Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Un anneau voyageur


Pendant le cours de l’année 1886, nos efforts furent infructueux.
J’avais demandé à nos guides s’ils pourraient réunir ensemble, par le passage de la matière à travers la matière, trois anneaux sans solution de continuité ; l’un en ivoire, l’autre en buis et le troisième en bois blanc afin d’en former une chaîne. Nous ne pûmes y parvenir.
Les anneaux étaient enfermés dans une petite boîte sur laquelle le médium apposait ses mains ; à plusieurs reprises nous entendîmes les anneaux se heurter ; mais leur réunion ne se produisit pas.
Ayant changé provisoirement le local de nos réunions, un soir de septembre un des anneaux fut transporté chez mon frère où nous nous trouvions réunis. Le médium nous dit que, sur le conseil de nos guides, son esprit se dégageait et se transportait à 500 ou 600 mètres de là dans l’appartement où se trouvait les anneaux ; il vit la boîte qui les renfermait, en prit un qui se dématérialisa et fut ainsi apporté, puis, le travail contraire ayant été fait, l’anneau rematérialisé, tomba du plafond dans la pièce où nous nous trouvions.
« Pendant la dématérialisation, nous dit Mlle Louise, je vois les molécules composant les objets s’écarter une à une, tout en conservant leur position respective. Elles ont alors des proportions beaucoup plus grandes, mais la forme initiale ne change pas. » Dans ce nouvel état, qu’elle nomme fluidique, ces objets ne sont plus soumis aux lois ordinaires de la pesanteur et de l’impénétrabilité. Ils peuvent traverser la matière sans y laisser de trace et se conserver indéfiniment sans altération. Pour la matérialisation, la phénomène inverse se produit : les molécules composant le corps reprennent leur place primitive ; mais ce travail s’opère brusquement et nécessite, pour le médium une déperdition parfois assez grande de force psychique. Suivant que l’effort a été plus ou moins grand, la catalepsie est partielle ou complète. Mais quel qu’il soit, tout phénomène s’obtient au détriment des forces du médium et sa santé pourrait se trouver compromise si ces faits étaient produits trop fréquemment. C’est pour cette raison que les médiums à effets physiques ont besoin de récupérer leurs forces avant de chercher à produire de nouvelles manifestations, de nouveaux phénomènes.
Le 11 janvier 1887, nous reprenions nos séances dans notre ancien local. Comme don de joyeuse venue nos guides offraient une rose blanche au médium.
Le 25 janvier 1887, notre ami Gabriel Delanne, se trouvant de passage à Lyon, nous demanda d’assister à une de nos réunions. Sa requête ayant été acceptée, nous causions avant la séance des phénomènes constatés, de l’anneau transporté chez mon frère.
« Celui-ci, nous dit-il, est encore chez moi ; je l’ai vu encore tout à l’heure, mais nous ne l’apporterons pas ; il faudra qu’il revienne par le même chemin. - Où se trouve t-il placé ? demanda M. Delanne. - Accroché à un porte montre à la cheminé de la salle à manger, il est à droite, je l’ai encore touché avant de venir, je suis donc bien certain qu’il y est. - Je serais bien curieux de la voir rapporter ici ce soir, reprit M. Delanne.
Nous essayons d’obtenir ce résultat. Le médium, en somnambulisme, voit l’anneau à la place indiquée. Avec le concours de nos guides il est facilement dématérialisé et apporté dans la pièce où nous nous trouvons, mais, tous les efforts tentés pour le matérialiser restent infructueux. M. Delanne n’admet pas que la matière puisse ainsi changer de nature ; il est convaincu que le médium n’a apporté que le double fluidique de l’anneau, mais que l’anneau lui-même a dû rester en place. Nous discutons longuement sur ce sujet et comme nous ne sommes pas du même avis, M. G. Delanne demande que nous allions chez mon frère nous assurer de la réalité de sa manière de voir. Nous accédons à son désir et le laissons, le premier, entrer dans l’appartement, qu’il connaît bien ; il se dirige vers la place indiquée où il croit retrouver l’anneau, mais la place est vide, celui-ci n’y est plus ; il cherche vainement, l’anneau a disparu.
Ce ne fut que le 1er février que l’anneau ramené à son état normal fut pris dans le vide par Mlle Louise en somnambulisme.




Chapitre suivant




Téléchargement | Bulletin
nous écrire | L’Agora Spirite