Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec



PREMIÈRE PARTIE

Le Phénomène Spirite et l'Écriture Automatique des Hystériques

CHAPITRE I
La médiumnité mécanique

 

Sommaire : Le spiritisme est une science d'observation. Le médium est l'instrument nécessaire pour établir des rapports entre les hommes et les esprits. Influence de l'organisme sur les manifestations. - Automatisme de l'écriture. Le cas du Dr Cyriax.Les explications des savants : Taine, Dr Carpenter, Carl du Prel, Hartmann, Aksakof. Les différents genres d'écriture.En cercle, en spirale, à rebours. L'écriture en miroir.Différentes écritures du même médium.Les cas du Révérend Stainton Mosès, de Mansfield, de Kate Fox, de Mme Piper.Ecritures entremêlées et en langues étrangères. Il faut étudier les caractères qui séparent l'écriture automatique de celle produite par les esprits désignée sous le nom d'écriture mécanique. -

 

On a souvent accusé les spirites de crédulité invétérée, et si les critiques ont eu parfois raison dans des cas particuliers, il n'est pas juste d'englober tous les adeptes dans cette réprobation. La vérité, au contraire, c'est que la plupart des partisans du spiritisme ne sont arrivés à la conviction qu'après avoir étudié longuement les phénomènes, vaincu leurs préjugés, et s'être persuadé expérimentalement que l'existence des esprits est une réalité indiscutable. Il en est des spirites comme de toutes les collectivités, il s'y trouve des intelligences à divers degrés de développement ; les uns, faute de discernement et d'éducation scientifique, acceptent sans contrôle les assertions les plus invraisemblables qui leur parviennent par le canal des médiums ; les autres cherchent à se rendre compte des faits, en les analysant dans leur mode de production et au point de vue de leur valeur intellectuelle. On peut compter parmi ces derniers les hautes intelligences qui ont été conquises dernièrement au spiritisme, tant par une patiente investigation que par l'évidence irréfutable des manifestations.
Le moment est venu de mettre à profit les nombreux travaux que nous possédons sur le sujet, et de tenter un essai d'explication scientifique de la médiumnité, en utilisant les documents fournis par tous les chercheurs. Nous aurons donc recours aussi bien aux études des psychologues, des membres de la Société de recherches psychiques ou des hypnotiseurs, qu'à celles des spirites proprement dits.
Essayons d'abord de bien comprendre ce qu'est un médium. Dans les sciences d'observation, on est très vite arrêté lorsqu'on ne dispose que de ses sens pour étudier les phénomènes. C'est grâce à l'invention d'instruments particuliers à chaque ordre de faits que l'homme est arrivé à connaître d’une manière plus précise l'univers et ses lois. La lunette, le télescope l'analyse spectrale ont fondé l'astronomie positive. Le microscope a permis de découvrir les infiniment petits et de suivre la nature organique jusque dans ses intimes profondeurs. La physiologie doit ses progrès à un outillage délicat et toujours plus perfectionné, de même que la physique et la chimie sont arrivées à réaliser des merveilles par l'emploi de moyens mécaniques d'une puissance véritablement prodigieuse.
Le domaine philosophique a été élargi à son tour dans de notables proportions par la psychologie expérimentale, c’est-à-dire par une méthode qui adjoint au sens intime à l'analyse introspective, l'étude des phénomènes de la vie qui ont en même temps un aspect physiologique et un corrélatif psychique. Parmi les procédés employés, le somnambulisme hypnotique a donné le moyen de procéder à des expériences ; toutes les modalités de la sensibilité, de la mémoire ou de la volonté ont pu être soumises ensemble ou séparément, à des investigations variées, à de véritables manipulations de manière à jeter un jour tout nouveau sur leur mécanisme et sur leurs relations réciproques, le sujet hypnotique est l'instrument qui a rendu possibles ces découvertes.
Pour l'étude du monde spirituel, il nous faut également un instrument un intermédiaire entre l'humanité terrestre et l'humanité posthume ; nous l'avons trouvé : c'est le médium. Comme il possède une âme et un corps, il accède par l'une à la vie de l'espace, et par l'autre il se rattache à la terre : il peut servir de truchement entre ces deux mondes. Nous avons évidemment le plus grand intérêt à bien connaître ce transmetteur, afin de pouvoir en utiliser toutes les propriétés. Il est urgent de spécifier ce qu’il est capable de faire par lui-même, afin de ne pas confondre son action avec celle qui est exercée sur lui. Nous devons donc définir dans les phénomènes de la médiumnité : 1° la part qu’il faut faire à l’organisme matériel du sujet ; 2° celle qui est attribuable à son propre esprit ; 3° celle qui lui est étrangère et dans ce cas, savoir si elle provient des assistants ou d’une intervention complètement indépendante.
Dès l’origine du spiritisme, ces distinctions ont été faites ; on les trouve nettement indiquées dans l’œuvre d’Allan Kardec.

Influence de l'organisme

Nous savons que l'âme n'est pas une abstraction, un être immatériel, qu'elle est toujours associée à un substratum physique extrêmement subtil appelé périsprit. Mais précisément à cause du degré de raréfaction de son enveloppe, l'esprit ne peut agir directement sur la matière terrestre, il lui faut un intermédiaire. Pendant la vie, la force nerveuse est cette forme de l'énergie qui permet à l'esprit de mouvoir le corps, et par laquelle les sensations arrivent à l'âme.
Lorsque l'esprit, après la mort, habite dans l'espace, s'il veut déplacer un objet physique ou agir sur un être incarné, il doit emprunter cette énergie dont il est dépourvu, à un organisme vivant, capable de la lui fournir : le médium est ce générateur. Tout être humain apte à extérioriser sa force nerveuse, pourra servir de médium[1] . La médiumnité n'est donc pas une faculté surnaturelle, un don miraculeux, elle dépend simplement d'une propriété physiologique du système nerveux, elle n'a aucun rapport nécessaire avec la moralité ou le degré d'intelligence du médium. On ne doit pas plus être surpris de rencontrer parfois des médiums indignes, que l'on est étonné de voir une bonne vue à des malfaiteurs, de l'adresse aux filous ou de l'éloquence à certains hommes politiques. Les esprits ont très souvent appuyé sur ce caractère physique de la médiumnité. A la demande faite par Allan Kardec, si le développement de la médiumnité est en rapport avec le développement moral du médium, il est répondu[2] :

« Non, la faculté proprement dite tient à l'organisme, elle est indépendante du moral, il n'en est pas de même de l'usage, qui peut être bon ou mauvais, suivant les qualités du médium. »

A un endroit, l'Esprit Eraste dit aussi.

« Nous l'avons déjà dit : les médiums, en tant que médiums, n'ont qu'une influence secondaire dans les communications des esprits ; leur tâche est celle d'une machine électrique qui transmet les dépêches télégraphiques, d'un point éloigné à un autre point éloigné de la terre. Ainsi, quand nous voulons dicter une communication, nous agissons sur le médium, comme l'employé du télégraphe sur son appareil. »

Dans la suite, nous verrons que l'émission de la force nerveuse est en relation directe avec l'état de santé du médium, et nous étudierons les variations qui résultent de cette cause, pour l'obtention des communications.

Influence de l'esprit du médium

Depuis quelques années, des psychologues anglais et français ont prétendu expliquer l'écriture automatique des médiums par l'action de la subconscience du sujet, agissant à l'insu de la personnalité ordinaire. Il existerait ainsi, chez les médiums et les hystériques, une seconde conscience, inconnue de la première, qui aurait un caractère particulier et des connaissances ignorées du sujet à l'état normal.
Ce moi désagrégé serait le seul auteur de l'écriture, et l'ignorance de l'écrivain relativement aux caractères que sa main trace, ne témoignerait nullement de l'intervention d'une intelligence étrangère. Nous étudierons en détail ces observations, pour en retenir ce qu'il y a d'intéressant au point de vue du mécanisme automatique de l'écriture, mais nous montrerons que le caractère essentiel de la médiumnité mécanique ne réside pas dans l'action involontaire d'écrire, mais dans le contenu intellectuel du message ainsi obtenu.
Nous allons décrire d'une manière générale le phénomène de l'écriture mécanique, puis nous passerons en revue les particularités spéciales qui ont trait, soit au mécanisme de la communication, soit au contenu intellectuel des messages.

Automatisme de l'écriture

Parmi les nombreuses manifestations spirites, une des plus convaincantes pour celui qui en est l'objet, est sans contredit l'écriture mécanique, appelée aussi automatique. Sentir son bras agité de mouvements dont on n'est pas le maître, voir sa propre main écrire sous l'influence d'une volonté que l'on sent n'être pas la sienne, tracer sans interruption des pages entières dont on ignore le sens, c'est un fait bien propre à faire croire que l'on est sous l'influence d'une puissance étrangère, avec laquelle on désire faire plus ample connaissance. On n'arrive pas instantanément à ce résultat, il faut parfois de nombreux essais avant de pouvoir écrire couramment. Voici une instructive narration qui retrace fidèlement les phases par lesquelles on passe généralement. Elle est due au Dr Cyriax, directeur du « Spiritualistische Blaetter[3] ».
L'auteur raconte que voulant se mettre à l'abri de toute supercherie, il avait résolu d'étudier en famille les tables tournantes. Il tint vingt séances sans obtenir de résultats, et il était sur le point d'abandonner son enquête, lorsque à la vingt et unième fois, il constata quelques mouvements, Cédons-lui la parole.

« Dans cette vingt et unième séance, je ressentis à l'improviste une sensation toute particulière, tantôt de chaleur, tantôt de froid ; je perçus ensuite une sorte de courant d'air froid qui passait sur mon visage et sur mes mains, puis il me sembla que mon bras gauche s'endormait, comme on l'a dit, mais l'impression était toute différente de celle de fatigue que j'avais ressentie dans les autres séances, et que je pouvais faire passer, soit en changeant la position, soit en remuant le bras, les mains ou les doigts. Actuellement, mon bras était pour ainsi dire paralysé, et ma volonté était impuissante à le faire bouger, pas plus que mes doigts ; j'eus ensuite le sentiment que quelqu'un mettait mon bras en mouvement et quelle que fût la rapidité avec laquelle il s'agitait, je ne parvenais pas à l'arrêter.
« Comme ces mouvements avaient de l'analogie avec ceux que nous faisons pour écrire, ma femme alla chercher du papier et un crayon qu'elle mit sur la table ; tout à coup ma main s'empare du crayon et, pendant quelques minutes, trace des signes dans le vide avec une incroyable rapidité, en sorte que mes deux voisins étaient obligés de se jeter en arrière pour ne pas être atteints ; après quoi ma main s'abat brusquement sur le papier, le frappe violemment et brise la pointe du crayon. A ce moment, ma main reposait sur la table, je comprenais fort bien que ma volonté avait été tout à fait innocente des mouvements que je venais d'exécuter, de même qu'elle n'était pour rien dans la phase actuelle de repos ; le fait est que je n'avais pas pu arrêter mes gestes et qu'à présent je ne pouvais pas davantage remuer le bras, qui restait insensible et comme s'il ne m'appartenait plus. »
« Mais, lorsque le crayon taillé de nouveau fut remis à ma portée, ma main s'en saisit et commença à abîmer plusieurs feuilles de papier, les couvrant de grandes barres et de déchirures ; puis elle se calma et, à notre profond étonnement, se mit à faire des exercices d'écriture tels qu'on en fait faire aux enfants : des traits d'abord, des jambages, puis des N, M, A, C, etc., puis enfin l'O sur lequel je restai longtemps, jusqu'à ce que la force qui animait mon bras fût parvenu à le faire mouvoir en cercle, toujours le même, avec une grande rapidité. Après cela, la force paraissant épuisée, l'agitation de mon bras cessa ; je sentis un nouveau courant d'air froid passant de nouveau à travers et sur ma main, et bientôt toute fatigue et toute douleur avaient disparu. »


Bien que le Dr Cyriax habitât l'Amérique au moment où il tentait ses premiers essais, sa description est tout à fait semblable à celle que fait Allan Kardec, des débuts de l'écriture mécanique. Voici, en effet, ce que dit le grand initiateur[4] .

« Le premier indice d'une disposition à écrire est une sorte de frémissement dans le bras et la main ; peu à peu la main est entraînée par une impulsion qu'elle ne peut maîtriser. Souvent elle ne trace d'abord que des traits insignifiants, puis les caractères se dessinent de plus en plus nettement et l'écriture finit par acquérir la rapidité de l'écriture courante. Dans tous les cas, il faut abandonner la main à son mouvement naturel, et n'apporter ni résistance, ni propulsion. »
« Certains médiums écrivent couramment et avec facilité dès le début, quelquefois même dès la première séance, ce qui est assez rare ; d'autres font pendant assez longtemps des barres et de véritables d'exercices calligraphiques. »


Eugène Nus raconte aussi comment la médiumnité de l'écriture se développa chez son ami Brunier[5] .

Brunier devint plus tard ce qu'on appelle, dans le langage spirite, médium écrivain. Nous vîmes naître et se développer en lui cette faculté automatique : il prenait un crayon et laissait aller sa main, qui commença par tracer des lignes informes. Peu à peu, elle arriva à former des caractères à peu près nets, et enfin à écrire couramment... Quand il prenait un crayon pour se livrer à ces exercices, sa main devenait une véritable machine, aux mouvements nerveux, saccadés, rapides, rapides surtout.
Je me rappelle ce crayon posant parfois une question à l'un de nous et, quand la réponse n'arrivait pas prompte comme la pensée, s’agitant avec impatience, frappant convulsivement le papier qu'il maculait de petits points, et écrivant forcément : « mais répondez donc, mais réponds donc, Meray, je m'ennuie... »
J’ai retrouvé tout récemment dans de vieux papiers martelés par son crayon, plusieurs pages ainsi écrites sans que son esprit en eût conscience, et qu'après les avoir tracées, il lisait avec autant de curiosité que nous.

Nous venons de constater que c’était aussi le cas du Dr Cyriax. Nous lui rendons la parole.

« Le calme s'étant rétabli, nous levâmes la séance, heureux d'avoir constaté la manifestation d'une force indépendante de notre volonté propre et à laquelle il ne nous était pas possible de résister, que cette force fût magnétique ou spirite ou qu'elle provint de l'activité inconsciente du cerveau, c'était une question réservée jusqu'à nouvel ordre.»

Nous remarquons par cette dernière phrase, que l'observateur était au courant des théories qui expliquent l'écriture automatique par la subconscience, qu'il nomme l'activité inconsciente du cerveau ; nous allons voir comment il acquit la conviction que l'influence qui le dirigeait lui était complètement étrangère.

« Quelque mince que fût le résultat obtenu, nous ne fûmes pas tranquilles avant d'avoir tenté d'autres expériences. Le lendemain soir, nous nous remettons à l’œuvre et, cette fois, l'attente ne fut pas longue. A peine cinq minutes s'étaient-elles écoulées, que déjà je sentais l'air froid, et que la même sensation était éprouvée par mes collègues. Puis survinrent des mouvements brusques et souvent douloureux de ma main gauche, qui frappait parfois, pendant plusieurs minutes de suite, le bord de la table à coups précipités avec une telle violence que je croyais devoir être écorché ; à ma surprise, je ne découvris pas ensuite la moindre blessure, et toute trace de douleur disparut comme par enchantement.
« Dès ce jour, ma médiumnité se développa rapidement. Je commençai à écrire de la main gauche, d'abord comme exercice ; puis vinrent des communications de différents esprits, et un soir je dessinai une corbeille de fleurs. Je dois dire que je suis très maladroit de la main gauche à l'état normal, ne sachant pas seulement m'en servir pour manger, à plus forte raison pour écrire ; quant au dessin, je m'y entends fort peu, même avec la main droite. »
« J'avais maintenant acquis la plus entière certitude que la force qui écrivait et dessinait par mon entremise était indépendante de moi, et qu'elle devait résider dans une intelligence autre que la mienne, car, pendant ces manifestations, je conservais toute ma lucidité ; je ne ressentais aucun inconvénient, sauf en ce qui concerne mon bras gauche, qui, pendant toute la séance, ne semblait plus m'appartenir, et me faisait l'effet d'être utilisé par quelqu'un d'autre, à mon insu et contre ma volonté même. Mon esprit y était pour si peu de chose que, tandis que ma main écrivait, je pouvais faire tout à mon aise la conversation avec les autres personnes du cercle. Un collègue, qui assistait un jour à la séance, ayant voulu arrêter le mouvement de ma main et ayant, pour cela, placé ses mains de manière à faire porter sur la mienne tout le poids de son corps, n'y réussit pas du tout ; ma main poursuivit son travail avec force et régularité, tandis que c'est à peine si je sentais le poids des mains posées sur la mienne.»


Nous voyons par ce récit que le Dr Cyriax, d'après ses propres paroles, avait acquis la plus entière certitude que la force qui écrivait et dessinait par son entremise lui était absolument étrangère. Cet automatisme du bras et de la main, cette ignorance de la pensée qui s'inscrivait sur le papier, lui semblent une démonstration irréfutable de l'intervention d'une autre intelligence que la sienne. Eh bien ! Si l'on en croît certains psychologues qui ont étudié cette question, ces deux caractères ne démontrent nullement qu'il y ait en jeu un autre agent que le Docteur lui-même, car c'est un personnage caché en lui, une seconde personnalité dont il ne soupçonne pas l'existence, qui est la cause du mouvement de sa main, l'intelligence qui se distingue de la sienne. Voici quelques remarques de ces observateurs sceptiques.

Les Savants

D'après Taine, il peut parfaitement arriver qu'il se produise chez certains sujets un dédoublement mental spontané qui crée deux personnalités distinctes, lesquelles s'ignorent tout en existant simultanément. Voici comment il expose cette curieuse hypothèse[6] :

« Les manifestations spirites elles-mêmes nous montrent la coexistence, au même instant, dans le même individu, de deux volontés, de deux actions distinctes, l'une dont il a conscience, l'autre dont il n'a pas conscience et qu'il attribue à des êtres invisibles. »
« J'ai vu une personne qui, en cousant, en chantant, écrit sans regarder son papier, des phrases entières, sans avoir conscience de ce qu'elle écrit. A mes yeux, sa sincérité est parfaite ; or, elle déclare qu'au bout de la page elle n'a aucune idée de ce qu'elle a tracé sur le papier ; quand elle lit, elle en est étonnée, parfois alarmée. L'écriture est autre que son écriture ordinaire. Le mouvement des doigts et du crayon est raide et semble automatique. L'écrit finit toujours par une signature, celle d’une personne morte, et porte l’empreinte de pensées intimes, d'un arrière-fond mental que l’auteur ne voudrait pas divulguer. Certainement on constate ici un dédoublement du moi, la présence simultanée de deux séries parallèles et indépendantes, de deux centres d'action ou, si l'un veut, de deux personnes morales juxtaposées dans le même cerveau ; chacune a une oeuvre et une oeuvre différente, l'une sur la scène, l'autre dans la coulisse.»


Il nous serait facile de montrer que l'écrivain fait une pure hypothèse qui ne s'appuie sur aucune démonstration. Il semble avoir considéré que la croyance aux Esprits ne méritait pas même une discussion, aussi donne-t-il son argument d'une seconde personnalité, sans prendre la peine de la justifier autrement que par son affirmation. Si d'autres faits tirés de l'étude du magnétisme et de l'observation des cas de personnalités multiples n'étaient venus donner un appui à cette manière de voir, nous l'aurions passée sous silence, car il existe un grand nombre de cas qu'elle n'explique pas, comme nous le verrons par la suite ; mais elle a pris un caractère sérieux, depuis que des recherches très nombreuses sont venues lui donner une apparence de vérité, c'est pourquoi nous avons le devoir d'étudier attentivement ce que l'on a appelé l'automatisme psychologique, la subconscience, le moi subliminal, etc.
En Angleterre, le Dr Carpente[7]r a formulé une théorie sur ce qu’il nomme la cérébration inconsciente, laquelle a été employée souvent pour expliquer les communications spirites ; malheureusement, comme le fait remarquer Alfred Russel Wallace[8] le savant docteur n'a pas cité un seul des phénomènes attestés de clairvoyance qui établissent l’insuffisance de son hypothèse.
En Allemagne, Carl du Prel et Hartmann sont partisans de l'inconscient, c'est-à-dire d'un second moi, différent de la personnalité ordinaire, lequel reste inconnu pendant la durée de notre vie et possède, par la clairvoyance et le dédoublement, des connaissances que nous ne pourrions jamais acquérir par les sens. Avec la théorie de ce second moi, il nous faut supposer que cette moitié cachée de nous-même, tandis qu'elle a des facultés supérieures aux nôtres, ne sent même pas qu'elle fait partie de nous ; ou, si elle le sait, elle ment avec persistance puisque dans l'immense majorité des cas, elle adopte un nom distinct et se donne pour une individualité ayant vécu ici-bas. A son tour, notre cher défenseur Aksakof, adoptant en partie ces idées, écrit[9] :

1° - Il existe dans l'homme une conscience intérieure, en apparence indépendante de la conscience extérieure et qui est douée d'une intelligence et d'une volonté qui lui sont propres ainsi que d'une faculté de perception extraordinaire ; cette conscience intérieure n'est ni connue de la conscience extérieure ni contrôlée par elle ; elle n'est pas une simple manifestation de cette dernière, car ces deux consciences n'agissent pas toujours simultanément (d'après M. Hartmann, c'est une fonction des parties moyennes du cerveau ; suivant l'expérience d'autres personnes, c'est une individualité, un être transcendantal. Nous laissons de côté ces définitions ; il nous suffit de dire que l'activité psychique de l'homme se présente comme double : activité consciente et activité inconsciente - extérieure et intérieure, et que les facultés de cette dernière surpassent beaucoup celles de la première.)
2° - L'organisme humain peut agir à distance, en produisant un effet non seulement intellectuel ou physique mais plastique même, dépendant, selon toutes les apparences, d'une fonction spéciale de la conscience intérieure. Cette activité extra-corporelle est indépendante, semble-t-il, de la conscience extérieure, celle-ci n'en a pas connaissance, ne la dirige pas.
Nous verrons, après avoir étudié les faits, que toutes ces hypothèses peuvent se concilier parfaitement en admettant que l'âme, dégagée de l'organisme jouit de pouvoirs plus grands clairvoyance, dédoublement, etc. que dans l'état ordinaire et que c'est en rentrant dans son corps que le souvenir de ce qu'elle vient de faire est perdu ; mais au moment où elle exerçait ses facultés elle était consciente, et c'est l'oubli de ce qui se passe pendant le dégagement qui a fait croire à deux individualités distinctes et indépendantes.


Nos savants français ne vont pas si loin que Carl du Prel et Hartmann ; ils se bornent à l'étude des phénomènes observés chez les hystériques, soit à l'état normal, soit pendant l'hypnose, et encore en négligeant volontairement tout ce qui n'a pas une explication strictement matérialiste, de sorte qu'ils concluent à une désagrégation de la conscience qui se fractionnerait en personnalités secondaires, co-existantes avec le moi normal, et produisant tous les phénomènes que l'on ne peut pas attribuer à la conscience ordinaire. Avant d'analyser leurs travaux, il n'est pas inutile de connaître les formes multiples de l'écriture mécanique en observant toutes ces bizarreries, on comprendra mieux la complexité du problème.

Les différents genres d'écritures

On ne doit pas ignorer que l'on peut écrire inconsciemment soit en tenant une plume ou un crayon comme d'habitude, soit en posant la main sur une petite planchette supportée par trois pieds dont l'un est remplacé par un crayon. Alors, sans intervention volontaire de la part de l'opérateur, le léger instrument se met en mouvement et trace des lettres ou des dessins compliqués. Ce procédé a été très en usage il a une quarantaine d’années et il est encore fort usité en Angleterre et en Amérique. Voici un récit qui décrit bien le phénomène[10] :

« Je tiens à rappeler que je ne m'étais décidé à recourir au Spiritisme, qu'en désespoir de cause et à bout d'hypothèses raisonnablement permises, me semblait-il, sur la nature et la provenance des phénomènes dont j'ai parlé, (mouvements d'objets sans contact.) Je n’étais donc rien moins que disposé, en tentant l’aventure d’expériences médianimiques, à me payer de résultats équivoques. La planchette qui devait nous servir était disposée de façon à ce qu'il fût à peu près impossible à la main, légèrement appuyée sur le bord inférieur, de ramener en arrière le crayon fixé à l'autre bout. Or, dès que ma femme l'effleura du doigt, elle se mit en marche, débutant par des zigzags et des courbes en tous sens, comme exercices préparatoires, eût-on dit, puis bientôt se mit à écrire couramment. Quant à moi, je n'en obtins jamais une « panse d'a ». Particularité à noter, les réponses demandées, étaient le plus souvent tracées en spirales ou circulairement, parfois en lettres renversées. L'auteur quel qu'il fût, semblait se plaire à vaincre les obstacles et à donner des preuves de sa dextérité graphique. Mais prenons que cela ne prouve rien et mettons ces tours d'adresse sur le compte de l'électricité (ou de l'inconscient) développant chez le médium un talent qu'il ne soupçonnait pas. Toutefois une difficulté se présente. Si en pareil cas l'électricité (ou l'inconscient) combiné avec le désir du médium joue le rôle que lui attribuent les incrédules, comment expliquer par exemple, l'arrêt immédiat et définitif de la planchette après des réponses comme celle-ci.
« A demain, au revoir, assez pour aujourd'hui ; je suis obligé de vous quitter.» Comment, expliquer les refus catégoriques de répondre à certaines questions ? Il n'y a alors désir qui tienne, instances ou dépit des questionneurs qui fassent, la planchette ne fonctionne plus, et si une heure leur a été fixée pour la reprise de l'entretien, ce n'est qu'à l'heure dite qu'elle se décide à se remettre en mouvement, j'ai constaté cela nombre de fois dans le cours de nos expériences à deux personnes.


M. Aksakof, qui a une si grande expérience en ces matières, arrive aux mêmes conclusions[11]. Toutes les conditions étant absolument les mêmes, il arrive souvent qu'à une séance donnée, alors qu'on ne souhaite qu'assister aux phénomènes obtenus dans la séance précédente, on n’obtient aucun résultat, pas le moindre mouvement de la table ou du crayon que tient le médium, il est notoire que souvent un désir intense ne fait que nuire aux manifestations. « Les manifestations, s'il s'en produit, ne peuvent se continuer au gré des assistants. Ainsi lorsque l'esprit qui se manifeste par une communication écrite annonce qu'il a fini, le crayon s'arrête, — ou il tombe de la main du médium, si celui-ci est en transe, — et vous renouvellerez vainement vos questions, la main ne remue plus. De même dans une séance à effets physiques, dès que la fin est annoncée (par exemple par les mots c'est fini, comme c'était l'usage dans la famille Fox Missing Link P. 53) ; la table redevient immobile, et c'est en vain que vous y resterez, que vous tenterez de la faire mouvoir : plus un son, plus un mouvement ne se produit. »
M. William Howitt un des écrivains estimés de l'Angleterre, dit dans une lettre adressée au R. B. H. Forbes[12] .

Je connais plusieurs personnes qui écrivent, dessinent ou peignent, sans aucun effort de leur part, quelques-unes n'ayant jamais appris le dessin. J'ai écrit un volume entier sans avoir eu besoin d'y penser, et d'une façon toute mécanique ; j'ai exécuté une série de dessins circulaires remplis de petits sujets, tous différents les uns des autres, les cercles étant formés aussi régulièrement qu'un compas aurait pu le faire ; pourtant ils étaient simplement faits au crayon. Des artistes auxquels je les fis voir déclarèrent qu'une faculté nouvelle se révélait en moi ; mais hélas, la faculté a disparu, comme pour prouver qu'elle n'appartenait pas à moi. Les dessins subsistent, mais je ne serais pas capable d'en faire une seule copie, même si ma vie en dépendait.
Un de nos parents a dessiné des choses charmantes et très extraordinaires, ainsi que des légendes écrites de la même façon mécanique et involontaire ; de sorte que la plupart de ces dessins sont accompagnés de notes explicatives dont chaque ligne a un sens profond. J'ai vu la plus grande partie des manifestations produites par MM. Home, Squire et autres. J'ai vu des mains d'Esprits, je les ai touchées à plusieurs fois. J'ai vu de l'écriture tracée par les Esprits sur du papier posé avec un crayon sur le parquet.


Un M. Salgue, d'Angers, écrivait aussi en 1868[13] .

Nous avons, dans un cercle privé, une jeune dame, médium écrivain de la plus haute puissance, dont nous aimons à faire usage la moitié du temps, car ce qu'elle écrit, au moyen de la corbeille, avec une rapidité effrayante, est incontestablement le produit des Esprits, surtout quand les écrits se font en ronds, en spirales ou commencés par la dernière lettre du dernier mot d'une phrase, allant de droite à gauche.

Les caractères de l'écriture ne sont pas toujours tracés normalement comme nous venons de le constater, et c’est un fait qui se produit assez fréquemment pour avoir attiré l’attention des observateurs. M. F. W. H. Myers dit à ce sujet [14] .

Quelquefois le mot ou message qui lui est écrit devient inintelligible ; il peut être abandonné alors comme non sens, mais un minutieux examen postérieur montrera qu'il y a une méthode dans cette confusion apparente : le mot est simplement épelé à rebours. Par exemple « tiun » pour nuit, etc.

Dans la Revue Spirite[15] nous avons un témoignage analogue de M. le colonel Devolluet, observation qu'il fit avec son sujet Amélie.

Pendant que nous causons avec ces dames, Amélie tient toujours le crayon et appelle notre attention sur une phrase en langue étrangère qu'elle vient d'obtenir. Notre surprise est extrême, mais bientôt nous remarquons le mot « euq » et « ej » qui se répètent, le premier trois fois, le second deux fois, et nous sommes sur la voie : c'était de l’écriture renversée dont Amélie n'avait jamais entendu parler. La traduction était « Que voulez-vous que je vous fasse pour vous faire plaisir ? Chers amis, que je vous aime ! »

Revenons maintenant à M. P. W. H. Myers :

A côté de l'écriture à rebours déjà décrite, l'automatiste produira quelquefois une forme d'écriture renversée, d'une manière beaucoup plus complexe, c'est-à-dire que pour la lire il faudra regarder à travers le papier devant une lumière ou le tenir devant un miroir. Je connais une dame qui faisait de grossiers dessins automatiques, de grossières figures égyptiennes (intéressantes à un autre point de vue, mais étrangères à mon sujet immédiat). Parmi ces figures se trouvait un cartouche avec ce qui semblait une inscription hiéroglyphique. Cette dame et ses amis prenant la chose très au sérieux, se donnèrent beaucoup de mal pour déchiffrer ces caractères d'après les analogies égyptiennes, sans pouvoir y parvenir. Quelques mois plus tard, une personne au courant de l'écriture automatique tint le papier devant la fenêtre et lut facilement ce qui était un nom anglais en écriture au miroir.
Un de nos amis, bien connu, me cite un cas où la première expérience d'écriture automatique était de cet ordre ; le voici : une de nos sœurs, mariée à un clergyman, essayait de me persuader que toute écriture dite automatique, n'était d'une façon inconsciente quelconque que l'acte du médium par la main duquel elle s'obtenait et pour preuve, elle dit : « Si je tenais un crayon, ma main n'écrirait jamais rien, à moins que je ne le veuille. » Elle prit un crayon et du papier ; bientôt sa main commença à se mouvoir en dépit de tous ses efforts pour la retenir, et après nombre de griffonnages en cercles et en zigzags, produisit quelque chose qui ressemblait à de l'écriture, mais que personne ne put déchiffrer. Elle ne s'en occupa plus, mais au bout de quelque temps l'un de nous suggéra qu'elle pouvait avoir écrit à rebours et tenant le papier devant une glace on vit ces mots très lisibles : « Pas bon, mon nom est Herman. » Avant que ce fût écrit, elle avait demandé au supposé esprit de dire son nom et s'était moquée de son apparente inhabileté répondre. Aucun de nous ne se rappelle avoir connu un vivant ou un mort de ce nom »
ALGERNON JAY.


De son côté, M. Aksakof signale le même phénomène[16] .

Voici un fait, dit-il, que je tiens de première main, de notre écrivain bien connu Wsevolod, Solovioff qui me l'a donné par écrit.
C'était au commencement de l'année 1882, je m'occupais à cette époque d'expériences de magnétisme et de spiritisme, et depuis quelque temps, j'éprouvais une étrange impulsion qui me poussait à prendre un crayon dans la main gauche et à écrire ; et invariablement, l'écriture se faisait très rapidement et avec beaucoup de netteté, en sens inverse, de droite à gauche, de sorte qu'on ne pouvait la lire qu'en la tenant devant une glace ou contre le jour...


Parfois l'écriture mécanique, sans présenter ces étrangetés graphiques, varie chez le médium de manière à se différencier profondément de sa propre écriture, suivant les individualités qui se servent de ce moyen pour nous transmettre leurs idées. De bons exemples nous en sont fournis par le révérend Stainton Mosès dans son livre Enseignements Spiritualistes.
Le Révérend Stainton Mosès (A. Oxon) était un des écrivains les plus remarquables du spiritisme anglais, et l'on peut dire que par son élévation de pensée, la rectitude de son jugement, ses connaissances scientifiques et la pureté de sa vie, il a su inspirer une sympathie universelle.
Dans son ouvrage, nous assistons à la lutte qui s'établit, dès l'origine, entre le médium et les intelligences qui se manifestaient par son intermédiaire. Tout imbu des enseignements étroits de la théologie protestante, l'écrivain s'élève d'abord énergiquement contre les idées nouvelles qu'il reçoit. Il discute, il ergote, il tente de réfuter ses instructeurs spirituels ; mais insensiblement il est obligé de convenir que la raison, la logique ne sont pas de son côté, et après bien des luttes, il finit par adopter le nouveau credo, plus conforme à la justice et à la bonté de Dieu, que lui apportent ses invisibles correspondants.
Il existe entre l'esprit du révérend Stainton Mosès et les êtres qui signent : Doctor, Imperator, Prudens, etc., de telles différences, que l'on ne peut scientifiquement attribuer ces personnalités distinctes à des dédoublements inconscients de la personnalité du médium. D'ailleurs, à différentes reprises, ces intelligences lui ont révélé des faits absolument inconnus de lui et de tous les assistants, lesquels ont été ensuite reconnus absolument exacts. Nous y reviendrons plus tard [17] . Chacun des interlocuteurs spirituels se caractérisait par une écriture spéciale, qui était sa marque propre, son cachet d'individualité.

Les premières communications, dit-il, furent toutes de style uniforme, écrites en petits caractères signées Doctor (instructeur). Pendant les années qui ont suivi, la forme de ces messages n'a jamais varié. N'importe où ni quand il écrivait, son écriture restait identique, subissant moins de changements que la mienne dans la dernière décade. Le tour de phrase restait le même, bref, on se sentait en présence d'une individualité bien déterminée. Pour moi, il est quelqu'un, avec ses particularités mentales et morales aussi nettement définies que celle des êtres humains avec lesquels je suis en contact, si, en vérité, je ne lui fais pas tort en le comparant à eux.
Après un certain temps, des communications vinrent d'autres sources elles se distinguèrent chacune par sa propre écriture et des traits personnels de style et d'expression, qui, une fois assumés, restèrent invariables. J'en arrivais à pouvoir dire de suite qui écrivait, en jetant les yeux sur la calligraphie.


Mais malgré ces différences graphiques et intellectuelles entre les diverses communications, le révérend Stainton Mosès n'était pas homme à se contenter d'un examen superficiel ; son esprit méthodique le portait à rechercher la part que son intelligence pouvait prendre au phénomène, et il nota ses impressions de la manière suivante.

Il est intéressant de savoir si mes propres pensées n'ont pu exercer une influence quelconque sur les sujets traités dans les communications. J'ai pris une peine extraordinaire pour prévenir une telle éventualité. Au début, l'écriture était lente et je devais la suivre des yeux, mais dans ce cas même, les idées n'étaient pas miennes. Du reste, les messages prirent bientôt un caractère sur lequel je ne pouvais avoir de doutes, puisque les opinions énoncées étaient contraires à ma façon de penser. Je m'attachai à occuper mon esprit pendant que l'écriture se produisait : j'en arrivais à lire un ouvrage abstrait, à suivre un raisonnement serré, tandis que ma main écrivait avec une régularité soutenue. Les messages ainsi donnés couvraient de nombreuses pages, sans corrections ni fautes de composition, dans un style souvent beau et vigoureux. Je ne suis cependant pas embarrassé de convenir que mon propre esprit était utilisé, et que ce qui était dicté pouvait dépendre, dans la forme, des facultés mentales du médium autant que je le sache, on peut toujours retrouver la trace des particularités du médium dans les communications ainsi obtenues. Il ne peut guère en être autrement. Mais il reste certain que la masse des idées qui passèrent par moi était hostile, opposée dans son ensemble à mes convictions établies ; de plus, en plusieurs occasions, des informations auxquelles j'étais assurément étranger, me furent apportées, claires, précises, définies, faciles à vérifier et toujours exactes. A beaucoup de nos séances, des esprits venaient et frappaient sur la table des renseignements sur eux-mêmes, très nets que nous vérifiions ensuite. J'en ai reçu aussi, à plusieurs reprises, par l'écriture automatique.

Comme il est facile de voir, le révérend Stainton Mosès est un investigateur méthodique dans lequel on peut avoir confiance, et puisqu'il déclare être sûr que les communications ne sont pas de lui, soit pour l'écriture, soit pour le fond ; qu'il affirme que les intelligences qui ont dirigé sa main lui ont indiqué des choses exactes qu'il ignorait, il faut admettre que les esprits se manifestent, malgré l'ennui que cela peut causer à ceux qui voient ainsi tomber leurs négations fantaisistes.
La théorie d'un dédoublement du moi, donnant naissance à un personnage secondaire, est ici manifestement insuffisante, car ce n'est plus une seule individualité qui se montre, mais plusieurs, dont chacune a son caractère spécial, lequel s'accuse non seulement par une écriture particulière, mais encore par un style qui se maintient pendant des années, toujours identique à lui-même. Peut-on concevoir la coexistence de tant de personnalités séparées et si différentes chez un individu jouissant de l'intégralité de ses facultés normales ? Pour expliquer tous les faits que nous devons à l'observation spirite, il faudrait étendre encore davantage les pouvoirs de cette subconscience et supposer qu'elle est capable d'agir, simultanément et sans le savoir, en dehors et en dedans de l'organisme du médium. En voici une preuve que nous devons à W. Crookes[18] .

Il a été prouvé que ces phénomènes spirites sont gouvernés par une intelligence. Il est très important de connaître la source de cette intelligence. Est-ce celle du médium ou bien celle d'une des personnes qui sont dans l'appartement, ou bien cette intelligence est-elle en dehors d'eux ? Sans vouloir me prononcer positivement sur ce point, je puis dire que, tout en constatant que dans bien des cas la volonté et l'intelligence du médium ont paru avoir beaucoup d'action sur les phénomènes, j'ai observé aussi plusieurs cas qui semblent montrer d'une manière concluante l'action d'une intelligence extérieure et étrangère à toutes les personnes présentes[19] . L'espace ne me permet pas de donner ici tous les arguments qu'on peut mettre en avant pour prouver ces assertions, mais parmi un grand nombre de faits, j'en citerai brièvement un ou deux.
En ma présence, plusieurs phénomènes se sont produits en même temps, et le médium ne les connaissait pas tous. Il m'est arrivé de voir Mlle Fox écrire automatiquement une communication pour un des assistants pendant qu'une autre comunication sur un autre sujet lui était donnée pour une autre personne au moyen de l'alphabet et par coups frappés, et pendant tout ce temps le médium causait avec une troisième personne, sans le moindre embarras, sur un sujet tout à fait différent des deux autres...


Nous pouvons rapporter encore quelques témoignages de la même catégorie, empruntés à différents auteurs dignes de toute créance.

Je me souviens très exactement, dit le Dr Wolfe[20] qu'un jour M. Mansfield, tandis qu'il écrivait des deux mains en deux langues, me dit : «. Wolfe, connaissez-vous en Colombie un homme qui a nom Jacobs ? » Je répondis affirmativement. Il continua : « Il est ici et désire vous annoncer qu'il a quitté sa dépouille mortelle ce matin » J'eus la confirmation de cette nouvelle. Le fait s'est passé à une distance de quelques centaines de milles. Quelle explication peut-on donner de cette triple manifestation intellectuelle ?

Le révérend J.-B. Fergusson témoigne d'un fait semblable[21] . Un cas analogue qui s'est produit en Angleterre est rapporté dans « les Proceedings de la Société de Recherches psychiques ». En Amérique R. Hodgson, l'un des membres les plus éminents de cette société, en expérimentant avec Mrs Piper, a pu suivre avec elle le développement de la médiumnité automatique Nous donnons ici un extrait de son mémoire paru dans les Proceedings[22] , il nous familiarise avec les phases diverses que peut présenter le phénomène.

Observations de M. R. Hodgson sur la médiumnité de Mme Piper

Le premier cas d'écriture automatique qu'il me fut donné d'observer par moi-même se produisit le 12 mars 1892.
L'assistant qui était une dame avait apporté, comme moyens d'épreuve, divers objets, entre autres une bague qui avait appartenu à Annie D***.
Phinuit[23] donna des renseignements sur cette dame et prononça le nom d'Annie, puis, au moment où la séance allait se terminer, la main droite de Mme Piper se mit doucement en mouvement jusqu'à ce qu'elle se fût élevée au-dessus de la tête. Le bras sembla se fixer avec rigidité dans cette position, comme contracté par un spasme, tandis que la main était agitée par un tremblement rapide. Phinuit s'écria à plusieurs reprises : « Elle tient ma main » et ajouta : « Elle veut écrire. » Je plaçai un crayon entre les doigts et un block-notes sur la tête, au-dessous du crayon. Aucune écriture ne se produisit jusqu'à ce que sur l'indication de Phinuit de prendre la main, je la saisis avec fermeté, à son point de jonction avec le poignet, arrêtant ainsi ses tremblements ou vibrations. Elle écrivit alors : « Je suis Annie D*** (le nom fut exactement donné)... Je ne suis pas morte... Je ne suis pas morte, mais vivante... je ne suis pas morte... le monde... au revoir... je suis Annie D***. » Les doigts lâchèrent le crayon et Phinuit commença à murmurer : « Abaissez ma main. » Le bras resta encore contracté quelques instants dans la même position, puis enfin, doucement et comme avec une certaine difficulté, il retomba sur le côté, et Phinuit sembla bien en avoir repris possession.
Avant ce fait, j'avais bien vu Phinuit écrire un peu, mais je ne savais pas qu'un autre agent se fût emparé de la main, tandis que Phinuit se manifestait en même temps. Depuis cette époque, j'ai appris de Miss A. M. R., dont j'ai décrit dans mon premier rapport quelques expériences avec Mme Piper, que son ami H***, dont elle parle comme ayant écrit pendant qu'il possédait le corps du médium, en l'absence de Phinuit, écrivit plusieurs pages, le 23 mai 1891 et Miss R*** a retrouvé la note qu'elle avait rédigée à ce sujet : « Ecrit tandis que Phinuit occupait le corps ; mais H*** dit qu'il a saisi, dirigé la main et écrit ceci. »
Les semaines suivantes, pendant plusieurs autres séances, beaucoup d'écriture fut obtenue tout à fait par le même procédé, en tenant toujours le block-notes sur le sommet de la tête et il était évident que Phinuit éprouvait beaucoup moins de difficultés. Le 29 avril 1892, j'approchai une table sur laquelle le bras droit de Mme Piper put se poser sans fatigue et j'émis l'opinion que la main pourrait écrire sur la table au lieu de le faire sur la tête. Cependant le bras reprit encore sa position avec la main au-dessus de la tête. Phinuit disant que Georges Pelham[24] allait écrire. Peu à peu, sur ma demande répétée reprit la nouvelle position et aussi en usant d’une force assez considérable, la résistance diminua devant les insistances réitérées que je faisais, en répétant : « Il faut que vous écriviez sur la table » ; je parvins à abaisser le bras et, à partir de ce moment, l’écriture se produisit de façon habituelle avec le bras appuyé plus ou moins sur une table placée à la droite de Mme Piper.
Lorsque le bras est saisi en vue d'écrire, de même qu'au moment où Phinuit prend possession du corps, il se produit un certain nombre de mouvements spasmodiques, très violents dans quelques cas, rejetant pêle-mêle de la table crayons et block-notes, et qui exigent l'intervention d'une notable force pour être réfrénés. Quelquefois, mais assez rarement, l'écriture est interrompue par un mouvement spasmodique du bras, la main se raidissant violemment et se renversant sur le poignet. Au bout de peu de temps, qu'on peut apprécier par des secondes plutôt que par des minutes, le spasme se détend et la main recommence à écrire. Phinuit n'a pas besoin de cesser de causer pendant que la main écrit. Dans un cas, en ma présence, Phinuit écoutait la lecture du rapport sténographié d'une précédente séance, faisant ses observations, ajoutant des détails aux faits rapportés, et en même temps la main écrivait librement et avec rapidité sur d'autres sujets, répondant aux questions d'une autre personne amie de l'esprit désincarné qui se servait de cette main du médium. Ceci dura plus de vingt minutes.
Dans un autre cas, auquel je n'assistai pas, j'ai appris que Phinuit, pendant plus d'une heure, parla d'une façon particulièrement rapide et animée, avec plus de volubilité qu'il n'avait l'habitude de le faire, donnant la réplique à plusieurs jeunes filles qui étaient présentes à la séance, et pendant tout ce temps la mainécrivait sur d'autres matières, donnant des réponses à une autre personne.
Le seul qui ne conserva évidemment pas sa présence d'esprit, fut l'assistant auquel la main répondait et auquel celle-ci reprocha de ne pas prêter assez d'attention à la conversation.
J'ai souvent constaté que Phinuit causait avec une personne et la main avec une autre, tous deux, pendant une très courte interruption, s'adressaient en même temps à moi : jamais cette double action n'a manqué de se produire à ma demande quand Phinuit était présent et que la main était au pouvoir d'un autre esprit. Dans tous les cas où la main écrit indépendamment de Phinuit, la faculté d'entendre siège manifestement dans la main, pour celui qui la dirige, tandis que Phinuit entend certainement toujours par la voie normale. Ce déplacement évident de sensibilité fera l'objet d'une étude dans la seconde partie de mon rapport.
Les communications écrites dont nous parlons ne se présentent pas toujours comme venant de la même personne et il ne s'en produit pas à toutes les séances. Lorsqu'il en survint une, elle est ordinairement attribuée à quelque ami décédé de l'assistant. J'aurai à revenir plus loin sur les particularités présentées par l'écriture en elle-même. Pour le présent, qu'il me suffise de dire qu'elle varie beaucoup d'aspect selon le degré d'excitation, si on peut ainsi parler, du communicant, selon l'habitude plus ou moins grande qu'il a déjà acquise, et probablement aussi selon bien d'autres conditions qu'on ne peut citer qu'à titre d'hypothèses. Il semblerait, en outre, que jusqu'à ce qu'on l'en instruise d'une façon quelconque, la quasi-personnalité qui guide la main ignore qu'elle écrit. Sous ce rapport, la façon d'être du communicant semble surtout indiquer une vive préoccupation de transmettre ses idées à l'assistant. Je suis absolument certain qu'il en est ainsi, quelle que soit la théorie que l'on adopte sur l'identité du communicant, qu'il soit ce qu'il prétend être ou simplement une autre couche de la conscience de Mme Piper, se considérant elle-même comme une intelligence étrangère.
Peu après ce début de l'écriture, il m'arriva de constater que la main gauche pouvait écrire et même que les deux mains écrivaient et que Phinuit parlait, tout en même temps, sur des sujets différents avec des personnes différentes. Je fis remarquer à Phinuit que je ne désespérais pas de voir un jour chaque doigt et chaque orteil agir sous autant d’agents distincts, tandis qu'il continuerait à diriger la voix.
Le 24 février 1894, ce que nous appelions le contrôle « E » écrivit parmi d'autres remarques sur certains médiums : « Dans les cas de ce genre, il n'y a aucune raison qui s'oppose à ce que divers êtres spirituels puissent exposer leurs idées en même temps au moyen du même organisme. » Je présentai alors mon sujet d'expériences sur les deux mains, en disant que je me proposais d'organiser un jour une expérience dans laquelle « E » se servirait d'une main et Georges de l'autre, mais que pour le moment je n'avais pas pris les dispositions nécessaires pour faire une tentative de ce genre.
A la séance suivante, le 26 février 1894, étant seul et ne m'attendant à rien, un essai, couronné seulement d'un succès fort limité, fut fait tout à fait au début de la séance pour écrire avec les deux mains indépendantes. Le 18 mars 1895, m'étant fait accompagner dans ce but par Miss Edmunds, je tentai un second essai qui obtint un résultat beaucoup plus satisfaisant. Sa sœur décédée écrivit avec une main, Georges Peiham avec l'autre, tandis que Phinuit causait de tout simultanément et sur des sujets différents. La main gauche n'écrivit, il est vrai, que fort peu de choses. Ce qui sembla surtout provoquer ce résultat est que la main gauche n'était nullement adaptée au rôle de machine à écrire. »
Quelquefois, peu de temps avant que la main se mette à écrire, Phinuit nous annonce que quelqu'un vient pour « causer avec vous-même. » D’autres fois la main est saisie, s’agite convulsivement en tous sens, tandis que Phinuit inconscient de ce qui se passe, cause sans interruption avec un assistant, même lorsque l'écriture a commencé.
Voici un exemple frappant de ce fait : à une séance où une dame était engagée à fond dans une conversation toute personnelle avec Phinuit sur le compte de ses parents, et où j’étais présent et assistant, car je connaissais intimement cette dame et toute sa famille, la main fut saisie avec une grande douceur, pour ainsi dire subrepticement, et écrivit à mon adresse une communication très personnelle, se présentant comme venant d’un de mes amis décédé, qui n’avait aucune relation quelconque avec la dame qui évoquait, absolument comme si un visiteur entrait dans un salon où causeraient deux personnes qui lui seraient étrangères, mais où il rencontrerait également un de ses amis, à l’oreille duquel il viendrait murmurer une communication, de façon à ne pas troubler la conversation des deux premiers.
Cependant, quand survient un nouveau communicant, Phinuit ne demande souvent à l'évocateur de lui parler (à celui qui écrit) quoique Phinuit ne se refuse nullement à engager aussi la conversation, lorsqu'on le lui demande. Il semble même préférer qu'il en soit ainsi : mais si l'évocateur paraît attacher surtout son attention à la main, Phinuit fait généralement quelque remarque énigmatique : « je l'aiderai » ou bien : « je l'aiderai à se tirer d'affaire.» D'autres fois, Phinuit demandera de lui donner un objet quelconque, de façon à tenir quelque chose qui fixe son attention, et je l'ai vu, au milieu d'une séance, tandis que l'écriture suivait son cours, laisser échapper tout à coup une remarque à propos de cet objet. Dans certains cas, Phinuit peut sûrement être tiré de son silence, en causant à l'oreille, et reprend la conversation, tandis que l'écriture continue imperturbablement sans temps d'arrêt.


Comme on le voit, nous sommes fort loin ici des cas simples signalés par Taine ou par les observateurs qui ne se sont pas donnés la peine de compulser la riche bibliothèque spirite. Nous terminons cette revue écourtée par un cas récent qui résume en quelque sorte tout ce que nous venons de voir dans des observations particulières ; il nous paraît nécessiter absolument, pour être compris, l'intervention d'intelligences étrangères au médium[24] .

Le récit de ce curieux phénomène a été communiqué au colonel Malvotti et, par celui-ci, à M. Cavalli, avec les protestations les plus sérieuses de sincérité. Dans une séance où assistait le narrateur, se présentèrent plusieurs esprits : un frère mort depuis plusieurs siècles, un Français, la mère du narrateur, la grand'mère de sa femme et autres. Comme expérience, ils demandèrent à communiquer en même temps. Le médium narrateur, fonctionnaire de l’Etat, qui pour ce motif même ne peut donner son nom, numérota les feuilles du papier, puis il écrivit ; il se trouva que la première communication, commencée à la ligne 1, se continuait à la ligne 5, à la ligne 12, à la ligne 15, etc., toutes les lignes furent écrites dans l’ordre 1,2,3,4, etc. et lorsque l’on voulait lire en suivant cet ordre, on ne trouva aucun sens à la page à la page d’écriture. Mais en suivant l’ordre marqué par les esprits, on trouva de belles communications. Mais voici le plus curieux : la première communication était écrite en latin,
la seconde en français, la troisième en italien, la quatrième en italien retourné (il fallait lire en sens inverse, de droite à gauche), la cinquième, encore en italien, mais il fallait commencer par la dernière ligne d'en bas et remonter pour la lire. Puis suivit une série de prédictions qui se sont réalisées, entre autres celle d'une maladie grave du médium. Est-ce le subconscient qui a fait ce tour de force ? C'est bien douteux et il est plus rationnel de recourir à l'hypothèse spirite, qui d'ailleurs n'exclut pas l'hypothèse du subconscient.

Nous pourrions ajouter à cette liste d'autres récits dans lesquels l'intervention d'intelligences étrangères au médium est évidente ; nous les retrouverons dans la suite, lorsque nous étudierons les communications écrites dans des langues inconnues du médium ou par des enfants en bas âge et des illettrés. En ce moment, nous devons chercher tout d'abord si l'écriture automatique peut être obtenue par le médium lui-même par suite d'une certaine disposition psychophysiologique, puis, lorsque nous aurons constaté que cela est possible, il nous faudra discerner les caractères qui séparent l'écriture automatique subconsciente de celle qui provient nécessairement d'une autre source.
Les auteurs français qui ont traité cette question dans leurs études sur l'hypnose et l'hystérie n'ont fait qu'effleurer ces problèmes et se sont contentés d'analogies grossières, sans aller jusqu'au fond du sujet. Nous avons le devoir de ne pas les imiter, c'est pourquoi nous allons passer de suite à l'examen des travaux de MM. Binet et Pierre Janet qui ont conquis une certaine notoriété dans ce genre de recherches.
Il existe une confusion entre les phénomènes automatiques et les véritables communications spirites qu'il importe de ne pas laisser plus longtemps s'accréditer dans la science. On peut certainement constater chez certaines personnes l'existence d'une forme automatique de l'écriture, qui a pu prendre naissance à la suite d'essais tentés dans des séances spirites ou dont on a provoqué la formation par un entraînement graduel avec des hystériques dans les hôpitaux. Mais ces formes frustes du phénomène ne sont pas comparables à la médiumnité, car celle-ci se distingue par des caractères spéciaux qui ne permettent pas de la confondre avec l’automatisme pur et simple. C’est ce que nous allons constater dans les deux chapitres suivants, en signalant les erreurs d’interprétations auxquelles ces curieuses expériences ont donné lieu.

[1] Voir sur ce sujet les recherches de William Crookes, et le livre de M. de Rochas : l’extériorisation de la motricité

[2] Allan Kardec. Livre des médiums. Page 289.

[3] Voir Gardy. Cherchons page 164.

[4] Allan Kardec Livre des Médiums. Page 249

[5] Eugène Nus. Choses de l’autre monde. Page 123.

[6] Taine De l ‘Intelligence.Tome I. Page16

[7] Carpenter. The principles of mental physiology

[8] Wallace. Les miracles et le moderne Spiritualisme. Pages 99 et 147

[9] Aksakof Animisme et Spiritisme. Page 472

[10] Revue spirite.1878. Page 248. Nous connaissons l’auteur de ce récit, professeur de haute valeur et d’une sincérité absolue.

[11]Aksakof Animisme et Spiritisme, p.281.

[12] Spiritual Magazine, septembre 1862.Traduction française dans la Revue Spiritualiste, 1862, p.296.

[13] Revue Spiritualiste, 1858, p.401.

[14]Myers Proceedings. Automatic wrinting.1885.

[15] Revue Spirite, 1878, p.365

[16]Aksakof. Animisme et Spiritisme, p.476.

[17] Voir : troisième partie. Chapitre IV.

[18]W. Crookes, Recherches sur le Spiritisme. Page 160 et suiv. Cas particulier semblant indiquer l’action d’une intelligence extérieure

[19] Je désire que l’on comprenne bien le sens de mes paroles : je ne veux pas dire que la volonté et l’intelligence du médium s’emploient activement d’une manière consciente ou déloyale à la production des phénomènes, mais bien qu’il arrive quelquefois que ces facultés semblent agir d’une façon inconsciente. (Note de W. Crookes)

[20]Dr Wolf, Starlings facts in modern spiritualism. Cincinnati 1874. Page 48, cité par Aksakof.

[21]Rev. Fergusson. Supra munda ne Facts. Londres 1865. Page 57, cité par Aksakof.

[22] Proceedings. 1887. Page 222.

[23] Phinuit était une personnalité invisible se manifestant par la voix de Mme Piper et se donnait pour un docteur français, mort au milieu du XIXe siècle.

[24] Georges Pelham est le pseudonyme d’un ami de M. Hodgson, mort accidentellement quelques mois auparavant, et qui a fourni — pendant la transe de Mme Piper — les détails les plus circonstanciés permettant d’établir son identité intellectuelle et morale. Nous reviendrons dans la suite sur l’observation de ce cas remarquable.

[25] Il Vessillo Spiritista – décembre 1898. Page 3. Traduit dans Lt : Lumière n° de mars 1899

 

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