Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec



TROISIEME PARTIE
Les théories philosophiques de l’évolution

Avant-propos

Les fondements scientifiques des philosophies de l'évolution Les philosophies qui prennent pour base la connaissance des faits connus, sur l'évolution collective et sur l'évolution individuelle, arrivent à des conclusions extrêmement différentes, suivant qu'elles embrassent plus ou moins de ces faits connus et suivant qu'elles vont plus ou moins loin au-delà de ces faits connus.
D'ailleurs, au fur et à mesure du progrès ininterrompu des sciences naturelles, la conception de l'évolution doit s'adapter aux connaissances nouvellement acquises. Elle subit ainsi des modifications successives, parfois complètes. Les questions générales que soulève l'évolution peuvent être ramenées à trois :
Y a-t-il évolution ? Qu'est-ce qui évolue ? Comment et pourquoi l'évolution ?
Y a-t-il évolution ? On peut considérer la question comme résolue scientifiquement. Oui, il y a évolution, évolution ininterrompue du simple au complexe.
Qu'est-ce qui évolue ? La question est déjà infiniment plus compliquée et difficile. Les notions scientifiques actuelles tendent à établir l'unité de substance. Elles tendent en outre à décomposer cette substance une jusqu'à l'atome. Elles tendent enfin, aujourd'hui, à faire de l'atome non pas quelque chose de matériel proprement dit, mais quelque chose comme un centre de forces.
« La matière, écrit M. Gustave Le Bon[1] a successivement passé par des stades d'existence fort différents : le premier nous reporte à l'origine même des mondes et échappe à toutes les données de l'expérience. C'est la période du chaos des vieilles légendes. Ce qui devait former l'univers n'était alors constitué que par des nuages informes d'éther.
En s'orientant et en se condensant sous l'influence de forces inconnues, agissant pendant des entassements d'âges, l'éther a fini par s'organiser sous forme d'atomes. C'est de l'agrégation de ces derniers que se compose la matière telle qu'elle existe dans notre globe ou telle que nous pouvons l'observer dans les astres à diverses phases d'évolution.
Pendant cette période de formation progressive, les atomes ont emmagasiné la provision d'énergie qu'ils devaient dépenser sous des formes diverses : chaleur, électricité, etc.. dans la suite des temps.
En perdant lentement ensuite l'énergie, d'abord accumulée par eux, ils ont subi des évolutions diverses et revêtu par conséquent des aspects variés.
Quand ils ont rayonné toute leur énergie sous forme de vibrations lumineuses, caloriques ou autres, ils retournent par le fait même des rayonnements consécutifs à leur dissociation, à l'éther primitif, d'où ils dérivent. Ce dernier représente donc le nirvana final auquel reviennent toutes choses après une existence plus ou moins éphémère.
Ces aperçus sommaires sur les origines de notre univers et sur sa fin ne constituent évidemment que de faibles lueurs projetées dans les ténèbres profondes qui enveloppent notre passé et voilent notre avenir. Ce sont de bien insuffisantes explications. La science ne peut en proposer d'autres. Elle n'entrevoit pas encore le moment où elle pourra découvrir la véritable raison première des choses, ni même atteindre les causes réelles d'un seul phénomène.
Il lui faut donc laisser aux religions et aux philosophies le soin d'imaginer des systèmes capables de satisfaire notre besoin de connaître. »
Nous essayerons, dans la suite de cet ouvrage, de montrer que nos connaissances actuelles nous permettent d'aller bien plus loin que ne le pense M. Le Bon à la recherche du sens de l'évolution.
Analysons d'abord les systèmes proposés, jusqu'à présent, pour la solution de la 3e question : Comment et pourquoi révolution ?
Les théories philosophiques de l'évolution pourraient à la rigueur, se ramener à deux : La théorie déiste ou providentielle et la théorie panthéiste.
En fait, la métaphysique panthéistique est infiniment complexe, puisqu'elle embrasse tous les systèmes qui placent dans l'univers même sa raison d'être et sa fin.
Ces systèmes, soit par leur développement, soit par leurs conclusions, sont très différents les uns des autres et ne sauraient être confondus dans une étude uniforme.
Nous ne saurions, d'ailleurs, dans le cadre de cet ouvrage, les passer tous en revue. Un choix s'impose, et ce choix sera naturellement déterminé par l'objectif que nous poursuivons.
Nous considérerons simplement :
La philosophie de révolution providentielle et dogmatique.
L'évolution panthéistique ou monistique contemporaine.
Le système de « l’Evolution créatrice » de M. Bergson.
La philosophie de l'Inconscient, d'après Schopenhauer et de Hartmann.

[1] M. Gustave Le Bon : L'Evolution de la matière.

 

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