Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Des Fleurs, encore des Fleurs


Le 6 mai 1884, nos amis auraient voulu nous offrir quelques fleurs, mais le médium fut impuissant à les matérialiser. Cet apport eut lieu le 16 mai. Il était composé de trois roses thé, deux roses rouges et cinq œillets. Il présenta cette circonstance particulière qu’une des roses s’effeuilla en se matérialisant ; trois autres se fanèrent avant la fin de la séance, bien qu’elles fussent très fraîches à l’instant de leur réception.
Le 11 juillet 1884 notre ami, M. Alexandre Delanne, étant de passage à Lyon, nous demande de lui permettre d’assister à une de nos séances. Nous accédâmes à sa demande en faisant cette réserve que ces phénomènes ne se produisant pas à notre volonté, mais lorsque nos guides pouvaient les réaliser nous ne pouvions lui promettre autre chose que le concours de notre ardent désir. Il ne fut pas, malgré cela, déçu dans son attente car il fut témoin de l’apport en pleine lumière, d’un bouquet composé de dix sept roses de diverses nuances et d’une branche de magnolia ayant six larges feuille et une énorme fleur.

_______________

Le 8 août 1884, nous avons reçu, tombant du plafond en pleine lumière un bouquet composé de quinze roses de diverses espèces ; quinze tiges de myosotis et quinze tiges de réséda.
On remarquera que dans ces apports de fleurs, ce sont toujours les roses qui dominent. En voici la raison : le principal agent de ces apports était l’Esprit de mon grand-père qui de son vivant avait toujours eu une prédilection marquée pour ces fleurs et qui, dans l’erraticité, n’avait pas renoncé à cette préférence.
Un autre point sur lequel nous avons à plusieurs reprises attiré notre attention et celle de nos guides est celui-ci : en présence des bouquets énormes que nous recevions parfois, nous avons demandé, à nos amis si ces avalanches de fleurs ne causaient pas un préjudice, au jardinier qui les avait cultivées. Soyez sans inquiétude, à ce sujet, nous les prenons dans des lieux où elles viennent en plein vent et n’appartiennent à personne ; elles sont donc à tout le monde, à nous comme à ceux qui en font aussi de gros bouquets, suivant les saisons. Mais qu’arriverait-il si au moment où vous allez cueillir une fleur, un vivant se disposait lui-même à la prendre et la voyait disparaître à ses yeux ? Il en serait bien un peu surpris ; mais cela ne se produira pas parce que nous éviterions la chose si elle devait se produire.

_______________

Le 29 août 1884, Melle Louise endormie me dit : « Votre grand-père est là ; il veut vous écrire ». Je pris un crayon, et, tandis que je transcrivais le message de la main droite, je tenais dans ma main gauche les deux mains réunies du médium pour lui donner des forces. Sans que Melle Louise ait fait le moindre mouvement pour se dégager, je sentis un corps se glisser entre mes doigts. Je regardais aussitôt et vis une énorme rose rouge toute couverte de rosée. Un instant après, le médium toujours en somnambulisme, prit les deux mains de sa voisine de gauche, Mme D…, et pendant qu’elles causaient ensemble d’un fils mort en bas âge, Mme D… reçut de ce fils deux roses qui se matérialisèrent dans ses mains.

_______________

Le 19 septembre, mon grand-père me donna cinq roses.
Rentré à Paris, M. Alexandre Delanne avait parlé des résultats que nous obtenions au groupe Amitié et de la façon, disait-il, vraiment surprenante avec laquelle ils se produisaient. Un de ses auditeurs, M. Mikelis Di Rienzi, très sceptique, ne croyait pas à la possibilité de pareils phénomènes. Néanmoins, sa curiosité étant vivement excitée, il profita de la première occasion pour venir constater, de visu, ce genre de manifestation des Esprits. Son scepticisme ne fut pas de longue durée, et bientôt il du se rendre à l’évidence, ce qu’il fut de bonne grâce.
Ayant fait à Lyon, le 7 octobre 1884, un voyage dont le journal Le Spiritisme a publié le compte-rendu, M. Mikelis Di Rienzi se plait à rendre hommage à la bonne foi du médium.
Les assistant étant fort nombreux à cette réunion et notre salle de réunion très étroite, nous dûmes, pour caser tous nos invités, sortir un piano qui se trouvait dans la pièce et le placer dans une alcôve. Mon frère, M. Boverie et moi avions procédé à cette opération ; je savais donc qu’il n’y avait rien sur ce piano que je venais de débarrasser ; on jugera de ma surprise, de ma légitime irritation, lorsque au début de la séance, m’étant levé pour placer dans l’alcôve le chapeau d’un dernier arrivant, je trouvai sur le piano une superbe rose thé.
Croyant à une mauvaise plaisanterie, je pris la fleur et la jetai sur le guéridon se trouvant au centre de la pièce en disant : « Je ne m’explique pas pourquoi on a mis cette rose sur le piano, ni le but de celui qui l’a mise ; nous ne sommes pas ici pour nous leurrer ; mais pour constater la production de phénomènes étranges, j’en conviens, mais parfaitement authentiques. Nous avons la preuve que ces faits sont possibles ; il n’y a donc aucune raison pour chercher à les simuler ».
Chacun me regardait, interdit, ne comprenant pas le sens de mes paroles, lorsque l’une des assistantes, Mme Dousdebes, placée en face de moi à l’autre extrémité de la salle dit :
« Mlle Louise vient de s’endormir à l’instant précis où cette fleur a passé sur sa tête ».
« D’où vient cette fleur, dis-je au médium entrancé ? »
« C’est une surprise que nos amis ont voulu vous faire ; cette fleur, ce sont nos guides qui l’ont placée là pour vous la donner ; n’en accusez personne d’autre et gardez-la pour vous : nous en aurons d’autres dans un instant. »
Le fait se réalisa et M.M. Di Rienzi emporta, comme souvenir de son voyage une rose qu’il avait vu se matérialiser dans la main du médium.
Voici comment il termine dans le journal Le Spiritisme (1re quinzaine, novembre 1884) la relation de ce fait :
« J’affirme avoir vu, de mes yeux vu, ce qui s’appelle vu l’apport de cette dernière fleur, sans que le médium ait fait le moindre geste qui put faire croire à une habile mystification, sans que personne de la société eut fait un mouvement qui aurait donné l’idée d’un compérage, et j’ai constaté en outre la complète catalepsie de Mlle Louise au moment où s’est produit le phénomène.
Devant de tels faits que je n’aurais jamais osé affirmer, si moi et vingt autres personnes n’en avions été les témoins, je crois de mon devoir de les porter à la connaissance de nos lecteurs, en témoignage de repentir d’avoir si longtemps nié moi-même la réalité des apports ».
Signé : Mikelis Di Rienzi.




Chapitre suivant




Téléchargement | Bulletin
nous écrire | L’Agora Spirite