Le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec


Chapitre X - Naissance et développement de la médiumnité

1. La révélation de la médiumnité
Beaucoup de personnes sont ou peuvent devenir médiums, mais l’ignorent. Parfois, elles ont enregistré, à leur grande surprise, quelques manifestations des forces occultes, ont été l’objet ou le témoin ou même la victime de phénomènes dit « supranormaux », sans se rendre compte qu’elles en étaient aussi l’instrument, le moyen.
Les femmes sont plus fréquemment médiums que les hommes, parce que leur sensibilité sympathique est généralement plus développée et peut percevoir les phénomènes extrasensoriels.
La médiumnité est intermittente pour beaucoup, qui ne perçoivent ses phénomènes que dans des moments favorables où, sous une influence inconnue, occulte ou même physiologique et émotionnelle, leur sensibilité psychique possède une acuité spéciale, mais temporaire.
Il est rare qu’une femme de sensibilité aiguë n’ait pas eu, dans sa jeunesse, quelques-unes de ces manifestations : visions, intuitions, rêves prémonitoires, angoisses ou joies inexplicables, audition de voix, etc. Elle est médium sans le savoir; mais, ne cultivant pas cette faculté, celle-ci s’atrophie ou ne se manifeste que rarement et dans des circonstances spéciales ou sous l’influence de causes extraordinaires ou inconnues.
Beaucoup de médiumnités se révèlent subitement, à l’occasion d’une mort (vision), du pressentiment aigu d’un événement que l’avenir confirme et contrôle, à l’occasion d’une maladie qui, affaiblissant le corps, donne à l’Esprit, en certains cas, plus de liberté, de lucidité, de puissance, ou aiguise la sensibilité psychique.
La révélation d’une médiumnité peut être tardive ; c’est justement ce qui fait son caractère de spiritualité. Ce n’est que lorsque la médiumnité peut être employée au bien ou que la personne en est digne, qu’elle se révèle.
Très longtemps, elle peut demeurer à l’état latent, en germe et ne se manifester que par des fugitifs phénomènes, qui ne retiennent pas l’attention ou demeurent inexplicables et sans lendemains. Mais que le médium se pénètre bien de cette conviction, que, lorsque sa faculté tend à des manifestations constantes ou répétées, c’est que l’heure est venue pour lui, de l’employer au « service ».
Acquis de précédentes existences ou récompense d’une vie d’efforts, elle marque toujours, tout au moins pendant un certain temps, un stade d’évolution. C’est pourquoi celui chez qui elle se révèle ou se manifeste d’une manière plus continue, doit comprendre que sa révélation entraîne des responsabilités plus grandes et des devoirs nouveaux. On ne doit jamais considérer la médiumnité comme un talent de société ou un art d’agrément, qui peut enjoliver la vie et la rendre plus agréable.
En fait la révélation de la médiumnité marque une nouvelle étape de l’évolution, et doit être considérée comme un pouvoir créant des nouveaux devoirs, en premier lieu celui de l’altruisme et du « service ». Ceux qui prendraient « à la blague » une médiumnité, se forgeraient de ce fait une lourde responsabilité morale et encourraient de graves sanctions dans le domaine spirituel.

2. La détection des dons
Certains occultistes croient pouvoir détecter la médiumnité dans certains signes physiques, corporels : lignes de la main, structure des ongles, couleur et aspect des yeux, etc. Mais, jusqu’ici, on ne peut pas affirmer que ce sont des signes infaillibles. Ce n’est que par un examen approfondi et un recoupement de toutes les influences occultes, y compris celles du thème astrologique, qu’on peut, à la rigueur, présumer la médiumnité par des indications physiques.
Répétons-le : la médiumnité, en fait, est une faculté humaine, que chacun possède en germe, mais qui ne se développe et ne s’exerce que chez quelques-uns, dans toute son ampleur et son acuité. Et le syndrome le plus tangible de la médiumnité est, sans contredit, l’hypersensibilité nerveuse et sympathique. Une personne ressentant fortement le courant fluidique du magnétisme guérisseur et en ayant une perception sensorielle (froide, chaude ou électrique) est presque certainement médium.
Pour nous résumer et donner au candidat médium un moyen pratique de reconnaître s’il est véritablement médium, nous dirons que, chaque fois qu’il a l’impression d’avoir une présence près de lui, qu’il se sent sous une influence invisible extérieure, qu’il est inspiré, qu’il agit spontanément et sans contrôle de sa volonté, qu’il entend et voit, en dehors des limites sensorielles ordinaires, il est en état de médiumnité, plus ou moins fugace, plus ou moins intense. Ces manifestations d’un état supra-normal révèlent le don latent de médiumnité, médiumnité qui peut longtemps sommeiller en lui, mais qui peut aussi soudain, prendre son essor et qu’il est bon d’essayer de développer.
Nous n’avons indiqué, sciemment et volontairement, que les signes élémentaires qui peuvent révéler les dispositions médiumniques. Il est évident qu’il en est d’autres, que peuvent fournir l’astrologie, la chiromancie, la phrénologie, etc.., et d’autres branches de l’occultisme. Mais, outre que c’est un long et difficile travail que de rechercher soi-même ces signes, ce n’est que par leur recoupement et leur synthèse qu’on peut en diagnostiquer avec certitude une médiumnité.
Nous pensons que le médium aura, surtout par intuition, la révélation de sa faculté et qu’il lui suffira de quelques observations répétées, de quelques constatations renouvelées, dans le sens que nous avons indiqué, pour obtenir une certitude, qu’un avenir proche, d’ailleurs, confirmera ou infirmera. Rien ne vaut, dans ce cas, sa propre expérience, l’éloquence des faits et le contrôle des résultats.
Mais, s’il est fréquent de voir se révéler une aptitude à la médiumnité, autre chose est de devenir médium permanent, c’est-à-dire, susceptible de capter et de traduire les phénomènes occultes d’une manière constante et à volonté, pourrait-on dire, simplement par la concentration. Cette médiumnité implique un psychisme affiné, développé encore par un exercice fréquent ou acquis par les antériorités.
On naît, alors, médium et, dès l’enfance, on est capable de visions, d’auditions, d’intuitions, d’inspirations, ou de manifestations supra-normales.
Les grands artistes, les écrivains de génie, tous ceux qui, dans le domaine de la pensée, ont créé, inventé, étaient sûrement des médiums nés. Un Mozart, un Beethoven, un Victor Hugo étaient médiums; et ce qu’ils appelaient leur inspiration, leur génie familier, n’était que la forme humaine de leur faculté psychique à lire dans l’au-delà ou de capter les ondes spirituelles de l’Intelligence divine, dont l’univers est parcouru.
L’homme, livré à ses seules ressources cérébrales, découvre, mais ne crée point. Il lui faut l’influx des plans supérieurs, pour féconder les matériaux et les moyens de ses créations; il lui faut le frôlement d’aile d’un génie créateur, pour faire jaillir de son intelligence ou de son imagination l’Etincelle divine qui fait du nouveau.
On peut donc affirmer, sans crainte d’erreur, que les grands poètes, musiciens, peintres, sculpteurs, qui ont magistralement dépassé les plans de l’humaine besogne, ont été - quand ce ne serait que par intervalles - de grands médiums, c’est-à-dire des intermédiaires entre les plans supérieurs et les plans humains, des sortes de messagers célestes, qui rapportaient à la terre un peu de Lumière et de Beauté divines, d’un voyage de leur âme dans la patrie de l’Esprit.

3. Conditions psycho-physiques
Il est évident que le développement de la médiumnité requiert une constitution physique et psychique spéciale, en tout premier lieu : une extrême sensibilité nerveuse et une faculté de perception très subtile et perfectionnée de toute la vie fluidique ambiante. Le médium doit avoir les antennes sympathico-nerveuses très affinées, et cette condition est réalisée par l’hypersensibilité du grand sympathique. C’est par ce dernier, en effet - par les plexus et à l’aide de ses fibres subtiles - que s’enregistrent les phénomènes invisibles. La subtilité du sympathique est donc la première condition de l’exercice de la médiumnité.
Il en est une autre : l’ouverture des centres psychiques - c’est-à-dire des fenêtres de l’âme sur l’au-delà - qui permettent de capter et de traduire les messages sans fils de l’invisible. Il ne suffirait pas, en effet, que le médium possédât des antennes  subtiles et affinées, s’il ne possédait pas, en même temps, des postes récepteurs appropriés. Enfin, une troisième condition est nécessaire: celle de la traduction cérébrale des images, clichés et impressions reçus,. Il est des demi-médiums qui perçoivent bien les phénomènes, qui en ont une conscience vague et partielle, mais qui ne peuvent ni les traduire ni leur donner un sens exact et  précis.
C’est par l’enveloppe périspritale que se fait ce travail d’assimilation. Il faut donc que cette dernière soit affinée et subtile, afin de laisser pénétrer les radiations fluidiques et de pouvoir transmettre au cerveau les impressions reçues, sous une forme intelligible et compréhensible à ce dernier. Cet état psychique ne peut s’obtenir que par l’extériorisation de l’Esprit, extériorisation obtenue par la concentration (dans la médiumnité consciente),la transe (dans la médiumnité mécanique ou l’incorporation).
Dans tous les cas, l’exercice de la médiumnité comporte une mise en état spécial, qui décuple la sensibilité psychique et le pouvoir réceptif sympathique. Le sympathique joue donc, là, un rôle de premier plan, et le développement de sa sensibilité est une des premières phases de l’exercice de la médiumnité.
Il en est une autre : l’ouverture  des centres psychiques - c’est-à-dire des fenêtres de l’âme sur l’au-delà - qui permettent de capter et de traduire les messages sans fils de l’invisible. Il ne suffirait pas, en effet, que le médium possédât des antennes subtiles et affinées, s’il ne possédait pas, en même temps, des postes récepteurs appropriés.
Enfin, une troisième condition est nécessaire : celle de la traduction cérébrale des images, clichés et impressions reçus. Il est des demi-médiums qui perçoivent bien des phénomènes, qui en ont une conscience vague et partielle, mais qui ne peuvent ni les traduire ni leur donner un sens exact et précis.
C’est par l’enveloppe périspritale que se fait ce travail d’assimilation. Il faut donc que cette dernière soit affinée et subtile, afin de laisser pénétrer les radiations fluidiques et de pouvoir transmettre au cerveau les impressions reçues, sous une forme intelligible et compréhensible à ce dernier. Cet état psychique ne peut s’obtenir que par l’extériorisation de l’Esprit, extériorisation obtenue par la concentration (dans la médiumnité consciente) la transe (dans la médiumnité mécanique ou l’incorporation).
Dans tous les cas, l’exercice de la médiumnité une mise en état spécial, qui décuple la sensibilité psychique et le pouvoir réceptif sympathique. Le sympathique joue donc, là, un rôle de premier plan, et le développement de sa sensibilité est une des premières phases de l’exercice de la médiumnité.
De ce fait, découle forcément l’affinement de la sensibilité nerveuse, puisque celle-ci se confond avec l’autre, le système nerveux étant le correspondant direct et le serviteur docile du sympathique. Il ne faut donc pas s’étonner de l’hypersensibilité du médium ; elle est une conséquence ou plutôt une cause de son pouvoir médiumnique. Aussi les êtres incapables d’une sensibilité sympatico-nerveuse développée ne peuvent être médiums. N’oublions pas que médium veut dire : milieu, intermédiare, agent de truchement entre le monde physique et matériel et le monde fluidique invisible. Il est donc nécessaire que le médium - qui joue le rôle de trait d’union entre les deux plans - soit doué d’un organisme spécial lui permettant, tout en demeurant sur le plan humain, d’accéder au plan fluidique, où la vie ne se manifeste plus sous des formes matérielles ni des organismes charnels, mais par des formes  fluidiques et des organes psychiques.
L’homme, de par sa quadruple constitution - physique, sympathique, mental et psychique - emprunte aux deux domaines les éléments de son activité ; mais, selon les individus, seuls, les éléments de l’un ou de l’autre plan dominent en lui. Cependant l’humanité future, complète et parfaite, possédera à l’état naturel, ordinaire, cette faculté de pouvoir  vivre sur les deux plans à la fois, parce qu’elle aura développé normalement son être psychique, encore vagissant seulement dans l’humanité actuelle.

4. Les conditions morales
a) Sincérité et humilité
Un médium doit, avant tout, posséder deux qualités essentielles : la sincérité et l’humilité. Il doit, en outre, pratiquer la médiumnité, non comme un métier ni même un sport ou un art, mais comme une mission et un apostolat, c’est-à-dire, avec un altruisme et dans le plus grand désintéressement, jamais il ne doit en faire une exploitation mercantile ni un motif de gloire. Il n’est qu’un instrument à qui on doit donner un pouvoir spécial ; il doit donc se considérer comme un « serviteur » de l’humanité.
Nous disons que sincérité et humilité sont les deux qualités primordiales que doit posséder un médium. Nous ne voulons parler, ici, naturellement, que de vrais médiums, de ceux qui possèdent réellement des facultés psychiques développées et le don de déchiffrer l’invisible, de communiquer avec lui ou d’y faire appel efficacement, non de la masse des charlatans, soi-disant médiums ils exploitent  avec une hardiesse éhontée et sans la moindre capacité, la crédulité publique, par des procédés de prestidigitateurs et des tours d’acrobatie occulte.
Mais le médium véritable a parfois tendance à « broder » lorsqu’il ne voit plus, n’entend plus rien.
Il doit avoir le courage d’avouer son impuissance et dire : « je n’en vois pas plus ! »Trop souvent, dans le but, certes louable, de guérir une souffrance morale, d’atténuer une douleur et par un sentiment de pitié, le médium ne sait pas être sincère. Il faut que cette sincérité soit, chez lui, comme un dogme et qu’il ait l’humilité et la simplicité de ne pas « inventer » ; l’humilité ou plutôt la simplicité et la modestie de reconnaître que ses pouvoirs sont limités, réduits.
Aucun médium, si développé, si entraîné soit-il, ne peut affirmer sa supériorité et son infaillibilité. Il  n’est  qu’un instrument, et un instrument dont l’humanité et l’incarnation entravent la perfection, réduisent la valeur et le champ d’action. Il faut qu’il en soit convaincu intimement et qu’il ne se croie jamais infaillible ni parfait.
On ne peut imaginer le nombre de médiums qui, de bonne fois, assume, la lourde responsabilité d’une infaillibilité qui n’existe pas, ne peut exister sur terre, car elle est incompatible avec l’imperfection humaine et l’infériorité planétaire. Mais aussi, quel tort porte au spiritualisme cette assurance et cette ambition ! Nous n’avons jamais pu entendre sans tristesse ni crainte, un médium voyant, affirmer qu’il « ne se trompe jamais » ou un guérisseur se vanter de « toujours guérir » !
L’orgueil est une lourde entrave au développement de la médiumnité, quelle qu’en soit sa forme ; il est une entrave morale surtout, car l’âme orgueilleuse ne conservera pas longtemps l’appui et la protection des forces supérieures ; et l’orgueil est la pierre d’achoppement qui arrête l’essor et le progrès spirituels, c’est un obstacle d’importance à l’évolution.
b)Simplicité et modestie
Le médium conscient de sa véritable mission est toujours modeste et simple, comme il est sincère, parce qu’il est modeste. Il sait que nul ne peut, ici-bas, posséder la Vérité en son entier, qu’aucun être humain, si doué soit-il psychiquement - et justement parce qu’il est humain, qu’il a un vêtement de chair - ne peut prétendre tout savoir, tout connaître.
Cela est le privilège de l’Initié, et celui-ci est rare, ici-bas. Encore ceux qui possèdent l’Initiation l’ont-ils souvent volontairement voilée en eux, et de doivent-ils se comporter sur terre que comme des humains supérieurs. Un seul eut le droit de dire qu’Il possédait la Vérité qu’Il était le Chemin et la Vie, mais Il était Jésus, Il était Christ, et nul médium ne peut se croire Son égal ni même osé se comparer à Lui.
Simplicité, modestie, sincérité : triple cuirasse qui protégera le médium contre les forces adverses qui, toute sa vie, le tracasseront, car c’est le rôle des forces du mal d’essayer d’entraver une mission spirituelle. Si le médium sait conserver cette triple cuirasse et s’il pratique l’altruisme et la charité comme habituelles vertus, s’il se place totalement par la prière entre les mains des hautes Entités, il ne craindra jamais de devenir - comme, hélas ! Cela arrive trop souvent - ni le jouet des entités inférieures, ni un pauvre détraqué, victime de ses propres illusions et de son orgueil.
Le climat moral dans lequel vit personnellement le médium a une importance capitale et une influence indéniable sur la qualité de ses travaux. Ce climat, c’est lui, en grande partie qui le forme, et celui qui a su se créer une atmosphère morale personnelle pure et élevée, n’a pas à craindre grand-chose des attaques extérieures, car il s’est construit un solide bouclier protecteur, à l’abri duquel son âme demeure libre et ses facultés psychiques, intactes et puissantes.
Cependant, il ne faut pas méconnaître l’importance et l’influence de l’ambiance. Celle-ci est, dans les travaux faits en séance, en comité, une déterminante certaine de la hauteur et de la valeur des messages ou des indications médiumniques.
Que le médium n’oublie jamais que le vrai but de la médiumnité est un but de haute moralité et de haute spiritualité, qui est le « service », et que l’exercice de la médiumnité repose sur l’évolution morale qui, seule, peut lui garantir le maximum de Vérité et de Valeur.

5. Les conditions spirituelles
Les conditions spirituelles qui règlent l’exercice de la médiumnité ne relèvent pas exclusivement de l’ambiance actuelle ni de l’effort présent. Certes, la grande loi des rapports avec l’au-delà est celle de l’affinité et de l’harmonie.
Des entités supérieures ne peuvent « communiquer » dans une atmosphère fluidique lourde et inférieure ; la question de l’ambiance est donc de tout premier plan. Mais elle ne constitue pas la totalité des conditions spirituelles, car la qualité du médium, l’acuité et la subtilité de son psychisme sont fonction de son évolution antérieure, ses pouvoirs étant presque toujours un acquis de son passé spirituel, de ses études, de ses travaux et de ses dévouements anciens.
C’est donc seulement sur leur développement actuel que le médium peut agir. Et il est évident que, pour maintenir sa médiumnité et l’embellir, il doit continuer à évoluer. C’est la condition sine qua non de la garantie, de la durée et de la valeur de la médiumnité, en même temps que de la qualité de ses résultats.
Evoluer, progresser, loi inviolable de la vie spirituelle, comme de la vie matérielle. Une âme qui n’avance pas recule ; et la médiumnité, signe probant d’une évolution antérieure, exige que celle-ci se poursuive.
Le médium ne peut donc jamais se croire « arrivé au terme de l’effort », croire qu’il a atteint à tout jamais le stade définitif de son évolution, mais, au contraire, que les pouvoirs psychiques qu’ils exercent lui créent une responsabilité spirituelle plus lourde.
A celui qui possède beaucoup, on ne demandera davantage ; et celui qui, dès l’incarnation, détient le pouvoir d’explorer l’invisible et la possibilité de connaître la Vérité - tout au moins en sa manifestation partielle - se doit de se maintenir à un niveau spirituel élevé, c’est-à-dire d’acquérir toujours plus de désintéressement, d’altruisme et de pratisquer toujours plus généralementn la doctrine d’amour fraternel, enseignée par le Maître des Maîtres. Tel est la seule voie spirituelle que doit suivre le médium, s’il veut vraiment réaliser le but de la médiumnité : le « service » !
Encore une fois, les facultés psychiques ne doivent être considérées ni comme un pouvoir personnel et égoïste, ni comme un titre de gloire. Il ne sont que des moyens de mieux « servir », et impose à celui qui les détient de plus lourdes obligations morales, puisque en fait, il est devenu un guide et un serviteur des hommes.
« Noblesse oblige », et cette noblesse spirituelle entraîne, exige la noblesse morale, c’est-à-dire la pratique des plus hautes vertus et des plus généreux dévouements.

6. L’importance de l’ambiance
Pour nous, qui basons l’exercice de la médiumnité sur le « service », le développement de la médiumnité implique toujours le souci de l’évolution morale. La médiumnité est un acquis de cette évolution et doit donc la continuer.
Nous ne pouvons imaginer son développement par des moyens inférieurs ni dans un but égoïste. Le désintéressement et le dévouement doivent en être les marques primordiales. « Servir », « servir », »servir », tel doit être l’idéal incorruptible d’un vrai médium, et sa tenue morale, ses aspirations, toute sa vie doivent refléter cet idéal. Il doit être un exemple vivant de l’enseignement dont il est le messager, et rechercher toujours tout ce qu’il dit, fait ou pense, la spiritualité, la bonté, la vérité.
Cela lui crée de grands devoirs et des renoncements profonds : il doit combattre en lui le matérialisme, l’égoïsme et l’orgueil, sous toutes leurs formes ; il doit s’ingénier à devenir un instrument parfait de service ; c’est le moyen d’obtenir, pour lui, la protection des entités supérieurs et de pouvoir en recevoir les enseignements. Car - ne l’oublions jamais - la grande loi d’harmonie, qui règle la vie universelle dans le visible, demeure la Loi suprême des rapports avec l’au-delà. L’affinité (la communauté d’aspirations) demeure le seul levier de ses rapports et la garantie la plus sûre de la hauteur et de la valeur des communications médiumniques.
Lorsque le médium s’est bien pénétré de la valeur et de la fin du don qui lui est fait, il doit poursuivre sans arrêt son perfectionnement moral. Il ne s’appartient plus, il n’a plus le droit de muser sur le chemin de l’évolution, il doit monter, monter toujours vers les cimes de l’idéal spiritualiste, s’il veut voir s’affiner ses facultés psychiques et croître leur puissances. Il doit œuvrer toujours et sans se lasser pour le progrès humain et le bonheur de ses frères. Tels sont les conditions morales qu’exige le développement médiumnique normale.
Il est évident que, dans l’exercice même de la médiumnité il est des conditions d’ordre pratique à réaliser, pour maintenir le niveau moral de l’ambiance, car l’ambiance joue un rôle essentielle, primordial dans les communications. Celles-ci, pour réaliser le maximum de garantie de valeur, doivent se faire dans une atmosphère fluidique lumineuse et pure, c’est-à-dire, parmi une assistance évoluée, autant que possible, en tout cas sincèrement désireuse de progrès et de vérité et mue par des mobiles élevés.
Le meilleur médium se sent paralysé ou entravé, lorsqu’il « travaille » dans une assistance trop mélangée - parce que trop nombreuse - et dont la moyenne morale est inférieure. Et l’ont n’obtiendra jamais, dans ces conditions, des enseignements élevés ni exacts, ni des résultats bien puissants.
Il vaut mieux, d’ailleurs, pour le médium déjà développé, « travailler » seul, la solitude et la méditation étant les conditions les plus favorables avec l’au-delà.
C’est par ses propres moyens que le médium doit continuer à se développer. Il a la faculté de « recevoir » directement conseils et force, mais à condition qu’il offre à ses guides une ambiance fluidique, c’est-à-dire une atmosphère morale en affinité avec la leur.
Pour notre part, nous proscrivons complètement pour un travail médiumnique sérieux, les réunions nombreuses et les assistances de niveau moral inférieur. Elles sont, à n’en pas douter des entraves sérieuses à la communication. Et le travail fait en petit comité, réalisant l’harmonie morale entre ses membres, en même temps que la communauté d’idéal et le désir sincère d’élévation, sont de beaucoup supérieurs au travail en public.
L’élévation morale est - ne l’oublions pas - une condition sine qua non de la qualité et de la valeur des visiteurs invisibles, les entités supérieures ne pouvant demeurer dans une ambiance épaisse et inférieure, telle que l’offre une assistance nombreuse et mêlée.

7. Comment assainir l’ambiance
Nous avons toujours préconisé la prière comme moyen d’assainissement de l’ambiance et d’appel aux bonnes forces. Qu’entend-on par la prière,  et devons-nous comprendre ce mot comme on le comprend généralement, c’est-à-dire par le récit, à haute voix, d’une formule religieuse ou d’une invocation conventionnelle aux forces divines ?
Pour nous, la prière est plus et mieux : elle est l’élan sincère du cœur vers les êtres supérieurs, l’élévation de l’âme vers l’Etre divin ; elle est un appel fervent d’une créature à son Créateur, pour demander force, protection, lumière. Peut importe qu’elle ne revête aucune formule, qu’elle ne soit qu’un mot, moins que cela même : un appel muet du cœur. Du moment que c’est un élan vers le Divin, c’est une prière. Ce qui importe, c’est le sentiment de foi, d’espérance, d’humilité, qui prosterne l’âme devant Dieu ou devant Ses Lois.
Cependant, pour aider et apprendre à prier, on peut, au début d’une séance, faire à haute voix une invocation. Mais il est évident que, pour être efficace, cette invocation doit avoir son écho, non seulement sur les lèvres, mais dans les cœurs. Et nous préférons, lorsque la nécessité et le bienfait de la prière ont été suffisamment démontrés, qu’elle demeure silencieuse et recueillie, afin qu’elle soit davantage un élan intime et fervent de l’âme vers les Forces divines.

 

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