Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Tribulations et succès


Que sera 1912 pour nos travaux ? A quoi aboutiront nos efforts ? A des résultats heureux ou à des insuccès ? L’avenir nous l’apprendra ! Nos amis de l’Espace nous ont bien fait de riantes promesses ; pour justifier le nom de notre groupe, nous en poursuivons la réalisation avec la plus ferme espérance. Nous nous y emploierons de notre mieux, avec cette devise pour règle de conduite ; fais ce que dois, advienne que pourra.
Le 15 janvier 1912, le Grand-Vicaire espère finir bientôt son travail, mais il ne comprend pas pourquoi les pierres, qui sont formées et dures, se ramollissent tout à coup quand il veut les fixer sur la bague. Il étudiera la question et viendra lundi prochain nous donner, au verre d’eau, une communication sur ses idées nouvelles.
Le 12 février 1912, le Grand-Vicaire prend possession, pour le travail de la bague, à la lumière rouge. La bague, que chacun examine avant toutes les séances, est au doigt du médium telle que nous l’avons reçue. Le Grand-Vicaire déclare qu’un obstacle imprévu, entrave l’achèvement de la bague. Il proteste, se lamente, il est désolé. Tout le travail est perdu ; c’est tout à recommencer. Il n’avait pas prévu la difficulté qui se présente.
Je demande aux membres du groupe d’unir nos efforts, toute la puissance de nos désirs, de nos volontés, pour venir en aide à nos guides et leur donner les fluides matériels nécessaires pour achever le travail.
Le Grand-Vicaire dit : « Il n’y a rien à faire comme cela, il faut emporter la bague. »
Nous continuons la chaîne, et reprenons notre chœur. Pendant ce temps, Bedette gémit ; puis elle pleure. Je sens son corps se raidir ; elle est en catalepsie complète. Après un moment de pénible silence, croyant que nos amis avaient échoué dans leur travail, je ramène la lumière blanche, et je relève le médium. Nous voyons alors la bague briller de nouveaux feux. Elle est terminée ??? Non, pas encore… Il manque une pierre… Mais la place est prête pour la recevoir.
La pierre verte a dû tomber, car nos guides affirment qu’elle y était. Ils nous disent de ne plus la chercher, ils l’ont reprise.
Nous demandons des explications sur les obstacles qui se sont présentés ; mais nos guides ne peuvent répondre. La prostration du médium est complète. Le Grand-Vicaire qui avait promis de chanter le Te Deum Laudamus pour célébrer la réussite de nos travaux n’en a pas le courage.
Après un moment de répit, Cyclamen se manifeste et affirme que la pierre verte existe et sera donnée à la prochaine séance. Les parties brillantes sont des poussières de pierre, mais non des reflets du simili-platine qu’ils ont employé. Un obstacle ne leur a pas permis de terminer la bague comme ils l’auraient voulu, mais ils sont bien contents qu’elle soit terminée ainsi ; ils nous remercient du concours que nous leur avons donné.
Le 13 février, Mlle Bedette étant venue se faire magnétiser, pendant son sommeil, Cyclamen me dit : « La bague est à peu près terminée ; nous sommes très heureux mais se n’est pas ainsi qu’elle devait être finie. Les pierres devaient être posées sur les branches de la bague. Lorsque nous avons voulu y fixer les griffes pour les recevoir, le métal n’a pas été assez résistant pour les retenir et la soudure n’a pu se faire ; nous étions très ennuyés de ce fâcheux contre-temps lorsque le Grand-Vicaire pour ne pas perdre le fruit du travail fait et les forces accumulées, a tourné la difficulté en les plaçant en dehors sur les cotés. Pour cacher les éraflures faites pour mettre les griffes, nous avons pris un peu de la substance de la première pierre et nous l’avons parsemée sur la bague ; c’est ce qui lui donne ses reflets brillants.
La pierre verte sera mise en place à la prochaine séance ou remise dans la main du médium ; mais alors il faudra appuyer sur les griffes avec précaution pour ne pas les casser. Ne la donne pas non plus à un bijoutier, il la mettrait en pièce ; car telle qu’elle est, elle paraît solide, et cependant, elle est très fragile.
Ce n’est pas un bijou de prix, mais un souvenir ; les matériaux faits de fluides purs, n’ont pas la résistance de ceux qu’emploient les orfèvres. Il faut éviter de lui donner des chocs qui pourraient la briser. Il faudra bien recommander au médium de la porter seulement pendant les séances pour que, peu à peu, les fluides la durcissent et lui donnent plus de résistance. Tu ferais bien de la porter sur toi, dans son écrin, pour qu’elle se solidifie plus complètement au contact des fluides. Malgré leur éclat, les pierres sont de même provenance et n’ont pas de valeur commerciale.
Le 19 février, pendant la séance, la pierre verte qui complète la bague est mise dans la main du médium. En examinant la bague à la loupe, je constate qu’une des griffes est trop courte et n’offre pas un point d’appui suffisant.
Le 26 février, la bague étant au doigt du médium, la pierre dans un écrin sur la cheminée, le Grand-Vicaire prend possession et entre dans le cabinet. Je tiens la main gauche du médium dans la mienne, ma main droite étant en contact avec la chaîne des assistants, et le bras droit de Bedette est en catalepsie. Nous percevons alors, sortant du cabinet, des chocs légers pareils au bruit métallique que produit le mouvement d’un balancier de réveil, mais irréguliers. Le médium respire fortement pendant quelques instants, puis nous dit qu’on lui brûle le doigt.
A la lumière blanche « Justin dit qu’il a bien fluidiqué dans le cabinet. Le Grand-Vicaire avait apporté un petit marteau et une paire de pincettes pour allonger les griffes. Il a vu Esther avec un collier de fluides autour du cou ; elle l’a donné au Grand-Vicaire, qui, avec ses pincettes et son marteau, l’a cogné sur les griffes après en avoir fait un fil d’or ».
Le 11 mars, à la lumière rouge, le médium entre dans le cabinet pour continuer le travail de la bague. Je tiens sa main gauche dans la mienne ; il dit qu’on lui a enlevé sa bague pour ne pas le brûler. Bedette la tient au bout des doigts de la main droite en sortant du cabinet. Je n’ai pas lâché sa main gauche un seul instant et nous avons de nouveau, tous, entendu les bruits métalliques.
Le 18 mars, après le dégagement et les chants à la lumière rouge, Mlle Bedette entre dans le cabinet pour le travail de la bague qui est au petit doigt de sa main droite. Cette main est en catalepsie, je tiens sa main gauche dans la mienne. Pendant ce temps nous percevons à nouveau les petits chocs dans le cabinet. Lorsque Bedette revient avec nous elle nous dit que les coups entendus étaient ceux portés sur les griffes pour les allonger. La chaleur produite par ce travail était si forte qu’on dû lui sortir la bague qui lui brûlait le doigt.
Le 25 mars, le Grand-Vicaire nous dit : « Je suis toujours très satisfait du travail qui s’opère ; il touche à sa fin. Quant au rapport que je vous ai promis, je vous en dirai quelques mots pour mieux faire ressortir la beauté du travail. Au début, je n’avais pu en saisir tous les détails ; à présent, j’ai des explications que je puis vous donner plus compréhensibles, bien qu’il soit très difficile pour nous de vous expliquer exactement ce qui se passe ici, avec les mots que vous connaissez ; il me faudrait d’autres termes. Il me faut tout préparer d’avance, comme je le faisais pour mes sermons, afin de ne rien laisser obscur. Je vous donnerai ce rapport [1] en plusieurs fois, au verre d’eau, afin de ne pas occuper toute une séance. »


[1]A cause de la guerre qui a bouleversé tant de choses et de situations, ce rapport n’a pu être dicté. Le sera-t-il un jour ? Je l’espère, mais je ne puis promettre qu’une chose c’est de le faire connaître, si jamais je le reçois.




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