Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Introduction

Il est fréquent que, après une vie consacrée aux luttes de la terre, l’âme en comprenne la vanité. Elle se demande quel a été le but de ses épreuves et de ses efforts. C’est alors que l’idée lui vient d’un nouveau chemin pouvant s’ouvrir à elle. Mais où en trouve-t-on l’entrée et quels obstacles y sont cachés ?
Alors on pense à un guide, un frère aîné qui, l’ayant parcouru déjà, pourrait vous prendre par la main et surmonter avec vous les obstacles. Il existe toute une littérature qui en fait mention.
Quelques êtres privilégiés relatent qu’ils l’ont rencontré fortuitement; d’autres parlent de manuscrits qui leur ont ouvert une voie insoupçonnée jusque-là. Pourtant ce ne sont qu’exceptions, et l’attente se fait désespérée.
L’âme, comme une guêpe enfermée derrière une vitre, s’efforce vers la lumière et se meurtrit contre la cage où elle est enfermée. Puis, l’heure vient où cette cage s’entrouvre, où l’âme s’aperçoit qu’il existe une discontinuité dans la barrière et qu’elle pourra s’y glisser. Des réponses à des problèmes longtemps posés et jamais résolus sont alors dictées, et on sent, on est certain que le maître est venu, qu’il vous a pris par la main, et qu’il vous conduira vers les sources impolluées et les paysages intacts. Ce premier contact établi, on se rend compte qu’il y a dans ce domaine bien des formes de vérité et qu’on ne peut, d’emblée, accéder à la plus haute.
Il faut un long effort pour devenir réceptif à cet ordre de choses; d’abord une adaptation à un mode de communication tout intérieur, une transposition dans le langage ordinaire de sensations, de sentiments, de connaissances inusitées et comme une longue maturation au plus profond de l’âme. Par moment on aspire à un contact plus direct et plus facile, oubliant que ces êtres qui, au cours des âges, ont jalonné pour l’humanité la route vers la libération ne peuvent plus se tenir sur la terre. L’ambiance étouffante d’égoïsme et de matérialisme crée pour eux une impossibilité de manifestation matérielle. Les vibrations qui entourent les hommes ne leur permettent plus de donner une aide directe. Seules des conditions de vie différentes permettent à quelques sages de grouper autour d’eux des disciples. L’Occident a vu les maîtres s’éloigner.
Les monastères chrétiens, autrefois pépinières d’âmes, dont la force et la clarté s’épandaient sur le monde, ont vu disparaître l’aide spirituelle qui suscitait ces vocations et qui leur était apportée par les traditions et les rites. Le modernisme souffle là comme partout. Il découronne les traditions, décolore les légendes et stérilise les rites. Pourtant les traditions et les légendes contiennent la vérité mise à la portée de toutes les âmes dans la part à laquelle chacune peut accéder. Les rites, conçus par les sages, recèlent en eux le pouvoir d’aimanter vers la terre les forces de l’Invisible. Pourtant le besoin des âmes reste le même : trouver une issue vers la lumière et la vérité.
La fraternité de ceux qui savent et leur amour pour l’humanité demeurent aujourd’hui égaux à ce qu’ils étaient autrefois. Entre ces deux pôles, amour des maîtres pour les hommes et désir des hommes de pénétrer les secrets de la vie totale, bien des étincelles ont déjà jailli. Elles ont pris la forme la mieux adaptée et aux besoins du moment et à l’âme destinée à exprimer ce qui lui était inspiré. Il est faux de croire que quelque chose de grand sur la terre se fasse sans que jaillisse cette étincelle.
La science même en est tributaire. Le récit d’un grand nombre de découvertes fait état de ce choc, de ce hasard providentiel sans lequel un dernier point n’eût pas été mis à un travail long et soutenu.
Actuellement l’humanité a compris que, si la science lui à apporté le bien-être et le confort, elle est bien loin de lui avoir apporté le bonheur. C’est vers un autre ordre de recherches que se tournent les hommes.
Malmenés par la vie terrestre, ayant compris le vide de ces progrès matériels dont l’autre face apporte la misère et la destruction, persuadés que la destruction viendra par la vitesse acquise, c’est vers la part de leur être, inattaquable par les méfaits du savoir des hommes, qu’ils se tournent. C’est unie à eux dans leur crainte, leur incertitude et leur désespoir que j’ai fait appel à un maître qui pourrait me guider vers ce monde invisible dans lequel les hommes ont mis leur ultime espérance.
Une réponse m’est venue. Mon âme s’en est emparée y trouvant apaisement et certitude. Pouvais-je le garder pour moi ? Je ne le crois pas. Certaines parties peuvent laisser perplexe. En effet, ce qui est dit de la vie invisible est si étrangement semblable à la vie sur la terre qu’a première vue cela peut paraître puéril. Pourtant, si on réfléchit que les mêmes lois régissent l’âme dans sa forme visible et invisible, que la matière dont elle se revêt est, en tant que matière, scientifiquement une illusion, on peut admettre qu’il est possible d’envisager une évolution de l’âme par les mêmes moyens et des épreuves presque semblables, qu’elles soient terrestres ou extra-terrestres. Bref, le message est ce qu’il est, et je le livre à mes lecteurs tel qu’au cours de long mois de solitude je l’ai reçu.

A. N. R.

Chapitre suivant




Téléchargement | Bulletin
nous écrire | L’Agora Spirite