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Chapitre I
L’individu
physiologique classique
La conception du moi physique, simple complexus de cellules, se heurte à de grandes difficultés. Nous pouvons tenter de les classer, comme nous avons classé les difficultés des théories de révolution. Ce sont : les difficultés relatives à la conception générale polyzoïste ; les difficultés relatives à la forme spécifique de l'individu, à l'édification, au maintien, aux réparations de l'organisme ; les difficultés relatives aux métamorphoses embryonnaires et post-embryonnaires ; les difficultés relatives à la physiologie dite surpranormale.
1° Difficultés relatives à la conception polyzoïste
Voici la description que donne M. Dastre[1]
de l'individualité physique :
« Nous nous représentons maintenant l'être vivant complexe,
animal ou plante, avec sa forme qui le distingue de tout autre, comme une cité
populeuse que mille traits distinguent de la cité voisine. Les éléments
de cette cité sont indépendants et autonomes au même titre
que les éléments anatomiques de l'organisme. Les uns comme les
autres ont en eux-mêmes le ressort de leur vie, qu'ils n'empruntent ni
ne soutirent des voisins ou de l'ensemble. Tous ces habitants vivent en définitive,
et même, se nourrissent, respirent de la même façon, possédant
tous les mêmes facultés générales, celles de l'homme,
mais chacun a en outre, son métier, son industrie, ses aptitudes, ses
talents par lesquels il contribue à la vie sociale et par lesquels il
en dépend à son tour. Les corps d'état, le maçon,
le boulanger, le boucher, le manufacturier, l'artiste, exécutent des
tâches diverses et fournissent les produits différents et d'autant
plus variés, plus nombreux et plus nuancés que l'état social
est parvenu à un plus haut degré de perfection. L'être vivant,
animal ou plante, est une cité de ce genre. »
On voit immédiatement les graves objections qui se dressent contre cette
conception.
Le tableau qui nous est donné comme étant celui d'un être
vivant est purement et simplement celui d'une colonie animale. Exact peut-être
pour certaines formations n'ayant de l'individualisation que l'apparence, chez
les animaux inférieurs de l’ordre des zoophytes, il ne saurait
être considéré comme tel pour les animaux nettement individualisés
des autres ordres.
Il manque à la cité que décrit Dastre, ce qu'il y a de
plus essentiel : la direction centralisatrice, seule capable de réunir
d'abord, puis de maintenir, d'ordonner, de diriger les corps d'état pour
le bien commun.
2° Difficultés relatives à la forme spécifique
de l'individu, à l'édification, au maintien, aux réparations
de l'organisme
Pour la conception classique, tout ce qui touche à la vie, à la
formation, au développement, au maintien de l'organisme et à ses
réparations, reste inexpliqué.
Pour elle, la physiologie est encore, totalement, un pur mystère. Si
le mystère n'apparaît pas, au premier abord, c'est simplement par
suite d'une illusion bien connue de l'esprit humain.
L’esprit humain a tendance à croire comprendre une chose par le
seul fait que cette chose lui est familière. Le philosophe réagit
naturellement contre cette tendance ; mais la foule s'y laisse irrésistiblement
entraîner. « Plus un homme est inférieur par l'intelligence,
a écrit Schopenhauer, moins l'existence a pour lui de mystère.
Toute chose lui paraît porter en elle-même l'explication de son
comment et de son pourquoi. »
Or, rien n"est plus familier que le fonctionnement, dans ses grandes lignes,
de notre organisme et rien ne paraît plus simple à l'homme vulgaire
; et cependant, rien n'est plus mystérieux.
La vie en elle-même comporte un mystère encore impénétré.
Le mécanisme vital, l'activité des grandes fonctions organiques
ne sont pas moins inexpliqués.
Cette activité, qui échappe à la volonté consciente
de l'Etre, s'élabore et s'effectue d'une manière inconsciente,
exactement comme nous le verrons pour la physiologie dite supranormale.
Le fonctionnement normal est tout aussi « occulte » que le fonctionnement
dit supranormal.
La constitution même de l'organisme et tout ce qui s'y rattache : la naissance,
la croissance, le développement embryonnaire, le développement
post embryonnaire, le maintien de la personnalité pendant la vie, les
réparations organiques, allant chez certains animaux, jusqu'aux régénérations
de membres et même de viscères, sont autant d'énigmes insolubles
si l'on admet la conception classique de l'individualité.
Essayons, en effet, de comprendre, à la lumière de cette conception,
l'édification et le fonctionnement de l'individualité anatomopathologiste.
Laissons momentanément de côté la question purement philosophique
ou même simplement psychologique. N'envisageons que l'être physique,
l'individualité physiologique, considérée comme complexus
cellulaire. D'où et comment le complexus de cellules qui constitue un
être quelconque tient-il sa forme spécifique ? Comment garde-t-il
cette forme sa vie durant ? Comment sa personnalité physique se forme-t-elle,
se maintient-elle, se répare-t-elle ?
Il n'y a plus, remarquons-le, à invoquer l'action d'un dynamisme organisateur,
que la physiologie classique repousse. On ne peut même plus avoir recours
à l' « idée directrice » de Claude Bernard, que l'on
tient pour surannée. Comment donc le complexus cellulaire a-t-il en lui,
par le seul fait de l'association de ses éléments constitutifs,
cette puissance vitale et individualisatrice ?
D'où ? comment ? pourquoi ? Encore une fois, autant de mystères.
Dastre déclare « insondable » (ce sont ses propres termes)
le mystère par lequel, dans le développement embryonnaire, «
la cellule oeuf, attirant à elle les matériaux du dehors, arrive
à édifier progressivement l’étonnante construction
qui est le corps de l'animal, le corps de l'homme, le corps d'un homme déterminé
». On a cependant cherché et trouvé des explications : elles
sont d'une faiblesse déconcertante.
Le Dantec, par exemple, déclare que la forme d'un être, sa constitution
intégrale, dépendent nécessairement de la composition chimique,
de la relation établie entre la forme spécifique et cette composition
chimique.
« La forme du chien lévrier, écrit-il sérieusement,
est simplement la condition d'équilibre de la substance chimique lévrier.
»
« C'est dire beaucoup et trop, remarque Al. Dastre, si cela signifie que
le corps du lévrier est « une substance » qui se comporte
à la façon des masses homogènes, isotropes, comme le soufre
fondu et le sel dissous : c'est dire mieux, mais beaucoup moins, si cela signifie,
comme dans l'esprit des physiologistes, que le corps du lévrier est la
condition d'équilibre d'un système matériel hétérogène,
anisotrope, soumis à des conditions physiques et chimiques infiniment
nombreuses. L'idée de rattacher la forme — et par-là l'organisation
— à la seule composition chimique, n'est point née dans
l'esprit des chimistes ni dans celui des physiologistes.»
En réalité, la prétendue explication de Le Dantec n'est
pas autre chose qu'une explication verbale. Elle substitue simplement une difficulté
à une autre. Au lieu de se demander : « Comment se réalise
la forme spécifique ? » on est conduit, si l'on admet l'hypothèse
de Le Dantec, à se demander : « Comment se réalise et se
maintient la condition d'équilibre chimique, base de la forme spécifique
? » Le mystère est tout aussi profond. Mais, même prise telle
quelle, l'hypothèse n'est pas soutenable, car elle est incapable de rendre
compte, comme nous le verrons plus loin, des changements subis par l'organisme
pendant son développement embryonnaire.
De même que la conception classique du moi est incapable de rendre compte
de l'édification de l'organisme et de sa forme spécifique, elle
est incapable de faire comprendre comment, pendant la vie, se maintient et se
répare cet organisme.
Rien de plus curieux que les efforts tentés par les naturalistes et les
physiologistes, en face du problème : permanence individuelle, malgré
le perpétuel renouvellement cellulaire.
Claude Bernard s'était attaché à démontrer que les
fonctions vitales s'accompagnent fatalement d'une destruction et d'une régénération
organique.
« Quand, écrivait-il [2], chez l'homme et chez l'animal un mouvement survient, une partie de la substance
active du muscle se détruit ou se brûle : quand la sensibilité
et la volonté se manifestent, les nerfs s'usent : quand la pensée
s'exerce, le cerveau se consume.
On peut dire que jamais la même matière ne sert deux fois à
la vie. Lorsqu'un acte est accompli, la parcelle de matière vivante,
qui a servi à le produire n'est plus. Si le phénomène reparaît,
c'est une matière nouvelle qui lui a prêté son concours...
Partout, en un mot, la destruction physico-chimique est unie à l'activité
fonctionnelle et nous pouvons regarder comme un axiome physiologique la proposition
suivante : toute manifestation d'un phénomène dans l'être
vivant est nécessairement liée à une destruction organique.
»
Or, cet axiome est battu en brèche par les physiologistes contemporains.
Leurs efforts tendent à établir, qu'au contraire de ce que pensait
Claude Bernard, la substance réellement vivante, le protoplasma, se détruit
beaucoup moins, au cours de la vie, qu'on ne l'avait pensé. Le renouvellement
cellulaire serait des plus restreints[3].
Certains physiologistes n'ont même pas hésité à attribuer
à la cellule cérébrale une durée indéfinie
(Marinesco).
Enfin, Le Dantec, allant plus loin encore, déclare que non seulement
la matière vivante ne se détruit pas, mais qu'elle s'accroît
par l'usage.
Il semble que rien ne serait plus facile à résoudre expérimentalement
que le problème de la destruction cellulaire, par le dosage des déchets
azotés de l'urine.
En réalité, il est très difficile de faire, dans cette
élimination azotée, la part qui revient aux albuminoïdes
des aliments et aux albuminoïdes de l'organisme et les recherches les mieux
conduites telles que celles de Igo Kaup sont restées incertaines jusqu'à
présent.
Mais à défaut de preuves de laboratoires, le raisonnement suffit
à prouver la destruction et la régénération perpétuelles
du protoplasma cellulaire.
Il semble d'abord évident à priori, sans même qu'il soit
besoin de le démontrer, que cet élément infime qu'est la
cellule vivante n'a forcément qu'une durée restreinte ; infiniment
plus restreinte, en tous cas, que celle de l'organisme auquel elle appartient.
Elle se renouvelle donc un nombre de fois x pendant la vie de cet organisme,
De plus, la nécessité impérieuse de l'ingestion par l'être
vivant d'aliments azotés en notable quantité ne s'explique que
par la nécessite de ses régénérations cellulaires.
Il faudrait, autrement, faire cette supposition absurde que l'azote n'est ingéré
que pour être aussitôt élimine, et ne constitue pas un aliment
indispensable, alors que le contraire est bien établi.
Donc, même si les recherches ultérieures prouvaient que la cellule
vivante reste, pendant la vie, intacte dans son cadre, cela ne signifierait
pas du tout qu'elle reste intacte dans ses molécules constitutives.
Le problème du renouvellement moléculaire serait substitué
au problème du renouvellement cellulaire, et la question resterait posée,
ni plus ni moins mystérieuse.
Ainsi, « l'idée directrice » préside nécessairement
au maintien de la personnalité comme elle préside à son
édification.
Les difficultés que nous venons rapidement de passer en revue sont déjà
bien considérables. Mais elles ne sont rien auprès de celles que
nous allons envisager maintenant. Le problème des métamorphoses
embryonnaires et post embryonnaires et le problème de la physiologie
dire supranormale permettent, si l'on se donne la peine de les envisager intégralement,
d'affirmer que la conception classique de l'individualité physique est
erronée et que l'être est tout autre chose qu'un complexus de cellules.
Nous allons saisir sur le vif la défectuosité fondamentale de
la méthode ascendante, qui s'efforce d'adapter une explication à
des faits simples ou relativement simples, en esquivant les difficultés
inhérentes aux faits complexes ou relativement complexes.
Si l'on envisage la physiologie synthétiquement, dans son ensemble, sans
en écarter ces difficultés primordiales ; à plus forte
raison, si l'on s'attache avant tout à ces difficultés primordiales,
alors, la conception de l'individualité, la conception qui s’impose,
indéniable et évidente, est tout opposée à celle
que l'on s'était efforcé de baser en vain, sur des tâtonnements
analytiques médiocres et restreints.
3° Le problème des métamorphoses embryonnaires
et post embryonnaires
On sait que le développement embryonnaire ou post-embryonnaire, loin
d'être uniforme, comporte des séries de métamorphoses. Ces
métamorphoses, tantôt retracent les états antérieurs
traversés par l'espèce dans son évolution, tantôt
reflètent des adaptations divergentes réalisées pendant
la vie larvaire.
Les métamorphoses existent chez tous les animaux, mais sont surtout remarquables
chez les animaux ayant une vie larvaire prolongée, en dehors de l'oeuf,
tels que les batraciens, les mollusques et les annelés. Par le fait de
ces métamorphoses, l'être revêt, dans son développement,
des formes successives, très différentes les unes des autres,
avant d'acquérir la forme adulte définitive.
Ces faits sont la négation même des théories classiques
sur l’éducation de l'organisme.
Revenons, par exemple, à l'explication que donne Le Dantec de la forme
spécifique. Faut-il admettre que les conditions d'équilibre chimique,
base de la forme spécifique, changent constamment pendant le développement
d'un être, et changent dans un sens donné, suivant une direction
déterminée, celle qui mène à la forme adulte ? Soit,
mais alors c'est de nouveau recourir à « l'idée directrice
» : c'est-à-dire, remettre précisément dans la physiologie
toute la finalité que l'on prétendait écarter !
Voici un têtard qui a tous les organes, la constitution, le genre de vie
d'un poisson. Tout à coup, sans qu'il change de milieu ni de genre de
vie, ses conditions d'équilibre chimique vont se modifier. Elles vont
se modifier de telle sorte, suivant les idées de Le Dantec, que des pattes
vont apparaître, que des poumons vont remplacer les branchies, que le
coeur à deux cavités va se transformer en un coeur à trois
cavités ; bref que le poisson va devenir grenouille !
Voilà une méduse : ses formes larvaires successives sont tellement
différentes les unes des autres qu'elles ont été longtemps
prises pour des animaux distincts.
Comment expliquer la genèse de ces formes successives par des modifications
dans l’équilibre chimique ?
Dans ces métamorphoses de la vie embryonnaire, il y a un double problème.
Il y a d'abord le problème des métamorphoses elles-mêmes.
Comment s'effectuent-elles ? Comment rappellent-elles, soit les formes de passage
de l'évolution ancestrale, soit les détails des adaptations larvaires
divergentes ? Où et comment se conserve l'empreinte ineffaçable
de ces formes ancestrales et de ces adaptations ?
Puis il y a le problème de l'épanouissement de la forme individuelle.
Comment les métamorphoses ne compromettent-elles pas l'arrivée
à la forme adulte et définitive ? Comment cette forme parvient-elle
à se réaliser toujours, à coup sûr, infailliblement
? Si l'on ne voit dans l'être qu'un complexus cellulaire, le double problème
est insoluble.
Le mystère ne s'éclaircit que si l'on admet qu'au-dessus des métamorphoses,
des modifications organiques et physiologiques, des révolutions dans
l'équilibre chimique de la vie, il existe une dominante, la dominante
directrice d'un dynamisme supérieur.
4° L'histolyse de l'insecte. [1] La vie et la mort.
[2] Claude Bernard : Les Phénomènes
de la vie.
[3] Chauveau, Pfluger.
[4] Félix Henneguy : Les Insectes.
Mais où l'évidence de cette dominante apparaît le mieux
et de la manière la plus frappante c'est dans le développement
post-embryonnaire de certains insectes.
Certains insectes, on le sait, subissent leur dernière et principale
métamorphose dans la chrysalide. Ils sont alors l'objet d'un phénomène
infiniment mystérieux, celui de l'histolyse.
Dans l'enveloppe protectrice de la chrysalide, qui dérobe l'animal aux
influences perturbatrices extérieures et à la lumière,
se passe une élaboration étrange, élaboration qui rappelle
singulièrement celle que nous décrirons plus loin dans la physiologie
dite supra normale. Le corps de l'insecte se dématérialise. Il
se désagrège, fond en une sorte de bouillie uniforme, une substance
amorphe unifiée dans laquelle disparaissent en majeure partie les distinctions
organiques ou spécifiques. Voilà le fait dans toute son importance.
Sans doute la question de l'histolyse est loin d'être encore parfaitement
élucidée. Depuis sa découverte en 1864 par Weismann, les
naturalistes n'ont pu arriver à se mettre entièrement d'accord
sur l'étendue du phénomène histolytique ni surtout sur
son mécanisme.
Voici, cependant, ce qui est bien établi :
« Quand la larve devient immobile et se transforme en pupe, la plupart
des tissus disparaissent par histolyse. Les tissus ainsi détruits sont
les cellules hypodermiques des quatre premiers segments, les trachées,
les muscles, le corps graisseux et les nerfs périphériques. Il
ne reste d'eux aucun élément cellulaire visible. En même
temps les cellules de l'intestin moyen se rassemblent en une masse centrale,
constituant une sorte de magma[4]»
Puis s'effectue une nouvelle histogenèse, en partie aux dépens
du magma résultant de l'histolyse, en partie grâce à la
prolifération de corpuscules spéciaux appelés disques imaginaux.
Les parties de l'organisme de nouvelle formation semblent ainsi n'avoir pas
de rapport de filiation directe avec les parties détruites de l'organisme
larvaire.
Qu'on le veuille ou non, le témoignage de pareils faits renverse toutes
les conceptions biologiques classiques : l'équilibre chimique conditionnant
la forme spécifique ; l'affinité cellulaire ; l'assimilation fonctionnelle
; l'être. Complexus cellulaire ; autant de formules vaines, autant de
non sens !
Où bien il faut se contenter de s'incliner devant le mystère et
le déclarer impénétrable ou bien il faut avoir le courage
d'avouer que la physiologie classique est aiguillée dans une fausse voie.
Il faut et il suffit, en effet, pour tout comprendre, le mystère de la
forme spécifique, le développement embryonnaire et post-embryonnaire,
la constitution et le maintien de la personnalité, les réparations
organiques et tous les autres problèmes généraux de la
biologie, d'admettre une notion non pas nouvelle, certes, mais envisagée
d'une façon nouvelle, celle d'un dynamisme supérieur à
l'organisme et le conditionnant.
Il ne s'agît pas seulement de l'idée directrice de Claude Bernard,
sorte d'abstraction, d'entité métaphysico-biologique incompréhensible
; il s'agit d'une notion concrète, celle d'un dynamisme directeur et
centralisateur, dominant les contingences intrinsèques et extrinsèques,
les réactions chimiques du milieu organique comme les influences ambiantes
du milieu extérieur.
Nous allons voir l'existence de ce dynamisme affirmée de la même
manière, non avec plus de certitude, mais avec plus d'évidence
encore, dans la physiologie dite supra normale.
Là, en effet, le dynamisme physiologique dépasse, dans ses manifestations,
les limites de l'organisme, se sépare de lui, agit en dehors de lui.
Mieux encore, il peut désagréger partiellement cet organisme et
reconstituer avec sa substance, en dehors de lui, de nouvelles formes organiques,
ou, pour employer l'expression philosophique, de nouvelles représentations.
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