’Ame et son Périsprit, du Corps comme un vêtement hors d’usage.
La naissance est la prise de possession d’un organisme neuf, pour la progression continue de l’être.
L’histoire naturelle de l’être vivant doit donc comprendre :

Prenons successivement ces trois points.

Causes et conséquences de l’évolution

Il n’y a pas lieu d’envisager ici les conditions de l’évolution organique : influence du milieu ambiant, lutte pour la vie, sélection naturelle.
Ces conditions président également, on le conçoit, à l’évolution animique, au moins dans ses phases inférieures.
Evolution du corps et évolution de l’âme se font l’une avec l’autre et l’une par l’autre. En effet, les besoins organiques et les sensations nécessitent l’exercice continuel et, par suite, le développement de nos facultés conscientes ou instinctives. Et réciproquement, l’exercice de plus en plus étendu de ces facultés amène le perfectionnement de l’instrument organique.
La souffrance et le plaisir physique ne servent donc pas seulement à assurer la conservation et la transformation  progressive de l’organisme ; l’âme se développe aussi peu à peu, dans la lutte pour la vie, par les douleurs et les peines que nécessite l’existence matérielle, comme aussi par les rares jouissances qu’elle comporte.
L’évolution animique a sa cause première dans le travail que nécessite la satisfaction des besoins du corps, dans la fuite des sensations désagréables, et dans la recherche des sensations agréables.
Aux sensations viennent s’adjoindre, chez l’être suffisamment avancé, les émotions ; puis le libre exercice de la volonté.
Pour l’homme élevé, le rôle des sensations devient secondaire.
L’évolution psychique se fait surtout par le jeu des émotions, par la culture intellectuelle et morale, par le développement conscient des facultés et l’exercice de la liberté morale ; conscience et liberté morale étant toujours proportionnelle au degré d’avancement de l’être.
Il arrive un moment où le corps humain ne peut plus servir au perfectionnement de l’âme et lui deviendrait même une entrave.
En effet, la sensibilité physique et morale suffisamment développée est incompatible avec les conditions misérables de l’existence terrestre ; conditions dont l’être souffre d’autant plus qu’il est plus élevé (lorsqu’il a dépassé, dans son évolution, la moyenne évolutive de l’humanité terrestre).
Aussi, lorsque travaux et souffrances ont convenablement façonné l’individualité pensante, les mondes supérieurs sont ouverts à son activité.
Les incarnations ont lieu, dès lors, sur des planètes plus avancées (il est possible que les incarnations inférieures ne se fassent pas exclusivement sur terre) où le mal, mesure de l’infériorité des êtres et des mondes, et condition nécessaire à leur perfectionnement, se trouve considérablement réduit ; où la liberté consciente du moi subit moins les entraves de l’organisme matériel ; où le bonheur résulte nécessairement de la double condition suivante de plus en plus réalisée :
  - Augmentation du champ de la conscience, des facultés intellectuelles, morales, affectives et sensitives ;
  -  Diminution du mal.
L’être vivant n’est plus, on le voit,  cette personnalité éphémère des doctrines matérialistes, ne sortant du néant que pour y rentrer presque aussitôt, subissant cette courte existence sans la comprendre. C’est une individualité indestructible, poursuivant par ses propres efforts, dans une immense série d’incarnations et de désincarnations, l’évolution progressive qui doit la délivrer des sujétions matérielles et lui donner conscience, liberté, amour, bonheur.

L’incarnation

Considérons maintenant l’être vivant pendant une phase d’incarnation.
Tout être incarné présente trois éléments à considérer : Le Corps, le Périsprit et l’Ame.
 
Le Corps
Laissons de côté ce qui concerne le corps et faisons seulement remarquer que la doctrine spirite est parfaitement d’accord avec la théorie scientifique généralement admise, qui fait de chaque cellule un être élémentaire.

Le Périsprit
Le corps astral, ou périsprit a, dans la doctrine spirite, une importance capitale.
Il constitue, nous l’avons dit, le principe intermédiaire entre la matière et l’esprit ; le moyen d’union entre l’âme et le corps ; la condition nécessaire des rapports du moral et du physique.
Il est composé de la quintessence des éléments combinés des incarnations antérieures. Il évolue et progresse avec l’Ame ; il est d’autant plus « subtil », d’autant moins « matériel » que l’être est plus élevé.
Il assure la conservation de l’individualité, fixe les progrès accomplis, synthétise l’état d’avancement de l’être. Il sert de moule, de substratum organique pour toute nouvelle incarnation. En se condensant dans l’embryon, il groupe dans l’ordre donné les molécules matérielles et assure le développement normal de l’organisme. Sans le Périsprit, le résultat de la fécondation se traduirait par une tumeur informe. Il assure également l’entretien du Corps et ses réparations, dans un ordre identique, pendant le perpétuel renouvellement des cellules. (On sait que le Corps se transforme complètement dans l’espace de quelques mois.) Sans la force périspritale, la personnalité de l’être varierait constamment par ces changements.
Tout en formant le Corps, le Périsprit se modifie dans une certaine mesure pendant l’incarnation, par suite des éléments nouveaux que lui apporte le germe organique ; par suite surtout des progrès effectués par cette incarnation.
Le Périsprit n’est pas étroitement emprisonné dans le Corps de l’incarné ; il rayonne plus ou moins hors de lui, suivant sa pureté, ce rayonnement constitue l’Aura[1]. Il peut parfois, mais dans une certaine mesure seulement, s’en séparer momentanément ; il lui reste uni alors par un lien fluidique.
Dans cet état de désincarnation relative, l’être peut prendre connaissance d’évènements survenus au loin, et faire preuve de facultés anormales. Si, dans son exode, le Périsprit entraîne avec lui des molécules matérielles en assez grand nombre, il pourra agir à distance et influencer la vue et les autres sens des personnes qu’il rencontre. Il représente alors le double exacte de son Corps.
Dans l’immense majorité des cas, l’extériorisation du double s’accompagne d’un état particulier de l’être incarné, appelé « trance » et présentant beaucoup de ressemblance avec l’hypnose profonde. Pendant la trance, la personnalité normale est inconsciente. Au réveil, l’oubli est la règle[2]. Les personnes capables de ce dédoublement constituent les médiums ; c’est-à-dire qu’ils servent d’intermédiaires aux désincarnés désireux de communiquer avec nous. Ils leur prêtent les fluides vitales et les éléments matériels laissés libres par l’exode partiel de la force périspritale.

L’âme
Nous venons de considérer le Corps et le Périsprit. Etudions maintenant la situation de l’Ame pendant l’incarnation. D’accord avec les données modernes de la psychologie, la doctrine spirite considère la personnalité pensante non plus comme une entité simple, mais au contraire comme une synthèse fort complexe[3].
Cette synthèse comprend des éléments nombreux, qu’on peut diviser en deux catégories :
  1°  Eléments acquis dans les incarnations antérieures
  2°  Eléments acquis dans l’incarnation actuelle.

1° Eléments acquis dans les incarnations antérieures
Ce sont :
A) Le souvenir des personnalités passées et la connaissance de tous les faits importants des existences successives. Ces éléments ne sont pas dans la conscience normale. Oubliés en apparence, ils sont conservés intégralement par le Périsprit.
B) La conscience totale, c’est-à-dire le produit des progrès réalisés depuis le commencement de l’évolution. C’est la partie essentielle de l’individualité, celle qui constitue son degré d’avancement ; c’est le moi réel, que la personnalité actuelle masque plus ou moins, que toute incarnation nouvelle dissimule momentanément par les éléments qu’elle apporte avec elle.

2° Eléments acquis dans l’incarnation actuelle
Les éléments nouveaux viennent :

L’hérédité est double : physique et psychique. L’hérédité physique est évidente et fort importante puisque d’elle dépend en partie le bon état de l’instrument organique.
L’hérédité psychique n’est probablement qu’une illusion. Elle est indirecte et résulte de la conformation du cerveau, semblable, matériellement, à celui des parents. Il est d’ailleurs évident qu’il n’y a aucune assimilation possible entre l’hérédité physique, presque toujours très nette, et l’hérédité intellectuelle et morale souvent totalement absente.

Point n’est besoin d’insister sur l’importance, pour l’exercice de nos facultés, des conditions organiques. Le milieu ambiant (richesse, misère, éducation, exemples, etc.), joue aussi un grand rôle dans le développement de la conscience.

Tels sont les éléments qui constituent la personnalité pensant d’un être incarné. On conçoit qu’ils varient beaucoup comme importance actuelle, et qu’ils soient difficilement analysables. C’est ainsi, par exemple, qu’un organisme défectueux pourra momentanément obnubiler l’état d’avancement de l’être ; ou bien qu’un esprit relativement inférieur aura quelques facultés brillantes, par le fait d’un organisme perfectionné[4]. On voit clairement d’après ce qui précède, que la conscience normale d’un être incarné ne constitue pas toute l’individualité pensante. D’accord avec les données de la science, la doctrine spirite admet que la synthèse psychique est bien plus étendue.
L’Ame comprendrait : une partie consciente et une partie inconsciente ou plutôt subconsciente. Bien plus, cette dernière serait, de beaucoup, la plus importante. En effet, si l’on admet la théorie des existences multiples, la subconscience comprendrait une quantité colossale de souvenirs voilés momentanément, mais gravés dans le Périsprit. Elle comprendrait surtout la conscience totale, le moi réel, produit de tous les progrès passés et bien supérieur, CHEZ  LES ETRES AVANCES (mais chez les êtres avancés seulement) à leur moi apparent.
La conscience normale, au contraire, ne comprend que la notion d’une intelligence plus ou moins vaste et de certaines facultés apportées en naissant ; plus l’acquit de la personnalité actuelle et la mémoire des fait principaux de la présente incarnation. Les éléments de la subconscience peuvent être mis en évidence par certains états hypnotiques, médiumniques, ou simplement pathologiques. On peut alors voir l’être se manifester dans l’une des personnalités antérieures, ou bien montrer des facultés, faire preuve de connaissances absolument ignorées de sa conscience normale. On voit combien la doctrine spirite explique clairement la complexité de notre moi pensant, l’étendue de la subconscience, les dédoublements de la personnalité ; énigmes insolubles si l’on n’admet pas les existences antérieures[5].

La Désincarnation

A la mort, l’âme revêtue de son Corps astral, abandonne le Corps. Après une période de trouble, d’intensité et de durée variables, elle prend conscience de son nouvel état. En quoi consiste cet état ? Nous ne pouvons nous en faire qu’une idée très approximative, et cela pour deux raisons :
  1° Parce que les conditions de notre vie matérielle diffèrent tellement de celles de la vie spirituelle qu’il nous est impossible de comprendre nettement cette dernière.
  2° Parce que les communications des désincarnés sur ce sujet sont souvent contradictoires et confuses. (Nous verrons plus loin les raisons de ce fait). On n’obtient d’ailleurs que rarement et difficilement des renseignements des esprits élevés, qui ont définitivement quitté notre humanité inférieure. Voici néanmoins ce que l’on croit savoir :
L’état de désincarnation constitue une sorte de produit synthétique des éléments divers des personnalités antérieures. La diversité fait place à l’unité. Plus d’organes divers, multiples, mais un organisme homogène, fluidique, le Périsprit. Plus de sens spéciaux, mais un sens unique, les condensant tous, et généralisé à toute la surface du Périsprit. Plus de facultés diverses, mais une faculté les embrassant toutes : c’est la conscience plus ou moins étendue et plus ou moins libre.
Un seul mode d’émotions, permettant d’en comprendre et d’apprécier, plus ou moins, le vrai, le beau et le bien. En somme, l’esprit désincarné est pourvu d’un organisme homogène, avec un sens unique. Il jouit d’une étendue variable de conscience, de liberté et d’amour (amour étant pris dans un sens très large, faute d’un terme meilleur, qui aurait la signification de capacité affective et émotive.) Par conséquent, si nous comparons les deux phases successives de l’existence de l’Être, nous dirons :
 - La désincarnation est un processus de synthèse, synthèse organique et synthèse psychique.
 - L’incarnation est un processus d’analyse. C’est la subdivision de la conscience en facultés diverses et du sens unique en sens multiples, pour faciliter leur exercice et amener leur développement. On comprend que la situation des désincarnés soit très différente suivant leur élévation. Chez les Êtres inférieurs, le Périsprit est très grossier, très matériel. L’état psychique est fort obscur, car la privation des sens organiques équivaut pour l’Être à une demi inconscience. Il y a réincarnation rapide ; aspiration dans le champ matériel de cette Âme qui ne peut réagir librement.
Chez les animaux supérieurs et chez l’homme peu avancé, le Périsprit n’est pas encore épuré ; la conscience est vague et peu étendue ; les souvenirs indistincts. Le désincarné comprend mal ou ne comprend pas du tout sa situation. Il reste dans les milieux où il vivait, et s’efforce souvent d’accomplir machinalement les actes qu’il avait l’habitude d’accomplir à la fin de son existence. Bientôt l’obscurcissement augmente ; la réincarnation s’opère.
Dans un degré plus élevé, l’esprit, après la mort, aura déjà une conscience étendue, la mémoire plus ou moins nette des dernières existences, la connaissance des perfectionnements futurs. La réincarnation deviendra libre dans une certaine mesure (Il faut toujours une assimilation possible, au moins au point de vue organique, entre l’état d’avancement du désincarné et celui des futurs parents), et en tout cas consciente. Les Êtres un peu avancés s’efforceront de se réincarner dans les conditions les meilleures pour leur développement. Aidés par les conseils d’Esprits supérieurs, ils tiendront compte autant que possible, de toutes les circonstances, sauront prévoir les travaux et les épreuves qu’ils auront à subir, prendront de fermes résolutions.
Chez les désincarnés supérieurs, conscience et liberté sont très développées. Ils ont connaissance de leur passé et de leur avenir dans des limites étendues. Ils ne connaissent pas les obstacles matériels et se transportent avec la rapidité de la pensée. Leur Périsprit quintessencié, leur paraît resplendissant.
Ils n’auront plus à subir des réincarnations pénibles et continueront à s’élever, de progrès en progrès, dans les phases successives des existences supérieures.

[1] Voir : Effluves odiques, de Reichenbach, préface de M. de Rochas. Paris ; 1893, Ernest FLAMMARION, éditeur.  -  Annales des sciences psychiques, 1894, étude de M. de Rochas sur l’Objectivité des effluves.  Voir également les recherches du Dr Baraduc sur La Force vitale, et celles de M. Boirac.

[2] Lire l’Etude expérimentale de M. de Rochas sur les Fantômes des Vivants. Annales des sciences psychiques, 1895.

[3]Voir JANET : Automatisme psychologique.

[4]Un bon critérium de l’état d’élévation de l’être, c’est sa capacité plus ou moins grande de comprendre les idées générales. C’est d’après ses idées générales que l’on appréciera le mieux le niveau intellectuel de l’individu.

[5] Voir dans les Annales des Sciences Psychiques, 97, la remarquable étude de M. Myers, intitulée : «  De la Conscience Sublimale ». L’auteur conclut que les phénomènes de la subconscience, pris indépendamment du spiritisme : « appuient fortement l’hypothèse d’une âme préexistante et survivante ».

 

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