Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


La bague de Bedette


Si, au groupe Amitié, nous avons été favorisés par des apports de fleurs de toutes natures, au groupe Espérance, ce sont des phénomènes d’un autre ordre, mais non moins intéressants, qu’il nous été donné de constater. Au lieu de pilules confectionnées par nos guides du premier groupe et prises dans les fluides, c’est à la création d’une bague à laquelle nous allons d’abord assister et c’est un de nos guides, Esther, qui l’a offerte à Bedette pour lui témoigner la sympathie qu’elle avait pour elle. Elle a été faite presque sous nos yeux par Esther et de concert avec le Grand-Vicaire, l’ami Justin et tous nos amis de l’espace. Tous ont travaillé de leur mieux, pour réunir les éléments fluidiques, les condenser, les façonner et les matérialiser. Ce n’est donc pas d’un simple apport dont nous allons voir se dérouler la genèse, mais une création fluidique à laquelle nous allons assister et dont nous allons suivre la formation, l’évolution et la matérialisation.
Pour mieux nous rendre compte de cet intéressant travail, nous l’examinerons, pas à pas, par les extraits de notre livre de rapports ayant trait à la production de ce phénomène ; nous assisterons ainsi à toutes les phases de son évolution, séance par séance, en attendant son explication par le compte-rendu que le Grand-Vicaire a promis de signer de ses noms, prénoms, titres et qualités. Ce compte-rendu viendra ensuite confirmer, contrôler et compléter les observations que nous avons nous-mêmes consignées au procès-verbal de chaque séance. Il fut lui-même établi au cours de la séance par un membre du groupe, Melle Victorine, et il renferme, au jour le jour, les réflexions, avis ou conseils donnés par nos guides, ou par le médium, au sujet des péripéties de la production du phénomène.
Lorsque le Grand-Vicaire vint à nous, comme je l’ai indiqué, il s’était montré très hostile à nos travaux ; il voulait tout entraver, tout bouleverser ; mais par la suite, il finit par s’y intéresser, voulut nous aider et devint la cheville ouvrière de tous les phénomènes observés.
Nous poursuivions toutes les manifestations possibles, mais sans but déterminé et sans savoir dans quelle voie nous devions aiguiller nos recherches. Le 9 juillet 1911, le Grand-Vicaire nous dit qu’il étudie très sérieusement. Le travail des matérialisations l’intéresse. Il nous fera, plus tard, part de ses observations. Esther montre à Bedette un objet qu’elle lui donnera bientôt.
Le 24 juillet, Melle Bedette dit qu’elle a vu beaucoup de fluides brillants, qu’on lui a fait mal au doigt annulaire.
Le 31 juillet, Esther se montre au médium, elle tient à la main un objet brillant, ayant la forme d’un œuf. Il renferme le présent qu’elle veut lui offrir.

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Pour bien spécifier dans quelles conditions nos phénomènes se sont produits, je crois devoir rappeler qu’au début de chaque séance le médium est toujours mis, par moi, en somnambulisme lucide ; il reste dans ce sommeil magnétique pendant tout le cours de la réunion ; je ne le réveille que lorsque tout est fini ; mais avant je m’assure toujours qu’il n’éprouve aucune fatigue, aucun malaise et se sente parfaitement bien. C’est pendant ce sommeil, à la lumière rouge ou blanche, que les phénomènes se sont produits. Si je mets le médium en somnambulisme, c’est pour mieux ménager ses forces et pouvoir affirmer, avec plus d’autorité, l’authenticité des phénomènes produits. J’ai été mis en garde dès le début de mes recherches contre les fraudes possibles, volontaires ou non, et je tiens avant tout à ce qu’il ne s’en produise pas. Si nous voulons convaincre les autres de la réalité de ces phénomènes, il faut être d’abord, absolument convaincus, certains nous-même de leur incontestable réalité ; tel est mon cas pour ce que j’ai vu et constaté au groupe Amitié comme au groupe Espérance. Ceci bien établi, je poursuis les citations de passages de notre livre de rapports.
Le 21 août 1911, Esther met dans la main du médium un globe brillant, gros comme un œuf. Le contenu lui paraît brûlant : elle voit beaucoup de fluides, beaucoup de forces.
Le 28 août, la boule que lui présente Esther est plus condensée, moins brûlante.
Le 4 septembre, le médium se plaint que l’annulaire de la main droite lui fait mal. On la brûle.
Le 12 septembre, Bedette étant en somnambulisme, Cyclamen vient nous dire qu’il espère donner bientôt, peut-être ce soir, peut-être lundi prochain, ce qu’il a promis ; la bague que le Grand-Vicaire et Esther ont confectionnée pour le médium.
Le 14 septembre, Cyclamen nous prévient que la bague qu’on va nous donner n’est pas un joyau de prix ; c’est un souvenir de nos amis au médium. Cette bague sera trop étroite et ne sera pas finie, on la terminera et on l’élargira par la suite ; il n’y aura qu’une pierre au lieu de trois qu’elle doit avoir, les autres seront mises en place plus tard, en séance.
Le 18 septembre, le médium étant dans le cabinet, le Grand-Vicaire le fait coucher sur un tapis de fourrure, puis il cède la place à Esther qui matérialise au doigt de Bedette l’anneau promis. Pendant ce temps le médium est en catalepsie complète ; il profère quelques plaintes et des mots inarticulés. Je fais cesser la catalepsie et remettre le médium dans son fauteuil, et, à notre grande satisfaction, nous voyons briller à son doigt les feux du diamant qui orne le centre de la bague. Celle-ci nous paraît en or. La pierre brillante est montée sur des griffes en platine ; de chaque coté, sur les branches de la bague, se trouve marquée la place où les deux pierres qui manquent seront ajoutées par la suite.
Le médium est étourdi ; il ne se rend pas bien compte de ce qui vient de lui arriver. La bague est trop petite et lui fait mal au doigt ; nos amis nous en avaient prévenus et l’on voulu ainsi pour donner une preuve plus certaine que ce travail est bien leur œuvre. L’anneau présente à l’intérieur une rayure qui laissera supposer qu’il a été formé d’une feuille de métal de 4 millimètres de large dont les bords extérieurs auraient été réunis en dedans avant d’être enroulés autour du doigt du médium.
Cyclamen se manifeste et nous témoigne toute la joie de nos amis de l’au-delà d’avoir pu obtenir ce résultat ; il nous remercie du concours que nous leur avons apporté. Il me dit aussi de savonner le doigt du médium et de le masser pour retirer la bague sans forcer, car je pourrais la casser. Petite Jeanne vient aussi nous témoigner sa satisfaction. « Ce n’est pas en vain, nous dit-elle, que nos amis ont voulu que votre groupe prît le nom de groupe Espérance ; il doit justifier son nom, et vous devez toujours espérer et bien prier pour la France.» Chaque fois que cet Esprit se manifeste, il est à cheval et demande de prier pour la France.
Esther nous dit ensuite combien elle est heureuse d’avoir réussi à combler nos désirs. A. K… nous dit : « Tous vos amis sont dans la joie… je vous bénis. »
Tous les membres du groupe signent le compte-rendu.
Mlles Victorine R…, Angèle M…, Mmes Magdeleine L…, Marie D…, Cavalier ; M. Mardon Maurice, M. Sausse Henri et Bedette aussi.

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Le 2 octobre 1911, Mlle Bedette étant debout dans le cabinet, je tiens dans la mienne sa main droite, elle se plaint que son bras gauche est mis en catalepsie derrière son dos. J’en constate la rigidité et, alors que je tiens dans ma main gauche les quatre doigts de la main droite, elle dit qu’on lui enlève sa bague qui était à la main gauche ; elle est ensuite placée au petit doigt de la main droite, que je n’ai pas lâchée un seul instant ; je ne me suis rendu compte d’aucun mouvement du médium. Lorsque Bedette sort du cabinet, sa main droite dans la mienne, nous constatons que la bague est au petit doigt et son bras gauche toujours en catalepsie.
Le 9 octobre, Bedette voit ses amis accumuler sur la bague des fluides bleus et rouges qui s’y déposent, comme de légers rubans.
Le samedi 14 octobre 1911, Cyclamen me demande comment je veux les pierres de la bague : bleues ou vertes ? Je lui réponds : « Comme vous voudrez, mais il serait plus original qu’il y ait une bleue et une verte. »
A dater de ce jour, la bague mise dans un écrin, n’a pas quitté mon logement. Je ne la remets au médium qu’au moment de le mettre en somnambulisme et après que chacun de nous a constaté qu’elle n’a subi aucune modification.
Le 16 octobre, à la lumière rouge, Bedette entre dans le cabinet ; elle s’assoie sur le tapis, puis elle se plaint d’une vive brûlure au doigt où est la bague. Un instant après elle proteste qu’on lui enlève la bague ; elle veut qu’on la lui rende. Lorsque nous revenons à la lumière blanche, elle est en catalepsie et continue à réclamer sa bague. Nous la voyons alors briller sur le marbre de la cheminée ; on la lui rend. Si elle lui a été enlevée, c’est pour éviter une brûlure que le travail de ce soir aurait rendue plus cuisante.
Le 20 novembre, lorsque Mlle Bedette entre dans le cabinet pour le travail de la bague, Esther a la grandeur d’une personne de taille ordinaire ; puis elle la voit se rapetisser à mesure que les fluides qui se dégagent d’elle se concentrent sur la bague.
Le 26 novembre, pendant le travail des fluides, Bedette nous dit voir un Esprit s’approcher de la bague avec des petites pinces très brillantes. Elle a vu aussi les deux pierres que nos amis veulent sertir pour compléter la bague : l’une est bleu, l’autre verte.




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