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Chapitre
IV
Les facteurs classiques sont incapables d’expliquer la cristallisation
immédiate et définitive des caractères essentiels des
nouvelles espèces et des nouveaux instincts
En effet, qu'il s'agisse de caractères physiques ou
d'instincts, les uns et les autres apparaissent immuables. Ils peuvent se développer
ou s'atrophier, varier dans des limites restreintes ; mais ces changements sont
toujours des changements de détails, jamais des changements essentiels.
Cette vérité avait depuis longtemps été mise en
lumière par les recherches naturalistes. De Vries lui a apporté
l'appui expérimental direct. Il l'a traduite dans la loi suivante : «
les nouvelles espèces deviennent immédiatement stables. »
II y a là une nouvelle et formidable objection au transformisme classique.
Si les espèces et les instincts apparaissent brusquement et deviennent
immédiatement stables, la théorie des transformations lentes et
innombrables sous l'influence de la sélection ou de l'adaptation est
définitivement ruinée en tant que théorie générale
et essentielle.
Il ne s'agirait plus, dans l'évolution, de changements minimes mais accumulés
infiniment pour amener la formation de nouvelles espèces ; mais de changements
considérables et brusques se traduisant par l'apparition rapide de ces
espèces, immuables une fois apparues.
C'est, dans la philosophie naturaliste, une immense révolution.
Les quatre difficultés que nous venons de passer en revue sont d'ordre
naturaliste. Avant de passer à la cinquième difficulté,
celle-là toute différente, d'ordre métaphysique, je prierai
le lecteur, qui ne serait pas convaincu, par les démonstrations précédentes,
de l'impuissance des facteurs classiques, d'arrêter un instant sa pensée
sur un témoignage précis, irréfutable, que la nature semble
avoir spécialement mis en évidence, comme pour nous empêcher
de nous égarer. Ce témoignage est : le témoignage de l’insecte.
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