Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec

Les témoignages – suite deux


Témoignage de M. Luxmoore

Dans une autre communication, M. Luxmoore donne les détails que voici.
« Pendant que Mme Corner était occupée à fouiller Melle Cook, j’ai examiné le cabinet noir dans tous les coins : rien ne pouvait y être caché, je l’eus découvert. Je dois aussi ajouter qu’après avoir posé pour la photographie, Katie écarta le rideau qui fermait l’entrée, nous priant de la regarder. »
« Elle semblait avoir perdu tout son corps, présentant une apparence des plus curieuses ; son cou touchait le plancher, supportant la tête qui émergeait de la draperie blanche qui avait formé la robe. »
On le voit, toutes les précautions étaient prises ; les personnes qui ont donné leur témoignage ont bien réellement vu l’apparition de Katie King, elles n’ont pas été dupes d’une hallucination, en constatant sa présence réelle, absolument prouvée.
« Cette personne qui paraissait et disparaissait instantanément, n’était pas le médium déguisé, comme certains auraient voulu le faire croire. Tous les témoignages concordent pour prouver les dissemblances qui existaient entre Melle Cook et Katie King. »
Le professeur William Crookes a fait des expériences qui ont démontré l’existence des deux personnalités distinctes, mais au début des séances de Melle Cook, des hommes intelligents et compétents, tels que M. Blackburn, M. Luxmoore, le Dr Gully, M. Harrisson et d’autres encore, avaient pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas être mystifiés ; l’existence de Katie King ne repose pas uniquement sur les expériences de M. William Crookes, comme certaines personnes l’on supposé.
Le Docteur Gully a dit encore ceci.
« Toutes les personnes qui ont assisté aux séances de Melle Cook savent avec quel soin les précautions étaient prises pour découvrir le moindre mouvement de la part du médium ; les rubans qui attachaient le corps du médium s’étendaient à terre et les extrémités en étaient parfois tenues par des personnes, dans la salle. Une ou deux fois même, les cheveux de Melle Cook ont été fixés par terre ; elle était couchée, tout de son long, et ses cheveux, passés sous le rideau, étaient visibles pour tous pendant que Katie King se promenait devant nous. »
« Toutes ces preuves m’ont convaincu que la forme apparue n’était pas le médium Melle Cook, mais une individualité totalement distincte. »
Pour trancher la question définitivement et savoir si Melle Cook était réellement étendue dans le cabinet pendant que l’Esprit se promenait en dehors, M. Cromwel Varley, l’électricien du « Câble Atlantique » conçut l’idée de faire passer un faible courant électrique à travers le corps du médium, pendant que l’Esprit paraissait.
Il employa une batterie galvanique et un appareil dont il se servait pour essayer les câbles. Si Melle Cook eût essayé de bouger ou de jouer le rôle de l’Esprit, cet appareil l’eût dénoncée, car elle n’eut pu se vêtir en blanc et quitter sa place sans arrêter le courant électrique.
Cependant, sous ces conditions de contrôle scientifique, l’Esprit Katie parut comme d’habitude, montra ses bras, parla, écrivit quelques mots, toucha plusieurs personnes, et ceci eut lieu, non chez le médium où on eut pu truquer, mais chez M. Luxmoore, à l’ouest de Londres.
Pendant une heure, le courant électrique resta ininterrompu ; Melle Cook fut retrouvée en transe. Ainsi, il fut démontré, clairement et irréfutablement, que Melle Cook était tranquille, dans le cabinet, pendant que Katie était visible dans la salle.
M. Harrisson raconte qu’un soir, dans l’obscurité, Katie fit toucher quelque chose aux personnes assemblées, en disant : « ne le pincez pas ; voici avec quoi nous formons la figure. »
Au toucher, cela ressemblait à un morceau de peau de daim mouillé. Puis elle dit : « tâter ceci, c’est de la draperie spirite. »
Le tissu était remarquable, certainement ; comme on le touchait du bout des doigts, il semblait aussi léger et délicat que de la toile d’araignée ; la soie fine aurait paru lourde et grossière en comparaison.
« Maintenant, je l’ai matérialisé » dit Katie, et elle fut semblable à la draperie blanche qui couvre ordinairement la tête des Esprits.

Confirmations supplémentaires

Quant aux vêtements de Katie, la forme en était changée presque chaque soir. Le tissu était toujours d’une blancheur éclatante, matériel au toucher.
Melle Douglas en emporta un échantillon chez un grand marchand de Londres, MM. Howel et James, leur demandant à le réassortir, on lui répondit que le tissu n’existait pas en magasin, et qu’on croyait qu’il devait être de fabrication chinoise.
Dans plusieurs occasions, Katie avait annoncé que ses matérialisations par Melle Cook cesseraient le 21 mai 1874.
A l’une de ses dernières séances, M. Coleman était présent. Il tira une photographie de sa poche et la présenta à Katie qui s’écria aussitôt : « mais c’est le Dr Gully et mon portrait. »
En effet, ils avaient été photographiés ensemble.
« Que faut-il en faire ? »
Ecrivez, dit M. Coleman, votre nom avec une dédicace que vous voudrez bien me faire, et je garderai votre photographie en souvenir de cette soirée.
Katie lui demanda son crayon, puis elle écrivit : « Annie Morgan connue généralement sous le nom de Katie King, à son cher ami M. Ben, le 9 mai 1874. »
On lut tout haut ce qu’elle avait écrit ; quelqu’un s’écria : « c’est trop familier. »
Et l’on fit observer à Katie King qu’il y avait d’autres personnes du même nom qu’elle connaissait. Elle demanda le portrait et rectifia ainsi : « M. Ben est M. Benjamin Coleman. »
Parlant de cette même soirée, M. Coleman nous raconte que Katie alla souvent derrière le rideau pour veiller sur son médium et une fois, pendant qu’elle y était, M. Crookes souleva la tenture et au même moment il vit, ainsi que moi et quatre autres personnes qui étaient assises près de nous, la forme de Katie vêtue de sa robe blanche et penchée sur le corps du médium endormi, vêtu d’une robe bleue ; la tête de Melle Cook était recouverte d’un châle rouge.
On releva une seconde fois la tenture pour regarder de nouveau, et M. Coleman fut absolument convaincu qu’il avait pu voir en même temps la forme vivante de Melle Cook et l’Esprit matérialisé de Katie.
Ce n’est qu’au commencement de 1874 que le professeur William Crookes commença ses expériences avec Melle Cook. Dans une lettre datée de Londres, février 1874, M. Crookes s’exprime ainsi.
« Melle Cook est occupée exclusivement en ce moment à une série de séances particulières avec moi et un ou deux amis. » « Les séances dureront pendant plusieurs mois et j’ai la promesse du médium de pouvoir m’entourer de toutes les précautions désirables… Déjà j’ai vu suffisamment de faits pour me convaincre de la parfaite véracité et de l’honnêteté de Melle Florence Cook.
Auparavant, M. William Croockes avait étudié les phénomènes spirites avec Melle Katie Fox, une des célèbres sœurs Fox, d’Amérique, qui, plus tard épousa M. Jencken.
Le médium Daniel D. Home servit également aux expériences scientifiques de M. William Crookes.
Après toutes ces études si sérieuses, le professeur s’est abstenu cependant d’avancer la théorie spirite pour expliquer la source des phénomènes. Il s’est contenté d’énoncer les faits, d’affirmer leur existence réelle, car il avait pris de telles précautions que la fraude était impossible.
Il fallait donc chercher une autre explication, et croire à la sincérité des médiums.
Pendant la semaine qui précéda son départ, l’Esprit de Katie eut des séances à peu près tous les soirs, pour permettre à M. William Crookes de la photographier à la lumière artificielle du magnésium.
M. Sargent cite une lettre qu’il reçut de M. Crookes, datée du 21 juillet 1874.
Il lui avait envoyé deux photographies, et lui écrivait ces mots.
« Vous serez peut-être intéressé de voir une de mes photographies avec Katie qui me tenait par le bras ; l’autre portrait représente Katie seule debout. »
Dans la première photographie, on voit Katie vêtue de sa robe blanche, le portrait s’arrête à mi-jambe ; dans l’autre, Katie est représentée jusqu’aux genoux.
La draperie dont elle est vêtue tombe en plis gracieux, le visage est calme, les traits sont bien formés, la forme entière présente la même netteté que celle d’un véritable être humain, et les contours ne sont nullement flous.
Ces photographies obtenues dans le laboratoire particulier de M. Crookes, chez lui, confirmèrent toutes les preuves précédentes de la réalité des phénomènes.
Une quarantaine d’épreuves furent prises, quelques-unes furent inférieures, d’autres passables et d’autres excellentes.
Fréquemment, il arrivait que M. Crookes suive Katie lorsqu’elle se retirait dans le cabinet noir ; quelquefois il les voyait ensemble, elle et son médium, mais le plus souvent, il n’apercevait plus que Melle Cook en transe, par terre, Katie et ses robes blanches ayant disparu instantanément.
Cependant ceci se passait dans la maison même de M. Crookes, il était certain qu’il ne pouvait y avoir de trappes ni de passages secrets.
Katie King fondait aussitôt qu’elle était rentrée dans le cabinet noir ; elle rendait alors au médium toutes les molécules, tous les fluides qu’elle lui avait empruntés.
Du reste, les appareils scientifiques (dynamomètre) que l’on employait pour prouver la réalité des faits, marquaient une différence de poids très sensible entre le moment où le médium était seul et celui où l’Esprit formé se promenait dans la salle.
Il est intéressant d’étudier les témoignages de tant de personnes différences : les unes rapportent un incident, les autres un nouveau fait, en somme, on peut se faire une idée assez juste de l’ensemble des phénomènes obtenus par Melle Cook, qui vit dans le pays de Galles, à Usk, entouré de son mari et de ses enfants.
Elle épousa M. Elgie Corner en 1874 ; il avait assisté à de nombreuses séances, ainsi que sa mère et sa sœur.
Mais reprenons la série des témoignages.

Témoignage de M. Dawson-Rogers

Directeur du « Light » journal spirite de Londres, devant M. Leth, du conseil de la reine, administrateur des serments et vérifié par le conseil français.
« Je soussigné, Edwards Dawson-Rogers, de la cité de Londres, journaliste, certifie avoir vu fréquemment les phénomènes spirites appelés matérialisations et l’apparition d’une seconde forme humaine, autre que celle du médium, sortir d’une petite chambre (ou cabinet) dans laquelle le médium avait été lié. »
« J’ai vu ceci plus d’une fois, dans des conditions rigoureuses d’expérimentations imposées par le professeur William Crookes, l’illustre chimiste et membre de la Société royale de Grande-Bretagne ; il était impossible de pratiquer une quelconque fraude. »
« L’apparition se promenait au milieu des investigateurs assis devant le cabinet, causant avec eux, et étant touchée par eux. Une fois, l’apparition étant ainsi occupée, le professeur William Crookes entra dans le cabinet et écarta le rideau qui cachait le médium des assistants ; nous vîmes alors et le médium et l’apparition matérialisée en même temps. »
Ce témoignage officiel est signé E. Dawson-Rogers.

Lettre de M. Harrisson

Voici le texte de la lettre que fit paraître M. Harrisson dans le « Spiritualist ». Il rend compte de la séance d’adieu de Katie, qui eut lieu le 21 mai 1874, à Londres.
« Les personnes présentes étaient : M. William Crookes, Mme Corner, Mme Ross Church (Florence Marryat), M. Harrisson, M.G.R. Tapp, M. et Mme Cook et leurs enfants et la servante Marie. »
« A 7H25 du soir, M. Crookes conduisit Melle Cook dans la chambre noire qui servait de cabinet. Là, elle s’étendit par terre ; on plaça un oreiller sous sa tête. »
« A 7H28, Katie fit entendre sa voix et à 7H30, on la vit paraître hors du rideau, complètement matérialisée. »
« Elle était vêtue d’une étoffe du blanc le plus pur, son cou était décolleté et ses manches courtes. Elle avait de beaux cheveux châtain doré qui tombaient en boucles de chaque côté de sa figure et le long de son dos, descendant presque jusqu’à la taille. » « Elle portait un long voile blanc dont elle se couvrit le visage une ou deux fois pendant la séance. (En agissant ainsi elle reprenait des force fluidiques, ce qui lui permettait de mieux résister à la chaleur atmosphérique de la salle.) »
« Le médium portait une robe de mérinos bleu clair. Pendant presque toute la séance et lorsque Katie était devant nous, le rideau resta levé et tout le monde put voir distinctement le médium en transe qui n’avait pas quitté sa première position et qui était resté étendu la figure couverte d’un châle rouge pour la préserver des rayons lumineux. Il y eut une bonne lumière pendant toute la séance. »
« Katie parla de son départ imminent ; elle accepta un bouquet que M. Tapp lui avait apporté, ainsi qu’une gerbe de lys que M. William Crookes lui offrit. »
« Toutes les personnes présentes se rapprochèrent très près d’elle. Katie demanda à M. Tapp de défaire le bouquet et de déposer les fleurs par terre, devant elle ; elle s’assit à la façon orientale et demanda à tout le monde de former le cercle autour de sa personne ; la plupart s’assirent par terre en cercle et Katie partagea les fleurs en autant de bouquets que d’assistants et les attacha avec des rubans bleus. »
« Elle écrivit quelques mots d’adieu à ses amis, en signant Annie Morgan, nom qu’elle avait porté sur Terre. Elle écrivit quelques mots pour son médium et choisit un beau bouton de rose pour elle en souvenir d’adieu. »
« Katie prit une paire de ciseaux et coupa une quantité de ses cheveux : elle en donna à tout le monde. Puis elle prit le bras de M. Crookes et se promena autour de la salle, serrant la main de chacun. »
« Elle s’assit de nouveau et coupa plusieurs morceaux de son voile et de sa robe qu’elle distribua, et quand elle eut coupé ainsi plusieurs grands morceaux de sa robe, on lui demanda si elle pouvait la réparer ainsi qu’elle l’avait déjà fait dans d’autres occasions. »


La fameuse objection que les assistants auraient été hallucinés tombe, devant le fait que les photographies au magnésium furent prises par M. Harrisson et par le Dr Gully ; elles sont antérieures à celles obtenues par William Crookes chez lui et, cependant, la figure de Katie King est toujours la même, ce qui démontre que le rôle du fantôme n’était pas joué par une étrangère, parce que celle-ci n’aurait pas pu s’introduire partout, et spécialement dans le laboratoire du savant physicien.
Gabriel Delanne « Les Apparitions Matérialisées ».


« Elle était à ce moment assise entre M. William Crookes et M. Tapp ; elle souleva le morceau déchiqueté en pleine lumière, le secoua vivement, et, instantanément, l’étoffe se retrouva comme auparavant, les trous avaient disparu. »
« Ceux qui étaient assis près de la porte du cabinet noir ont touché et examiné le tissu de sa robe immédiatement, avec sa permission, ils affirmèrent qu’il n’y avait ni trou ni couture d’aucune espèce, aux endroits où avant, on avait vu de grands trous de plusieurs pouces de diamètre. »
« Elle donna ensuite ses dernières instructions à M. Crookes et à ses amis sur la conduite à tenir touchant les manifestations ultérieures promises par elle au moyen de son médium. Ces instructions furent notées et remises à M. Crookes. »
« Katie parut fatiguée et dit avec regret qu’elle était obligée de partir, car le pouvoir diminuait. Elle dit adieu à tous, de la manière la plus aimable, et les assistants la remercièrent pour les merveilleuses manifestations qu’elle leur avait données. Katie regarda chacun encore une fois, affectueusement et d’un air triste, puis elle laissa tomber le rideau ; jamais plus on ne la revit, on l’entendit réveiller le médium qui la supplia en pleurant de rester encore un peu, mais Katie lui dit : « ma chérie, je ne puis pas, ma mission est terminée, Dieu vous protège ! » Et nous entendîmes le bruit de son baiser d’adieu. Le médium parut alors au rideau et vint nous retrouver très épuisé et profondément troublé. »
« Katie avait dit qu’elle ne pourrait plus jamais parler et montrer sa figure sur la Terre, qu’elle avait passé trois années tristes et pénibles, se purifiant par ces épreuves, en produisant des manifestations physiques et qu’elle avait mérité de monter dans une sphère spirituelle plus élevée. »
« Elle ajouta qu’à de longs intervalles, elle pourrait communiquer avec son médium, par l’écriture, mais que Melle Cook pourrait la voir, à n’importe quel moment, à la condition qu’elle soit endormie magnétiquement. »
Le témoignage de M. William Crookes nous est fourni par les articles qu’il a écrits à ce sujet et qui ont été d’abord publiés dans le « Spiritualist » de Londres et ensuite dans son livre « Force Psychique .»

Témoignage de William Crookes

« Je me suis efforcé, le plus que j’ai pu, d’éviter toute controverse en écrivant ou en parlant sur un sujet aussi inflammable que les phénomènes appelés spirites. Excepté dans un très petit nombre de cas où l’éminente position de mes adversaires aurait pu faire donner à mon silence d’autres motifs que les véritables, je n’ai jamais répliqué aux attaques et aux fausses interprétations que mes études sur les phénomènes spirites ont fait diriger contre moi. »
« Le cas est autre cependant lorsque quelques lignes de ma part pourront peut-être éloigner un injuste soupçon jeté sur quelqu’un. Et lorsque ce quelqu’un est une femme jeune, sensible et innocente, c’est tout particulièrement un devoir pour moi d’apporter le poids de mon témoignage en faveur de celle que je crois injustement accusée. »
« Parmi tous les arguments mis en avant de part et d’autre, touchant les phénomènes obtenus par la médiumnité de Melle Cook, je vois très peu de faits établis de manière à amener un lecteur impartial à dire, pourvu qu’il puisse avoir confiance dans le jugement et la véracité du narrateur : « enfin, voici une preuve absolue ! »
« Je vois beaucoup de fortes assertions, beaucoup d’exagérations non intentionnelles, des conjectures et des suppositions sans fin, pas mal d’insinuations de fraude, un peu de bouffonnerie vulgaire, mais personne ne s’est avancé avec une affirmation positive, basée sur l’évidence des sens, que quand la forme qui se donne le nom de Katie est visible dans la chambre, le corps de Melle Cook est actuellement dans le cabinet ou bien n’y est pas. »
« Il me semble que toute la question se resserre entre ces étroites limites. Qu’on prouve comme un fait l’une ou l’autre des deux alternatives précédentes et toutes les autres questions subsidiaires pourront être écartées, mais la preuve doit être absolue : elle ne doit pas être basée sur un raisonnement par induction, ou acceptée d’après l’intégrité supposée des cachets, des nœuds ou des coutures, car j’ai des raisons pour être certain que le pouvoir à l’œuvre dans ces phénomènes est comme l’Amour et qu’il se moque des serruriers. »
« J’avais l’espoir que quelques amis de Melle Cook qui ont suivi ces séances, presque depuis leur commencement et qui semblent avoir été très favorisés dans les preuves qu’ils ont reçues, auraient déjà dû donner leur témoignage en sa faveur ; mais à défaut des témoins qui ont suivi ces phénomènes depuis leur début, il y a environ trois ans, qu’il me soit permis, à moi qui n’ai été admis réellement qu’à la onzième heure de constater un fait qui eut lieu dans une séance où j’étais invité à la demande de Melle Cook et qui eut lieu quelques jours après la désagréable affaire qui a donné naissance à cette controverse. »
« La séance se tenait dans la maison de M. Luxmoore et le cabinet était un arrière-salon séparé par un rideau de la chambre du devant dans laquelle se trouvait l’assistance. »
« La formalité ordinaire d’inspecter la chambre et d’examiner les fermetures ayant été effectuée, Melle Cook pénétra dans le cabinet. »
« Au bout de peu de temps, la forme de Katie apparut à côté du rideau, mais elle se retira bientôt, en disant que son médium n’était pas bien et ne pouvait pas être mis dans un sommeil suffisamment profond pour qu’il fut sans danger pour elle de s’en éloigner. »
« J’étais placé à quelques pieds du rideau derrière lequel Melle Cook était assise, et je pouvais fréquemment entendre ses plaintes et ses sanglots comme si elle souffrait. »
« Le malaise continua par intervalles presque pendant toute la durée de la séance et une fois, quand la forme de Katie fut devant moi dans la chambre, j’entendis distinctement le son d’un sanglot plaintif, identique à ceux que Melle Cook avait fait entendre par intervalles tout le temps de la séance, et qui venait de derrière le rideau où elle devait être assise. »
« J’avoue que la figure était frappante d’apparence de vie et de réalité, et autant que je pouvais voir à la lumière un peu vague, les traits ressemblaient à ceux de Melle Cook ; mais cependant la preuve positive donnée par un de mes sens, que le soupir venait de Melle Cook, dans le cabinet, tandis que l’Esprit était au dehors, cette preuve, dis-je est trop forte pour être renversée par une simple supposition du contraire, même bien soutenue. »
Vos lecteurs me connaissent bien et voudront bien croire j’espère, que je n’adopterais pas précipitamment une opinion, que je ne leur demanderais pas d’être d’accord avec moi, avec des preuves insuffisantes. C’est peut-être trop espérer que de penser que le petit incident que j’ai mentionné aura pour eux le même poids que celui qu’il a eu pour moi. Mais je leur demanderai ceci.
« Que ceux qui sont enclins à juger durement Melle Cook suspendent leur jugement jusqu’à ce que j’apporte une preuve certaine, qui, je le crois, sera suffisante pour résoudre la question… Tout ce que je vous demande, c’est que vos lecteurs ne présument pas à la hâte que tout ce qui à première vue paraît douteux, implique nécessairement déception, et qu’ils veuillent bien suspendre leur jugement jusqu’à ce que je leur parle de nouveau à ce sujet. »
3 février 1874. William Crookes.

 

Chapitre suivant




Téléchargement | Bulletin
nous écrire | L’Agora Spirite