Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Chapitre 6 – le médium guérisseur



Rôle du guide médiumnique

Notre position expérimentale nous permet d’affirmer la réalité du monde spirituel dans lequel tout est baigné. Les êtres qui l’habitent sont autour de nous, agissent sur nous. Ils ont, de par leur situation, une volonté plus éclairée et, de fait, plus forte que la moyenne du genre humain, mais elle peut être paralysée par notre inertie et notre manque d’aspiration spirituelle.
Tout homme qui désire faire le bien est assisté par un esprit de même tendance. En ce cas, il est véritable médium puisqu’il agit sous l’influence, parfois occulte, d’un esprit. Peu à peu, il se rend compte d’ailleurs d’une assistance supérieure qui conduit sa main quand il donne des soins, inspire et dirige en quelque sorte toute son action humanitaire. Tenant compte de ce qui vient d’être dit, le médium guérisseur doit, au moment où il donne ses soins ; ne plus penser aux connaissances acquises, pour laisser plus de liberté à l’inspiration ou à l’automatisme spirite.

Rôle de la prière et du médium guérisseur
Par ses aspirations sensuelles ou matérielles, l’homme se crée une cuirasse de fluide lourd et tisse en quelque sorte, à son insu, une coque psychique dont les vibrations ne concordent pas avec celles des forces supérieures et ne sont pas influençables par elles. Ce n’est que lorsque l’individu transforme ou détruit cette coque grossière par l’élan de sa pensée vers mes mondes supérieurs que l’intervention désirée est possible. Mais il arrive que cet élan est faible et, par conséquent, le résultat peu encourageant.
C’est pourquoi, l’action du médium guérisseur doublé d’un moralisateur est nécessaire. Par son action, il désagrége les fluides épais, rend des forces au malade et dirige sa pensée vers des aspirations plus élevées. Cette rééducation morale doit être soutenue par la fréquence de personnes spiritualistes éclairées dont l’influence maintiendra l’équilibre psychique rétabli par le médium guérisseur. D’après ce qui précède, on s’aperçoit que celui qui veut guérir doit acquérir avant tout une grande autorité intellectuelle et morale.            

Préparation mentale au moment des soins médiumniques
Prière par le médium guérisseur
Avant :
O Dieu, Puissance Infinie, nous nous inclinons devant les décrets de ton immuable justice, mais nous savons que Tu es la Bonté parfaite qui met le remède à côté du mal.
Permets aujourd’hui que je sois l’instrument de ta Divine clémence et fais qu’avec l’aide de mon guide, je puisse mettre un baume sur la douleur de ton humble fils (fille).
Guide ma main, afin qu’elle aille verser sur l’organe malade, les fluides réparateurs et vivifiants.
Enfin, donne-moi, O mon Dieu, la persévérance qui triomphe des obstacles, mais que Ta Volonté soit faite et non la mienne pour le plus grand bien de ta créature.
Esprits supérieurs, qui daignez m’assister dans mon travail, inspirez-moi les paroles salutaires qui indiqueront au malade, la voie à suivre et le moyen d’écarter l’épreuve qui l’accable.

Après :
Je te remercie, O mon Dieu, de m’avoir permis d’être utile à mon prochain.
Fais que je reporte à Toi seul, le mérite du succès que je pourrais obtenir et que mon action serve à l’avancement moral de mes frères.
Que les bons esprits entourent ce malade de leurs bons fluides et continuent leur oeuvre bienfaisante afin de hâter l’amélioration de son état.
Permets aussi à mon Guide spirituel de me débarrasser des fluides impurs qui pourraient altérer ma santé et interrompre la tâche humanitaire que je me suis assignée.

Pour un obsesseur
Nous prions Dieu de permettre à l’esprit qui obsède notre frère (soeur), de s’apercevoir qu’il a quitté la vie terrestre pour entrer dans la vie spirituelle.
Qu’il comprenne que dans ce nouvel état, il devra tôt ou tard abandonner les habitudes, les vanités du monde, qu’il vient de quitter ainsi que tous désirs de domination ou de possession matérielle.
Agir autrement serait s’attarder dans les bas fonds de l’érraticité où les tentations de la terre seraient pour lui un véritable supplice.
Si c’est par un amour passionné et intransigeant que tu t’attardes aux êtres et aux choses d’ici bas, sache bien, ami qui m’écoute, que ton ignorance et ton obstination, qui que bien intentionnées leur sont plus pernicieuses que l’abandon.
Pour ton bonheur personnel, élève-toi vers les sphères supérieures où tu acquerras la clairvoyance et la sagesse qui feront de toi un conseiller éclairé et dévoué.
Ecoute les voix de ceux qui ont atteint les cimes de la spiritualité et tu reviendras ensuite vers nous, grandi et purifié pour nous aider à gravir la rude montée de la vie.
Mais si tu te tournes contre tes frères humains pour assouvir tes rancunes et tes haines, alors, ami, prends garde, car tu déchaînes contre toi le ressentiment des autres êtres inférieurs qui n’accorde point le pardon à l’offense et tu te lieras pour de nombreuses années, à la souffrance, aux remords et à la réparation.
Regarde ton passé. Est-il exempt de faiblesses, de ces turpitudes que ceux que tu poursuis pourraient avoir à te reprocher ?
L’heure du retour à la vie terrestre va peut-être sonner pour toi. Vois les épreuves qui t’attendent si tu persistes dans le mal.
Ami, lève ton regard vers le Ciel. Il est temps pour toi de réfléchir. Sache qu’il est beau et grand de pardonner, de faire le bien.
Prends conscience de ta nouvelle vie et délaisse une fois pour toutes celui que tu accables de tes fluides lourds et de tes pensées néfastes.
Eloigne-toi pour un temps de ceux qui ont partagé tes erreurs, tes illusions ou ton fanatisme. Ferme tes oreilles à leurs sophismes, et à leurs railleries. Un jour viendra où, comme toi, ils se prosterneront devant Dieu et imploreront sa Clémence.
Pense à ceux que tu as aimés, qui ont eu la force d’être bons toujours et tu les verras à toi pour t’aider à lever  le voile qui te cache encore les splendeurs de la vie de l’Espace.
Ecarte-toi de celui que tu accables, afin que, ne l’ayant plus sous les yeux, le souvenir de ses errements ne soit plus pour toi une nouvelle cause de chute.
Prie Dieu avec sincérité pour qu’il te donne un ami sûr, un guide éclairé qui te tendra la main pour te mener au bonheur.
Nous espérons, ami, que ces pensées qui te sont adressées avec tout notre coeur n’auront pas été formulées en vain et qu’un jour, régénéré, tu reviendras à nous pour nous dire ta joie de nous avoir écouté.
Que la lumière Divine descende sur toi.

Prière par un malade
Avant les soins :      
Mon Dieu, dans votre grande sagesse, vous avez permis que je sois atteint par la maladie.
Permettez que les Esprits supérieurs m’entourent de leurs fluides réparateurs.
Qu’ils m’éclairent la voie que je dois suivre et me donnent la force d’oublier les torts que le prochain a pu avoir envers moi.
Donnez-moi la grâce de suivre, d’appliquer les lois spirituelles qui se résument en ces mots : détachement matériel, indulgence, amour ..... car c’est ainsi que je trouverai dès à présent la paix, le réconfort , et la guérison.

Après :            
Je vous remercie, O mon Dieu, d’avoir permis aux bons esprits de répandre sur moi leurs fluides réparateurs.
Que leur aide spirituelle continue à m’apporter le courage et le soulagement dont j’ai besoin pour supporter mon épreuve.

Le fluide spirituel         
Le médium guérisseur en utilisant son fluide personnel et humain, s’adjoint le fluide spirituel composé des substances éthérées, apportées par un esprit élevé. Le fluide humain dit Allan Kardec, étant moins actif, exige une magnétisation soutenue et un véritable traitement parfois très long ; le magnétiseur dépensant son propre fluide, s’épuise et se fatigue ; c’est pourquoi il doit de temps en temps récupérer ses forces. Le fluide des esprits plus puissant en raison de sa pureté, produit des effets plus rapides et souvent presque instantanés. Le fluide n’étant pas celui des magnétiseurs, il en résulte que la fatigue est presque nulle.
Le médium guérisseur reçoit l’influx fluidique de l’esprit, tandis que le magnétiseur, puise tout en lui-même, mais les médiums guérisseurs dans la plus stricte acception du mot, c’est-à-dire, ceux dont la personnalité s’efface complètement devant l’action spirituelle, sont extrêmement rares parce que cette faculté élevée au plus haut degré, requiert un ensemble de qualités morales que l’on trouve rarement sur la terre ; ceux-là seulement peuvent obtenir, par l’imposition des mains, ces guérisons instantanées qui nous semblent prodigieuses.
Cette faculté est le privilège exclusif de la modestie, de l’humilité, du dévouement, du désintéressement La médiumnité guérissante pure étant donc une exception ici bas, il en résulte qu’il y a presque toujours action simultanée du fluide des esprits et du fluide humain ; c’est-à-dire que les médiums guérisseurs étant plus ou moins magnétiseurs, agissent d’après les procédés magnétiques ; la différence est dans la prédominance de l’un ou l’autre fluide, et dans le plus ou moins de rapidité dans la guérison. Tout magnétiseur peut devenir médium guérisseur s’il sait se faire assister par de bons esprits ; dans ce cas, les esprits lui viennent en aide en déversant sur lui leur propre fluide qui peut décupler et centupler l’action du fluide purement humain.

L’automatisme psychique           
Après avoir pratiqué le magnétisme un certain temps en faisant appel à l’aide spirituelle, il arrive souvent qu’une impulsion inexplicable entraîne la main du guérisseur sur une partie du corps qui réclame son attention. Et  il n’est pas rare d’entendre le malade confesser sa surprise en disant : « Vous êtes étonnant. Je ne vous avais rien dit, et pourtant c’est bien là que j’ai mal ».
Il convient donc alors de ne point résister à l’impulsion irréfléchie qui vous dirige, soit qu’une intention personnelle tende ainsi à rétablir l’équilibre vital compromis en cet endroit, soit qu’un assistant spirituel, en prenant peu à peu possession de vos centres nerveux, à la suite de vos appels réitérés, dirige vos réflexes et fasse une excellente besogne à votre place. Le geste est mécanique, cela est certain. La main glisse en quelque sorte sans aucun effort et s’arrête au-dessus de l’organe où se déversent les forces fluidiques indispensables.
Une remarque utile : plus le travail du médium guérisseur se poursuit, plus son automatisme se développe et réalise à son grand étonnement de véritables prodiges.

Hypersensibilité
Graduellement aussi, la sensibilité du médium bien doué augmente au point de lui permettre de percevoir immédiatement les douleurs ressenties par le malade, aux places correspondantes de son propre corps. Ces intuitions, s’il en a, trouveront ici une confirmation inattendue ; sa confiance se renforce et détermine une émission plus importante de forces vitales qui accélèrent la guérison.
Mais une plus grande sensibilisation du guérisseur le rend aussi plus perméable aux fluides nocifs : ceux-ci se mêlant aux siens, il garde pendant un temps certains symptômes de la maladie qu’il traite. Il tousse s’il soigne un bronchiteux, ressent un point douloureux dans les côtés devant un pleurétique ; ces mains sont moites lorsqu’il donne des soins à un fiévreux. On comprend dès lors que cet état de rapport  ne peut durer longtemps sans entraîner une diminution de forces du médium et, si cela se prolongeait, sans affecter sensiblement son état de santé. Mais il dispose heureusement des moyens d’auto-défense que nous avons déjà signalés ailleurs et sur lesquels nous ne reviendrons pas.
« Actuellement, dit un magnétiseur, non spirite, M. Th. Matthys, dès que je sens que l’influence du malade serait trop à charge je m’éloigne progressivement ; une impression très faible mais que l’habitude m’a rendue familière m’avertit que je suis en dehors de la zone dangereuse. »
Cette observation d’un praticien n’est pas sans valeur bien que d’ordinaire, le médium n’en ait pas besoin du fait de l’assistance qu’il peut réclamer en cas de nécessité.

Clairvoyance
Si le médium guérisseur à une certaine prédisposition aux rêves symboliques ou prémonitoires, aux pressentiments, sa pensée, dirigée vers le malade, mais en s’élevant par instant vers l’invisible dont il écoute, dans le silence de son âme, les inspirations, s’éclairera des indications fournies par une clairvoyance naissante.
« La puissance de la seconde vue, dit Allan Kardec, varie depuis la sensation confuse jusqu’à la perception claire et nette des choses présentes et absentes. »
A l’état rudimentaire, elle donne à certaines gens, le tact, la perspicacité, une sorte de sûreté dans leurs actes, qu’on peut appeler la justesse du coup d’oeil moral. Plus développée, elle éveille les pressentiments ; plus développée encore, elle montre les événements accomplis ou sur le point de s’accomplir. A cette faculté, appartient la perception de l’aura psychique, celle des organes du corps humain, le diagnostic des maladies, la préconnaissance de leur évolution, les soins à y apporter. En soumettant constamment ces inspirations à un contrôle discret qui n’infirme en rien la confiance du malade, le médium guérisseur s’aperçoit rapidement que beaucoup d’entre elles se vérifient et qu’avançant sans crainte, leur nombre et leur qualité ne font que s’amplifier.
C’est l’exercice de cette faculté qui en provoque le développement. Qu’il se dise bien, en travaillant de la sorte, qu’il poursuit un noble but et que l’erreur, si elle existe, est tout à fait excusable. Qu’il réclame même la collaboration du malade et ne craigne pas de lui avouer son désir de contrôler ses tentatives dans le but d’atteindre le plus près possible la vérité. Cette attitude qui est propre au chercheur sincère, fera le meilleur effet et lui attirera la confiance.
Toutefois, pour le développement systématique de la clairvoyance, nous renvoyons le lecteur à notre ouvrage, L’au-delà à la Portée de Tous, où il trouvera les indications nécessaires.

 

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